YANNICK VERNINI
  • Cinéma
  • Interview
  • Live Report
  • Chronique
  • Portrait
  • Reportage
NOUVELLES INTERVIEWS
Jean-Marie Bigard -“Je m’accroche aux aiguilles de la...
Pascal Obispo, tout simplement
Étienne Chatiliez – “Tanguy est un psychopathe !”
Shaka Ponk – “On adore les mélanges improbables”
Incontournable Jeff Panacloc
Jain écrira la suite de son histoire au...
Laura Laune – “Dans la vie, je suis...
Camille Berthollet – “On n’est pas jumelles, mais...
Hyphen Hyphen – “Chaque concert, un moment où...
Alexandra Lamy – “On ne voulait pas faire...
Philippe Lacheau – «Nicky Larson, c’est le film...
Julien Clerc – “La scène reste le moment...
Jérémy Frérot – “Ce n’est plus le même...
Synapson – “Notre objectif est de créer une...
Gaëtan Roussel – “Différent, en restant moi-même “
Pierre Deladonchamps – “J’ai été estomaqué par la...
Minuit – “On est impatient de retrouver le...
Jean-Paul Rouve – “J’aime filmer la vie”
Cœur de Pirate – “J’ai toujours passé de...
Cats on Trees – “On a une seule...
  • Cinéma
  • Interview
  • Live Report
  • Chronique
  • Portrait
  • Reportage

YANNICK VERNINI

Résultats de ta recherche 🔍

"kev adams"

KEV ADAMS – INTERVIEW

KEV ADAMS – INTERVIEW

Entretien avec Kev Adams qui a présenté, en avant-première, « Love Addict ».

○  ○  ○

On te retrouve dans le premier rôle d’une comédie romantique. Qu’est-ce qui t’as touché dans cette histoire ?

C’est justement le côté comédie romantique très élégante, un peu anglo-saxonne, inspirée de films comme « Coup de Foudre à Notting Hill », « Hitch » ou encore « Crazy, Stupid, Love », avec Ryan Gosling. Et je trouvais le postulat de départ très original. Sur le papier, ce mec qui a besoin de séduire toutes les femmes n’est pas forcément un personnage qu’on aime. En même temps, comme il se fait soigner, que son médicament c’est une femme, j’ai trouvé ça super… Un personnage plein de contradictions. Il y avait des choses à jouer, à défendre dans ce style de film que j’adore.

Tu parles d’élégance, le costume trois-pièces te va très bien !

Figure-toi Yannick que c’est devenu ma tenue habituelle ! À l’heure où je te parle, si tu veux tout savoir, je suis en costume six pièces ! Il y a tellement de pièces que je ne sais plus où les mettre !

On retrouve aussi Marc Lavoine, dans le rôle de ton oncle. Comment se sont passées les premières prises ?

Très bien ! Il y a eu tout de suite une connivence entre nous. Je me suis éclaté à jouer avec lui ! Je ne le connaissais pas du tout. Je connaissais juste sont travail au cinéma et dans la musique. C’est un grand comédien, il a un rythme incroyable, il invente sans cesse. Ça a été génial. Et ce neveu et cet oncle qui vivent ensemble, ils sont la seule famille que l’un et l’autre ont, j’ai trouvé ça très touchant.

L’autre duo est celui que tu formes avec Mélanie Bernier, comme dans « Tout là-Haut ». Duo qui fonctionne décidément très bien.

Je vais encore passer pour Monsieur Compliment mais pour moi, Mélanie est l’une des meilleures comédiennes que l’on ait en France. Elle est très forte, que ce soit dans le drame ou la comédie, elle peut tout jouer. Ce rôle de Marie-Zoé lui va comme un gant. J’ai beaucoup aimé la relation entre les deux où, finalement, ils sont un peu le médicament de l’autre. Elle se soigne en rencontrant ce mec qui lui fait comprendre que, dans sa vie, il y a des choses qui ne vont pas et lui, se soigne grâce à elle.

Elle utilise, pour soigner Gabriel, une ceinture électrique… Était-elle réelle ? Si ce n’est pas le cas, la synchro est réglée à la milliseconde près !

Ce n’est pas réel, c’était trop risqué. Du coup c’est joué et je suis content de voir à quel point cette scène fonctionne bien.

L’autre tournant du film est aussi le recrutement dans cette entreprise de lingerie où tu es choisi pour ton potentiel… Mais aussi, au final, pour ta capacité à ramener des filles.

C’est vrai que c’est l’un des aspects même s’ils l’engagent surtout pour son potentiel. Quand ils voient ce mec arriver, ils se disent, effectivement, si en plus de ça, il peut nous amener des femmes dans le bureau, ce sera super  ! Frank Bellocq, le metteur en scène, a voulu montrer toutes les formes d’amour. Il y a l’amoureux exubérant, constant, passionné, que joue Gabriel, l’amoureux frustré, joué par ces trois « geeks » au bureau qui rêvent de rencontrer des filles… Et puis il y a l’amoureux déçu, avec Marc Lavoine, qui a pris la décision définitive de rester cloîtré chez lui en attendant l’amour de sa vie. On peut tous se reconnaître dans un des personnages.

On retrouve aussi des clins d’œil à Tarantino avec la scène de « Pulp Fiction » mais aussi l’incroyable Michael Madsen, rappelant « Kill Bill ». Du Madsen pure souche. Comment l’avez-vous convaincu ?

D’une manière assez simple. On a envoyé le scénario à son agent, il a lu les scènes en anglais, ça l’a fait marrer. Il a rencontré Frank avec qui le courant est vite passé puis on s’est rencontré et, là aussi, le courant est passé. Il était hypercontent qu’on l’appelle pour un film français. Il a adoré tous les clins d’œil au cinéma de Tarantino qu’il a aimé jouer. C’était une vraie chance de l’avoir. Ce qui est assez dingue c’est que quand Frank a écrit le film, il disait que pour jouer le rôle de Dikinson, la référence serait Michael Madsen… Ça paraissait impossible, inaccessible et finalement ça s’est fait comme pour les autres rôles, on lui a envoyé et il a aimé ! C’était génial d’avoir Michael Madsen dans le film.

Et en version originale, il n’est pas doublé !

Eh bien non, sans sa voix qui nous a tous marqués, ce n’est plus Michael Madsen. Si t’as vu juste un Tarantino dans ta vie, tu t’en souviens, c’est quelque chose de mythique dans le cinéma. Il était important qu’il ne soit pas doublé, qu’il soit Michael Madsen, tout simplement. Et ce qu’on trouvait génial c’est qu’au début, quand il arrive dans la boîte et qu’ils montrent la photo du boss, on se dit qu’ils ont pris une photo de Michael Madsen mais que ce n’est pas lui qui va surgir… En fait, c’est bien lui et on se dit wouah, le mec est là !

1 avril 2018 0 réactions
0 Facebook Twitter Google + Pinterest
Kev Adams & Romain Levy – Interview

Kev Adams & Romain Levy – Interview

Romain, comment est venue l’idée de confier le premier rôle à Kev Adams ? On a l’impression qu’il a été écrit pour lui.

En termes de construction, le film a fait un trajet assez inhabituel. L’histoire a d’abord été écrite pour des personnages plus jeunes. Le personnage de Kev, tel qu’il était écrit, qui a entre temps gagné en maturité, qui devient malgré lui un héros, ça c’était déjà très présent dans les premières versions. Les stars ne sont pas des stars pour rien. Elles arrivent à incarner un trac fort dans lequel on arrive à s’identifier. Quand on castait des comédiens n’ayant pas de grande notoriété, ils ne portaient pas ça. Et alors que je ne trouvais pas de comédiens pour porter le projet, je suis un jour tomber sur son spectacle, « Voilà, Voilà », en live sur M6. Il y a un moment où Kev parle de la séparation de ses parents avec beaucoup d’impudeur. Les humoristes qui remplissent des Palais des Sports sont encore plus efficaces dans les sketchs intimes. Je me suis dit que c’était l’ADN, le point de départ du film. Pour moi, les péripéties, les cascades… Tout ça c’est sympa mais ça ne résonne pour le spectateur que si on arrive à cristalliser avec lui un lien intime. Moi, je m’identifie à Ruben… Et quand j’ai vu Kev sur scène, j’ai senti que l’on avait un lien. J’ai suivi mon cœur, mon instinct… Je refais un film avec lui quand il veut !

Kev, quelle a été votre réaction lorsque Romain vous proposé le premier rôle du film ?

J’étais vraiment très heureux. J’aime beaucoup l’univers de ce mec. Il a un univers à la fois très moderne et qui rend hommage aux grands films et au cinéma. C’est un grand fan du cinéma des années 80. Ça m’a permis de découvrir et une nouvelle époque de cinéma et de ce métier que j’aime beaucoup et en même temps il a ce côté très moderne, très new-wave. J’étais ravi quand il m’a proposé de travailler avec lui. Je me suis dit que c’était pour moi l’occasion de rester dans la comédie tout en découvrant un univers un peu plus adulte, un peu plus politiquement incorrect que ce que j’ai l’habitude de faire.

Le tournage s’est visiblement bien passé !

Romain Levy : C’est un comédien avec une formidable écoute. C’est une éponge. Tout s’est bien passé, avec Kev comme avec les autres comédiens. Avec mon coscénariste, on se joue les dialogues. Du coup, ce n’est pas que le film a été écrit pour les comédiens. On les a castés avec beaucoup d’exigence. Côme est venu au moins entre vingt et quarante fois avant que je lui dise que c’était lui.

Kev Adams : Oui, c’était génial. On s’est beaucoup amusé. Il y avait une vraie osmose. Et Romain, il a ce truc de moniteur de colo. Il sait tenir une équipe, un groupe, on a envie de le suivre, de lui faire plaisir. C’est une grande qualité chez un metteur en scène. J’en garde un souvenir très fort ! Il aime chaque métier du cinéma, ça me touche beaucoup… On a très envie de retravailler ensemble, je serai ravi.

Kev, comment s’est passé l’entente avec Manon Azem et Côme Levin ?

Je les connaissais très peu avant la mayonnaise a très vite pris. Ils sont très talentueux, ils ont le sens de la comédie. Ça va vite, ils ont un bon rythme. C’est très plaisant dans une comédie quand tes camarades de jeu sont de bons reflets. Ça m’a éclaté de travailler avec eux. Ils sont vraiment amis dans la vie, ça s’est ressenti.

Romain, comment avez-vous convaincu Manu Payet et Patrick Timsit à venir jouer que quelques scènes ?

C’est comme les vraies histoires d’amour. Je n’ai jamais négocié pour séduire. J’ai été moi-même et elles viennent… Ou pas. J’avais mon scénario, ma passion. C’est vrai qu’en France, quand on parle avec les agents, si on leur dit qu’il n’y aura que trois jours de tournage, on nous répond « non, il ne le fera pas ». Je ne crois pas au système ayant construit le cinéma français. Je pense qu’il n’y a pas de système, que ça ne sert à rien de dire que l’on fait un film d’auteur ou un film populaire. Mon film a été écrit avec une énergie populaire mais aussi le maximum de sincérité que je pouvais transmettre. Je me suis fait mon film populaire, pour moi et pour le public que j’imagine, je ne fais pas de concession, je n’ai que ma conviction. Du coup, les comédiens viennent !

Avec le recul, le film est-il fidèle à ce que vous aviez imaginé ?

Romain Levy : Oui ! ça n’a pas toujours été le cas durant les stades de fabrication, parce qu’il a fallu longtemps pour que les effets spéciaux soit à la hauteur, que le film trouve son rythme au montage… Je n’avais jamais fait de film d’aventure. Ce n’est pas un « Radiostars » bis, même s’il y a un cousinage dans l’humour. Du coup, je partais avec beaucoup d’incertitudes. Je l’ai fait comme si c’était mon premier et là, je le livre parce qu’il est conforme à mes attentes. Si les gens ne l’aiment pas, ce ne sera pas trop grave parce que j’ai fait de mon mieux. Je me suis mon programme à moi que je souffrais de ne pas voir au cinéma en France.

Kev Adams : Je dirai que oui. C’est toujours frustrant lorsque l’on voit un film. On a toujours l’impression qu’il y a eu plus de scènes drôles, plus de moments dingues. On a vécu plus de deux mois ensemble, je trouve le film très drôle, très réussi. Il y a tout ce moi, personnellement, j’ai envie d’aller voir au cinéma en ce moment. Il y a de la légèreté, de l’action, de la grosse comédie, une histoire fraîche respectant les codes de plein d’histoires qu’on adore au cinéma… Vraiement, ça me parle beaucoup.

📷 : Marie Genin

14 mai 2017 0 réactions
0 Facebook Twitter Google + Pinterest
Kev Adams – Interview

Kev Adams – Interview

©Alexandre MarchiÉtoiles

[Morceaux choisis]

Vous repassez une nouvelle fois par le Zénith de Nancy… Une ville où vous vous sentez visiblement bien malgré une météo pas toujours clémente !

Oui, tout à fait ! En fait, je suis toujours ravi de venir dans cette région, pour plusieurs raisons. Déjà, je ne vais pas vous mentir, c’est une vie que j’apprécie beaucoup. C’est aussi au région, c’est bête, mais j’ai des petites habitudes un peu débiles… L’endroit où j’aime bien manger des sandwichs, la salle qui est un Zénith mais qui n’est pas envahissant comme d’autres et qui, du coup, est agréable à jouer pour les humoristes, c’est vraiment très cool. Du coup, il y a plein de petits détails qui font que j’aime bien revenir dans cette région. Et en plus de ça, les organisateurs locaux, Label LN, sont de vrais amis, des gens que j’aime beaucoup, qui organisent des spectacles avec cœur, avec amour, avec humanité. C’est ce que j’aime dans ce métier. Ce sont toutes ces raisons qui me font revenir en Lorraine et aussi parce qu’à chaque fois, les spectacles se passent bien.

Des raisons que vous partagez avec Gad Elmaleh, qui sera à Nancy quelques jours après vous… Avez lui, vous faites partie des humoristes capables de remplir ces grandes salles. Quel effet cela vous fait ? Tout a été très rapide…

C’est à la fois très impressionnant et assez magique. C’est ce dont j’ai rêvé depuis que je suis tout petit… C’est exceptionnel. Mais en même temps, c’est très étrange, j’ai l’impression que ce n’est pas réel. Je suis très heureux de ce qui arrive et j’espère que ça va continuer comme ça. Vous savez, quand on n’a pas la chance de jouer dans des grandes salles et d’avoir un public très large, on rêve de l’avoir. Et le jour où on l’a, on rêve qu’on le perd, c’est toujours la même chose. J’essaie de toujours garder cet équilibre et de faire en sorte de jouer à chaque fois comme si c’était la dernière fois… Je donne tout et c’est un grand plaisir.

Vous êtes le « seul humoriste à avoir pris 3 cm depuis le début de votre carrière »… Mais vous avez également pris quelques centaines de milliers de spectateurs !

C’est vrai, c’est un public qui a grandi avec moi-même si c’est un grand mot puisque, comme vous l’avez dit, cela ne fait que quatre-cinq ans que je fais ce métier. Mais en tout cas, une chose est certaine, c’est que c’est un public fidèle, qui revient souvent me voir. C’est très agréable cette base fan qui est toujours présente, particulièrement dans l’est de la France. Je suis toujours très ravi de revenir dans cette région où il fait froid l’hiver mais il fait chaud dans le cœur du public !

5 décembre 2015 0 réactions
0 Facebook Twitter Google + Pinterest
Kev Adams – Revoilà Kev Adams

Kev Adams – Revoilà Kev Adams

© Alexandre Marchi

Étoiles

Le compte à rebours est lancé… Dans les tra­vées du Zénith, ça trépigne, ça sursaute, on s’impatiente. L’attente est grande. Plus que quelques secondes… Et le chéri de ces demoiselles arrive enfin ! Après Toul en février dernier, et un nou­veau Zénith le 7 juin pro­chain, celui qui a fait les belles heures de «Soda» et de « Profs » en a remis une cou­che, hier soir, avec son der­ nier spectacle « Voilà Voi­là ». Où comment Kev Adams, barbe naissante et pompes personnalisées aux pieds, voit notre société, ses travers, ses délires ou enco­re ses aberrations avec cette légèreté qui fait du bien.

« Les gens voient toujours l’ado de 17 ans… J’en ai 23. Je pourrai être serveur… Vendeur en boutique de fringues… » Mais c’est définitivement en éternel ado que ses fans l’adorent, même si « la vie passe vite. On est gamin, jeune homme, monsieur, papa, papy… »

Malgré tout, hier soir, Kev Adams avait « plein de choses à raconter ». Sa virée sur la Canebière « où il a croisé un vieux porc de Marseille ». Ou encore son passage sur les routes de campagne jalonnées de panneaux triangulaires avec des cerfs. Est­ ce que dans la forêt, il y a aussi des panneaux avec des humains ? » Sans oublier son voyage à New York où « quand tu ouvres la fenêtre, tu entends des bruits américains, à Nancy… » L’humoriste dégainait alors sa plus belle imitation du cri du corbeau! «J’ai envie de faire pipi… » Dans les gradins, la situation ne s’arrangeait pas ! A chaque réplique, les rires fusaient… Les gloussements aussi. Notamment lorsque Kev Adams, à la manière de Franck Dubosc à qui il a donné la réplique dans « Fiston », se moquait gentiment des prénoms « atypiques »… A commencer par le sien ! « Vas­-y, lève le bras!» Deux lycéennes ayant pris place dans les premiers rangs ont failli décrocher le jackpot… Mais ce fut, finalement, Prune, Wendy, Roumiana, Xibeny et Eponine !

Mais qu’importe, leur idole était là… C’était bien là l’essentiel !

 

 

1 décembre 2015 0 réactions
0 Facebook Twitter Google + Pinterest
Kev Adams – Interview

Kev Adams – Interview

©Alexandre Marchi

Étoiles

[Morceaux choisis]

De la MJC de Neuilly-­sur-­Seine à l’Olympia, en passant par le Bataclan. Que de chemin parcouru en très peu de temps. Quel recul avez-­vous ?

Peu de recul ! Et j’ai envie de dire tant mieux. Je crois que pour avancer encore plus vite dans la vie, il ne faut pas s’attarder sur ce que l’on a déjà fait. Du coup, j’ai un peu de mal, le soir en me couchant, à célébrer les trucs ! Et me dire : «Mec, tu as 22 ans, tu as fait l’Olympia, des millions de vues, des millions de gens qui te suivent et qui t’ont vu au cinéma… » J’ai du mal à me dire tout ça. En général, je vais me coucher en me disant : « Qu’est­- ce qui se passe demain?» Je ne suis pas du genre à accrocher les photos de mes souvenirs. Je suis plutôt du genre à accrocher les photos de mes projets.

A la télévision, au cinéma, un one-­man­ show : vous êtes sur tous les fronts. Comment parvenez­-vous à tout gérer ?

J’ai la chance de ne pas avoir de contrainte familiale. Je con­sidère ça un peu comme une période d’étude, comme si j’étais un gamin normal en me disant : « Tu es jeune, il faut que tu cravaches maintenant. Faut que tu sois sur tous les fronts et il faut que tu sois bon. » Pour ça, il faut prendre le temps de travailler, c’est ce qui te permet de durer.

Vous avez assuré des premières parties prestigieuses. Quels souvenirs en gardez­-vous ?

Des souvenirs magiques ! Mais ce qui est frustrant, c’est lorsqu’un rêve arrive, on passe très vite à autre chose. Faire la première partie de Gad, c’était un rêve de gosse. Et puis je l’ai fait, et j’étais là à me dire : « Qu’est-­ce qu’on fait maintenant ? » Mais j’ai énor­mément appris à ses côtés comme aux côtés des autres.

 

30 novembre 2015 0 réactions
0 Facebook Twitter Google + Pinterest
Serge Hazanavicius – Interview

Serge Hazanavicius – Interview

Vous proposez au public un incroyable voyage. Comment l’histoire d’un rider partant à la conquête de l’Everest pour s’attaquer au Hornbein, a pris forme dans votre esprit ?

D’une envie, d’un désir. J’ai la chance de pratiquer le ski en hors-piste, en liberté ainsi que du ski extrême. Ça fait plus de 20 ans que je fais ça régulièrement avec un monsieur qui s’appelle Stéphane Dan. Très vite, en skiant ensemble, en parlant, ça nous est apparu en même temps. Lui avait envie de raconter ça dans de la fiction, en images et moi, j’ai très vite senti qu’il y avait des décors, des choses à filmer et surtout des personnages fonctionnant comme des personnages de cinéma avec des objectifs, des désirs et des prises risques forts. Puis en rencontrant Kev – j’ai monté ses deux spectacles -, une équation s’est mise en place. Kev était parfait, on est parti sur l’idée de l’Everest… Tout s’est mis en place pour recréer un cadre assez simple permettant de faire la part belle aux personnages, à leurs actions, à ce qu’ils vivent plutôt que d’avoir un scénario tordu prenant de la place.

S’agissant de Kev Adams, on a le sentiment qu’il a enfin un rôle cohérent avec son âge !

Je vous remercie… Mais tellement ! On commence à présenter le film et les gens qui le voient sont surpris, épatés, enthousiasmés par ce qu’on voit de Kev. Je le connais depuis qu’il a 18 ans, j’ai mis en scène ses deux spectacles. Quand vous mettez en scène un one-man-show, vous passez beaucoup de temps tous les deux, il y a une intimité particulière qui se crée. Je connais l’homme derrière le clown. Je sais que c’est un bon acteur mais que c’est aussi ce personnage qu’il y a dans le film. C’est un rôle différent mais même temps c’est lui, avec ses blagues… C’est vraiment lui ! La maturité, c’est quand on est en adéquation avec son âge. Là, il l’est !

Et vous lui avez « adjoint » Vincent Elbaz. Pourquoi avez-vous pensé à ce duo ?

J’ai écrit le rôle pour le Kev, c’était la base. Pour le rôle en face, je ne l’écrivais pour personne. L’histoire de ce jeune homme et de ce mec de 45 ans, à deux doigts de se ranger des voitures, elle est un peu inspirée de ce que j’ai vécu avec Kev. Je pense que je lui ai apporté des choses et lui m’en apportées beaucoup ! Il m’a bousculé, donné envie de me lancer… J’ai 50 ans, je fais mon premier film… C’est rare les premières fois à 50 ans ! Après, j’ai très tôt pensé à Vincent. C’est un acteur physique et instinctif. Je savais qu’il pouvait incarner ça. Il a quelque chose qui est sportif, il n’est pas cérébral – on a beaucoup d’acteurs cérébraux -, ce n’est pas un humoriste et je n’en voulais pas deux ! Vincent a lu le scénario et deux heures après il m’a appelé… C’est la première fois que j’entends quelqu’un, au téléphone, qui a des étoiles dans les yeux !

L’un comme l’autre ont eu leur entraîneur, Kev pour le surf, Vincent pour le ski… A quel moment se sont-ils retrouvés dans la poudreuse ?

Ils ont fait du ski sur Chamonix. Je voulais faire un film très vrai, sans trucage… On arrange juste les plans comme les reflets dans les lunettes, une trace au fond parce qu’un rider passe une deuxième fois… Mais la chute dans la crevasse est une vraie chute dans une vraie crevasse, on a juste posé une plaque de polystyrène dessus. Tout est vrai… même la descente en surf sur l’herbe.

Tout tourner en décors naturels… Vous vous êtes imposé d’incroyables contraintes !

Oui, mais je m’en rends compte seulement maintenant !

Finalement, c’est vraiment le film d’un amoureux de la montagne et de ceux qui la chérissent… Dans le générique, les noms des riders sont mis au même niveau que ceux des acteurs… Ont-ils été faciles à convaincre ?

Oui et ce sont les meilleurs ! J’ai la chance de connaître Stéphane Dan qui notamment doublé James Bond ! Il est respecté dans le milieu de la glisse. On a pris les riders de Chamonix, ils ont tous accepté. Il y a quelque chose de familial dans cette vallée. Etonnement, j’ai essuyé très très peu de refus tant sur les acteurs que sur les techniciens.

Vous rendez également un bel hommage à Chamonix…

Cela fait 20 ans que je skie là-bas. Les pentes que vous voyez dans le film, je les ai faites… Je ne voulais parler que de ce que j’aime et de ce que je connais, le partager. J’aime cette vallée, ses gens, ce sport.

 

📷 : Pascal Tournaire

12 décembre 2017 0 réactions
0 Facebook Twitter Google + Pinterest
Thierry Klifa – Interview

Thierry Klifa – Interview

« Mélanger les familles »

Entretien avec Thierry Klifa qui sera à l’UGC Ciné-Cité de Ludres, samedi, pour présenter son dernier film «Tout nous sépare ». Il sera accompagné de Nicolas Duvauchelle.

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, comment êtes-vous passé du journalisme à Studio Magazine à la réalisation ?

Ma vraie volonté a toujours été d’être réalisateur, d’écrire des histoires… Je suis rentré très jeune à Studio. Ils voulaient rajeunir l’équipe. Du coup, à 22 ans, je n’avais pas la maturité nécessaire pour écrire des films et tenir un plateau, ça a été un apprentissage extraordinaire. J’ai pu passer beaucoup de temps sur les tournages, observer le travail de gens comme André Téchiné, Claude Sautet, Claude Chabrol… Et même la génération suivante comme Klapish, Salvadori… Quand j’ai fait mon court-métrage, je me suis rendu compte à quel point j’avais appris de choses sans m’en rendre compte ! Je me suis aperçu à quel point je me sentais bien sur un plateau de cinéma.

En parlant de plateau, celui de votre dernier film « Tout nous sépare » est musclé ! Entre Catherine Deneuve, Diana Kruger, Nicolas Duvauchelle, Ken Samaras alias Nekfeu… Comment dirige-t-on une telle équipe où chaque membre semble, de l’extérieur, différent ?

Et finalement pas si différents que ça dans la vie ! Ce sont des gens qui ont des choses à se dire, à se raconter. Ce qui m’a toujours intéressé, c’est de mélanger les familles, les acteurs débutants avec les « stars » reconnues. Du coup, j’ai l’impression que ça crée une alchimie intéressante. Les uns les autres vont s’apprendre des choses. Après on peut penser que Catherine Deneuve et Diane Kruger n’ont pas grand-chose à voir avec Nekfeu, c’est faux. C’est quelqu’un de très cultivé, très intelligent, qui s’intéresse à beaucoup de choses et qui lui-même était très fier de travailler avec de telles actrices. Tout le monde s’est très bien entendu. Nous sommes tous allés le voir en concert ! C’est en le voyant sur scène que l’on prend toute la dimension du personnage, de l’artiste. Pour le film, je trouvais intéressant de confronter des gens venant d’univers différents. Nekfeu a été très bien accueilli par les autres, il y avait quelque chose de très familial dans ce film. On n’était pas sur Paris, le soir on était ensemble.

Avez-vous conscience que le fait de mettre Nekfeu au générique fait que l’on vous attend au tournant ?

Oui… Après, j’ai choisi de le prendre il y a deux ans. J’aime le rap mais je ne suis pas un professionnel. Je l’ai choisi quand je l’ai vu sur la couverture des Inrocks avec Virginie Despentes. J’ai trouvé qu’il avait une gueule intéressante, que son interview était intéressante. Du coup, je suis allé voir sur internet ce qu’il faisait comme rap, ce qu’il racontait. Après, quand on fait un film, on essaie de trouver le meilleur casting pour donner envie aux gens de venir. Le premier spectateur, c’est moi. Et si moi ça m’excite, si l’affiche me donne envie, j’espère que ce sera pareil pour le public. Mais je suis conscient, oui, qu’il y a une curiosité liée à la présence de Nekfeu.

Pour revenir au film, il a été tourné dans le Sud, entre Sète et Perpignan… Évitant ainsi de tomber dans le cliché s’il avait été tourné à Marseille. Un choix qui donne une autre tonalité au film, une autre couleur… Pourquoi ce choix ?

Déjà pour ce que vous dites et ensuite j’aime beaucoup cette région, ses paysages contrastés… Et cette cité de l’île de Thau très cinégénique et inattendue qui n’empêche pas la dureté et la violence qu’il peut y avoir. Il y avait l’eau, le soleil et puis je voulais aussi cette maison, les marécages… Je voulais quelque chose qui fasse penser au bayou de Louisiane, d’assez moite… Je cherchais aussi la proximité, qu’il n’y ait pas un périph qui sépare la banlieue de la ville. La cité est à cinq minutes du chantier naval où travaille Catherine Deneuve. Je voulais vraiment que ces gens se côtoient, se croisent sans forcément se voir, en un lieu unique. J’aime que le danger soit caché, c’est d’ailleurs pour cela que les personnages sont plus ambigus qu’ils en ont l’air.

Des personnages qui, tous, à un moment ou un autre du film, ont des pulsions autodestructrices…

C’est vrai. Il y a déjà les personnages de Diane Kruger et Nicolas Duvauchelle qui ont quelque chose comme ça. Ils sont dans une relation passionnelle, fusionnelle, masochiste… Ce sont eux qui vont entrainer les autres personnages dans quelque chose qu’ils n’ont pas provoqué ! Il y a également quelque chose dans la construction. Cette mère qu’est Catherine Deneuve essaie par tous les moyens de reconstruire sa fille…

… Et Ben Torres (joué par Nekfeu), finalement !

Exactement ! Un lien inattendu va se créer entre Ben et Louise. Eux-mêmes n’attendaient rien de leur rencontre. Dans d’autres lieux, d’autres circonstances, sûrement seraient-ils devenus amis. Je ne voulais pas des personnages qui soient ou tout blanc, ou tout noir. Tout cela est beaucoup plus compliqué !

Vous évoquiez la maison de Catherine Deneuve. On remarque un détail dans la chambre… L’affiche de « La Fille qui en savait trop »… Une affiche qui prend de l’importance au fil du film finalement !

Oui, c’était un petit clin d’œil. On a hésité à la mettre et puis, finalement, je trouvais ça drôle !

Pour revenir au titre du film, « Tout nous sépare »… Tout ne les sépare pas, en fait…

Oui, c’était prendre un titre pour le détourner. Il y en effet moins de choses qui les séparent que de choses qui les rassemblent.

Pour conclure, au générique apparaît Kev Adams en producteur associé…

Tout à fait. C’était au moment où l’on finançait le film et comme il manque toujours de l’argent sur les films, on a proposé à Elisa Soussan et Kev Adams, qui sont associés, d’y participer. Ils ont tout de suite dit oui, avec beaucoup d’enthousiasme, de gentillesse et de curiosité. Ils ont été des partenaires formidables qui m’ont laissé faire le film que j’avais envie de faire. Un film est assez loin de ce qu’ils ont l’habitude de produire mais en même temps, c’est un cinéma qu’ils aiment, qu’ils ont envie de défendre. Kev Adams a l’envie et la curiosité de ce cinéma-là. On enferme les gens dans des cases mais les choses circulent beaucoup plus vite que ça dans le cinéma.

« Tout nous sépare », samedi à 19h, en avant-première à l’UGC Ciné-Cité en présence de Thiery Klifa et Nicolas Duvauchelle.

23 août 2017 0 réactions
0 Facebook Twitter Google + Pinterest
Michel Drucker – Interview

Michel Drucker – Interview

Étoiles

Habituellement, avec vous, on parle télévision, là, on parle de votre spectacle pour votre passage à Nancy, vendredi…

Il m’arrive une drôle d’aventure, mon stand-up est reçu de manière très étonnante. Je pensais que je jouerais devant 200-300 personnes, comme dans un café-théâtre. J’aurais été heureux. Je pensais me faire flinguer par des confrères et par la presse se demandant ce que je venais faire là… Ça fait deux mois que je suis sur les routes et vos confrères sont très élogieux. Ça me surprend beaucoup. Je ne pensais pas que les copains du métier seraient si attentifs à ça et qu’ils viendraient me voir en Province, je ne jouerai à Paris qu’en octobre… Je voulais à la fois faire quelque chose qui surprenne mais où on me retrouve.

Vous y êtes parvenu ?

Oui, je crois. La plupart des animateurs qui font de la scène veulent faire rire. Ils ont écrit ou coécrit avec des professionnels du rire des sketches… Ça a été le cas de Cauet, de Julien Courbet ou encore d’Arthur. Moi, je ne viens pas faire ça, je ne suis pas un humoriste… Et pourtant, il y a beaucoup de rire, cela me surprend beaucoup.

Quel a été le déclic qui vous a décidé à vous lancer ?

La question que vous me posez est la première question que je pose en arrivant sur scène : « Qu’est-ce que je fais là et pourquoi je suis là ? » Et là, je dis au public : « Vous venez me voir sans savoir ce que vous allez voir… » En fait, fin 2014, je reçois un coup de téléphone d’un confrère, le patron de TV Magazine, qui me dit « cher Michel, vous le savez, nous fêtons cette année les 50 ans de l’ORTF, vous avez l’âge de l’histoire de la télé et il y a un sondage à paraître qui dit que vous êtes l’animateur emblématique de l’histoire de la télé avec Léon Zitrone, Jacques Marin et Guy Lux ». Ma première réaction a été de me dire « j’ai eu chaud ! Je suis le seul vivant ! » La même semaine, appel d’un autre confrère, à l’occasion du salon des Seniors, dont j’ignorais l’existence, qui me dit « vous êtes, avec Charles Aznavour, 91 ans, Jean d’Ormesson, 90 ans,le préféré des seniors »… Puis nouveau coup de téléphone, du président de France Télévisions, cette fois, Rémy Pflimlin, qui me dit « Michel, 50 ans de carrière, c’est une longévité unique dans toute l’histoire de la télévision. Il faut fêter ça avec une grande soirée et inviter tous ceux que vous avez connus… Sur trois générations. » Je lui ai dit que c’était gentil mais que ça sentait vraiment le sapin, le César d’honneur…

Et après réflexion ?

Je suis rentré chez moi. Je ne savais pas comment prendre tout ça. J’ai dit à ma femme : « Tu sais que tu es marié avec le préféré des seniors ? » Elle m’a répondu : « Tu oublies que je t’appelle papy depuis plusieurs années ! » Je me suis enfermé dans mon bureau, chez moi. Depuis toujours, je garde des milliers de photos et je me suis dit « ce n’est pas moi qui ai vécu tout ça ! » Avec Jean Gabin, avec Michèle Morgan, Charles Vanel… Et là, je me suis dit « il faut que j’aille sur scène. Dire au public : on va revivre ça, on va voir si on a vécu ça ensemble ». Je lui amène un album photos. Les gens ne seront pas dépaysés car mes souvenirs sont les leurs… Résumer 50 ans de carrière en 1 h 45, c’est impossible, il y aura d’autres spectacles derrière.

Vous qui avez confessé les politiques, les sportifs, les stars du show-biz… Quelque part, votre tour est venu, finalement…

En fait, je parle moins de moi que des gens que j’ai rencontrés. Je parle de moi à travers ma mère, mon père… Durant 10 minutes sur 1 h 45. En revanche, je parle de mon Zitrone à moi, mon Johnny à moi, mon Belmondo à moi, mon Delon à moi, mon Giscard à moi, mon Pelé à moi, mon Platini… Les gens dont je parle, tous les Français ont vécu des choses avec eux sauf que moi je leur raconte l’envers du décor.

Vous les emmenez dans vos coulisses, en quelque sorte…

C’est ça, je vais dans les coulisses. Pour Whitney Houston et Serge Gainsbourg, je raconte ce qui s’est passé dans les coulisses, avant, pendant et après. Mon Johnny, c’est un Johnny chez lui, très drôle, un Johnny qui me demande de l’emmener en hélico, au-dessus du Stade de France, pour l’hélitreuiller lors de son concert. Quand je raconte Belmondo, je raconte comment il a géré son drame, son AVC, Delon, c’est sa solitude…

Vous avez été l’homme du week-end

Sur cinquante ans de télévision, j’en ai passé quarante le week-end. J’ai passé dix ans, le dimanche après-midi, avant que Jacques Martin ne reprenne les commandes durant 22 ans et avant que je revienne, après lui. J’en suis à la vingtième année de Vivement Dimanche. J’ai connu tout le monde à travers trois générations, je suis devenu la mémoire de la télé.

Quel regard avez-vous sur la télé de 2016 ?

Je ne vais pas jouer les anciens combattants et dire « c’était mieux avant ». Ce que je peux dire, en revanche, c’est que la télévision est devenue un énorme business. Les grands patrons sont des grands groupes qui possèdent des empires télévisuels. Il y a encore 40 ans, personne n’aurait pu imaginer que ce serait un groupe de travaux publics qui achèterait TF1 ! Et avec l’arrivée du numérique, du câble, du satellite, des portables, des réseaux sociaux… Une autre génération de capitaines d’industrie, venus de tous les horizons, est arrivée à la télévision. Du coup, des vrais gens de télévision de formation, il n’y en a plus qui dirigent les chaînes. Et quant aux animateurs qui sont là, maintenant, lorsque l’on fait une carrière de 10 ans, on est content. Ça va vite !

Une nouvelle génération qui ressent souvent le besoin d’une reconnaissance venant de votre part…

En tout cas, ce qui me touche beaucoup, c’est qu’ils ont tous beaucoup d’estime pour moi. Quand j’ai rencontré Jean-Luc Delarue, il m’a dit, il y a 25 ans, « c’est en te regardant que j’ai voulu faire ce métier ». Vingt-cinq ans plus tard, Hanouna me dit la même chose ! Comme pour les acteurs, par exemple. J’ai connu Belmondo, à ses débuts, qui considère Jean Dujardin comme étant son successeur et je connais aussi, maintenant, un surdoué qui s’appelle Kev Adams, qui n’a que 24 ans et qui remplit à la fois des Zénith et les salles de cinéma. J’ai connu tous ces gens-là et ce qui me touche le plus c’est que, quand ils viennent sur le canapé de Vivement Dimanche, ça a été le cas récemment avec Omar Sy et Kev Adams, ils s’adressent à la caméra et disent « ça y est maman, j’y suis ! »

Vous les recevez avec les mêmes égards qu’un Alain Delon…

Bien sûr, tout à fait ! Mais quand je fais le bilan, c’est fou que je sois encore là. Quand on me dit qu’à l’INA, il y a 5.000 heures d’image avec moi, j’ai du mal à comprendre. Voilà pourquoi j’ai voulu être sur scène, pour essayer de comprendre, de revivre tout ça et d’en avoir le cœur net. C’est un peu un devoir de mémoire. J’ai été élevé par des parents qui me disaient « il ne faut pas oublier ».

Avec tout ça, avez-vous encore du temps pour la pratique du sport, le vélo, notamment ?

Oui ! Je fais trois matinées par semaine d’home-trainer. Quand il commence à faire beau, je suis sur la route, je fais 3.000 kilomètres par an… J’ai le temps de tout faire tout simplement parce que je ne reste pas longtemps à table, je n’ai pas de vie mondaine. Il n’y a pas un film, une pièce de théâtre, un livre, un téléfilm dont je parle le dimanche que je n’ai pas vu. Tous les soirs, je rentre comme un étudiant qui prépare son dossier du lendemain, je m’enferme dans mon bureau et je visionne un ou deux films. Chaque soir, à une heure du matin, quand j’éteins la lumière, j’ai vu un ou deux films, vu une pièce de théâtre, parcouru un livre que j’ai commencé et que je finis en quelques jours, pour être prêt le jour de l’émission.

J’ai une vie très réglée, j’ai tout appris des sportifs. Je nage deux fois par semaine, pédale pratiquement tous les jours…

Pour conclure, avez-vous des souvenirs à Nancy ?

La région Lorraine est une région importante pour moi, j’ai plein de souvenirs partout. J’y ai vécu beaucoup de choses, j’ai connu Jack et Monique Lang comédiens, à Nancy. Il n’y en a pas beaucoup qui peuvent vous dire ça. Ils jouaient une pièce qui s’appelait « Caligula ». Il était professeur de droit et comédien amateur. J’ai évidemment connu toute la génération Platini au stade Marcel-Picot. J’ai fait trois Coupes du Monde avec Michel. En Argentine, en 1978, il m’avait confié ses parents, on était dans le même hôtel. J’ai connu la grande bagarre politique entre Jacques Chaban-Delmas et Servan-Schreiber. Quand j’arrive place Stanislas, j’ai plein de souvenirs qui reviennent. Notamment avec André Rossinot et son épouse qui était journaliste comme moi… Quand j’étais reporter sportif, les derbys Nancy-Metz, ça y allait ! J’ai également connu un petit vendeur de chaussures, dont la maman travaillait dans un supermarché, qui commençait à chanter, il s’appelait C. Jérôme. J’ai plein de souvenirs dans le coin !

Étoiles

Capture d’écran 2016-03-27 à 11.34.59

À lire également : le live report

27 mars 2016 0 réactions
0 Facebook Twitter Google + Pinterest
STÉPHANE ROUSSEAU – INTERVIEW

STÉPHANE ROUSSEAU – INTERVIEW

©Alexandre MarchiÉtoiles

Un an après Nancy, vous êtes de retour à Toul avec votre show… Tout se passe bien !

On est très content. On l’a joué plus de 260 fois. J’y prends énormément de plaisir car, justement, il a été finement rodé, il a été bien travaillé et on a bien bossé avec mes potes ! Je suis très satisfaiat, les gens rigolent beaucoup et ils trouvent ça beau et joli, visuellement parlant, avec deux musiciens sur scène.

Du rodage au Capitole, à Saint-Julien-lès-Metz, à la tournée des Zénith, on a pu se rendre compte de l’évolution du show, très lumineux, à l’américaine…

C’est le spectacle qui n’a pas été le plus facile à monter, justement, à cause de la musique et des musiciens, pour que cela ne prenne pas trop de place, pour que ce soit un bon complément. Cela nous a demandé beaucoup d’essais et nous avons fait des erreurs en rodage parce que c’est là qu’on se permet d’essayer des trucs, c’est une espèce de laboratoire qui donnait toujours autre chose que ce à quoi on avait pensé à la base, en nous amenant sur de nouvelles pistes. Ce n’était pas plus mal ! C’est une belle évolution qui donne plusieurs vies au spectacle.

Un spectacle d’entrée calibré pour les grandes salles. Etait-ce ainsi que vous l’aviez imaginé ?

Oui parce que sinon, après, c’est compliqué de s’adapter aux grandes salles quand on ne l’a pas pensé dès le début. Il faut donc le voir dès le départ, sinon on n’occupe pas assez l’espace. Du coup, je voulais un décor facilement adaptable, modifiable selon les salles, pour qu’il puisse rentrer dans les petits théâtres mais aussi qu’il ne fasse pas trop petit dans les grandes salles. Et il faut que ce soit viable pour les techniciens. Il faut penser à tout.

Vous passez donc à Toul, dans une petite salle offrant une plus grande proximité avec le public…

Oui, c’est vrai. Sincèrement, les Zénith, c’est fun pour l’ego, c’est agréable on est content mais parfois, on peut y perdre une certaine énergie. Les gens sont loin, c’est moins confortable, c’est moins intimiste… Là, c’était prévu depuis le départ. On s’est dit on fait une tournée de Zénith puis on en fait une de salles plus petites. J’aime bien cette proximité avec le public, ce sont des moments un peu plus privilégiés, même si les autres sont un peu plus événementiels, plus grandioses. Mais ceux-là sont parfois uniques.

Sur cette tournée, vous avez dû faire face aux épreuves des attentats de Charlie, au début, puis ceux du 13 novembre. Est-ce que cela vous a demandé encore plus d’énergie sur scène et des ajustements ?

C’est certains que dans les jours et les semaines qui suivent, on est psychologiquement affectés. Je n’ai pas eu à adapter mon spectacle parce que je n’avais rien qui pouvait être choquant. Sur les premières dates, j’ai dû parler au public pour expliquer qu’on avait décidé de jouer quand même malgré ces événements épouvantables. C’est toujours une décision difficile mais je pense qu’il faut y aller et le public a été au rendez-vous, il avait besoin de rire. Même s’il y a eu une période compliquée avec un surplus d’émotion…

Un surplus que vous évacuez en dessinant…

Oui, tout le temps, c’est mon exutoire. C’est ma petite thérapie à moi, ça me fait du bien, je peux faire ce que je veux.

On vous l’a déjà demandé… A l’image de Kev Adams et Gad Elmaleh, vous verra-t-on sur scène, un jour, avec Franck Dubosc ?

On ne sait jamais de quoi la vie est faite. C’est vrai qu’on en a parlé quelquefois. Mais là, ça fait un bout de temps que je n’ai pas vu le Franck. Il est très occupé et moi aussi. On n’a pas eu de nouvelles discussions là-dessus. On n’est pas fermés mais ce n’est pas pour un avenir proche. Il y a une envie, les gens trouveraient ça drôle de nous revoir sur scène tous les deux avec une belle énergie, une belle folie… Ce n’est pas une mauvaise idée !

11 février 2016 0 réactions
0 Facebook Twitter Google + Pinterest
Elie Semoun – Interview

Elie Semoun – Interview

©Clémence Demesme

Étoiles

Vous êtes de retour à Nancy, salle Poirel. Quel souvenir en avez-vous ?

Ce sont des bons souvenirs ça ! Déjà, on avait joué dans cette salle avec Dieudo, j’ai un bon souvenir de cette soirée… Je me souviens aussi que c’est pas loin des grands magasins, du Printemps ! Quand on est en tournée, on se balade… À Nancy, je n’ai que des bons souvenirs.

Là, vous revenez avec une nouvelle galerie de personnages avec l’impression que vous avez poussé le curseur encore plus loin !

Oui, ça va beaucoup plus loin que d’habitude. J’ai l’impression d’être encore plus borderline. C’est même sûr, d’ailleurs. Je le vois tous les soirs quand je joue à Paris, je sens que j’ai deux ou trois personnages qui interpellent. Mes copains du show-biz qui viennent me voir me le disent. Je fais notamment un gars qui est atteint de polio et qui drague sur internet. Et il y a peu, Michael Gregorio m’a dit « quand je t’ai vu arriver avec ta béquille, je me suis dit, il n’a pas osé le faire ! » Pareil pour mon djihadiste, mon Front national… Pareil pour plein de personnages, en fait. Je m’amuse comme un fou à dépasser les lignes.

On a parfois le sentiment que ça fait du bien aux gens… Quelque part, vous dites tout haut ce qu’eux n’osent pas dire…

Carrément ! Je crois que c’est un rire libérateur. D’abord avec mon sketch sur le djihadiste. Je sens que c’est un sujet tellement tabou que ça libère. J’ai la sensation que les gens se disent « enfin quelqu’un qui en rigole ». Ça, je le sens très nettement et qu’après avoir fait ce sketch, c’est là que le spectacle démarre vraiment. Ça tombe bien, c’est quasiment au début, comme si j’avais installé un starting-block !

Est-ce qu’après le 13 novembre cela a été compliqué de remonter sur scène pour faire rire avec de tels personnages ?

Oui, ça a été et c’est très compliqué alors que ça ne le devrait pas. C’est fou, en fait. On se pose des questions sur notre art. On se demande si on a bien le droit de faire ça, est-ce que j’ai le droit de rire de ça… On ne devrait même pas se poser la question… C’est compliqué. Encore plus à Paris qu’en Province. On a l’impression que, maintenant, rire avec une salle pleine c’est courageux. Pas du tout. Encore une fois, on ne devrait même pas se poser la question.

On vous a vu aussi à la télé… Un exercice que vous appréciez ?

Ça dépend… J’aime bien quand je le maîtrise. J’ai fait une émission sur D8, dont je suis assez fier, qui s’appelait « L’Effroyable vérité », où j’ai fait semblant de faire un burn-out sur scène pour faire, ensuite, une sorte d’enquête auprès des amis du show-business. Là je me suis vraiment éclaté. Sinon, en général, ça m’emmerde un petit peu mais c’est un passage obligé.

Et le cinéma ?

Je fais plus souvent de la télé que du cinéma, malheureusement. En ce moment, ça ne se bouscule pas vraiment. C’est très spécial pour les gens du cinéma de fantasmer sur un comédien qui fait du one-man-show. Ils se disent qu’il va jouer comme dans les sketchs… Ils ont peur de tout, ils ont besoin d’être rassurés. Il y a de grosses sommes en jeu.

On sait que vous êtes à l’aise lorsque vous partagez la scène. Kev Adams et Gad Elmaleh vont le faire… Est-ce que l’on pourrait vous voir avec Franck Dubosc, avec qui vous avez une belle complicité ?

Oui, pourquoi pas ! Je trouve que l’idée d’un deux-sur- scène est super. Maintenant, il faut que ce soit justifié. Et pas juste par l’argent ! Il faut que ce soit nourri. Si Dieudo avait mis de l’eau dans son vin, là, ce serait logique. Ce n’est pas le cas, je prends ça comme exemple. Donc oui, j’adorerais faire une expérience comme celle-là, bien sûr !

 

17 janvier 2016 0 réactions
0 Facebook Twitter Google + Pinterest
Fabrice Éboué – Fabrice Éboué à la barre

Fabrice Éboué – Fabrice Éboué à la barre

© Frédéric Mercenier

Étoiles

Tout juste de retour du Botswanga, avec son complice Thomas Ngijol, et après être « entré », « l’accusé » Eboué s’est «levé » hier soir, à Ludres, dans un Espace Chaudeau plein comme un œuf, où il ne restait plus une place. L’ancien pensionnaire du Jamel Comedy Club, avec son one-man show corrosif à souhait, a confirmé que les – bons – humoristes avaient la cote ces temps-ci et remplissent les salles partout où ils passent.

Fabrice Eboué n’a donc pas dérogé à la règle et a donné le ton de son spectacle, totalement maîtrisé, dès son entrée en scène. « Bonsoir Ludres… En fait, je croyais que j’allais jouer à Nancy, à Poirel, mais on m’a dit que les Noirs, c’était à Ludres. Pour Poirel, il faut porter un tutu ! » Et pour que l’interaction avec une assistance bouillante soit totale, l’humoriste a jeté son dévolu sur des personnes qui ont fait office de running gag durant le show. On a ainsi eu «Florian, avec sa tête de jeune UMP… Il ne lui manque que le petit pull sur les épaules et un labrador. A côté, avec leurs survêtements et leurs tatouages, ce sont des jeunes de Vandœuvre, non ? » Et d’interpeller un autre spectateur:«T’es sûr que tu ne t’es pas trompé de spectacle… Tu ne voulais pas voir une m… comme Kev Adams ? »

Une insolence redoutable

La soirée était lancée… La douce et redoutable insolence de Fabrice Eboué allait faire mouche. Que ce soit en rebondissant sur l’actualité ­Oscar Pistorius, Dieudonné, François Hollande ­, l’Afrique – là où « les évangélistes guérissent le paludisme et le sida d’un claquement de doigts » ­, le Japon – « un pays dont le sport national, c’est des gros qui se poussent… Pour ça, il n’y a qu’à aller au Mc Do du coin » ­, le métissage – avec un métis célèbre, « DSK, qui est moitié juif, moitié cochon » – ou sur son quotidien… « Est­ ce que ça change quelque chose avec les filles d’être célèbre ? Pour les chanteurs, oui. Ça marche pas pour les comiques.

Pour les Daft Punk, c’est même pratique, avec leurs casques, ils peuvent se faire passer les filles entre potes ! » Avant d’aborder son enfance avec « un père camerounais qui a réussi son intégration, mais qui, du côté de la ponctualité, est resté Africain, et une mère normande… Et les quatre petits métis à l’arrière de la voiture les dimanches, pour aller à la messe. A la fin, le moment le plus fort restait celui de l’hostie… Le corps du Christ… Ben oui, Jésus était en pain ! »

Parfois dérangeant, souvent grinçant, toujours efficace, Fabrice Eboué manie avec talent une insolence douce-­amère qui flirte avec les limites sans jamais les dépasser. Toujours avec succès puisqu’à chacun de ses passages, les dates sa tournée affichent complet. Une tournée qu’il poursuivra dans « les villes qui basculeront FN dimanche soir ».

 

 

 

30 novembre 2015 0 réactions
0 Facebook Twitter Google + Pinterest

Suivez-moi sur Facebook

Facebook

Y A QUOI DE BEAU ?

Suivez-moi sur Instagram

Suivez-moi sur Twitter

Follow @YVerninilesite
photos droles
photos droles
photos droles
photos droles
  • Facebook
  • Twitter
  • Instagram
  • Email

@Depuis 2015. Contenus protégés. Merci de n'utiliser aucun contenu sans mon autorisation - HLV


Retour vers le haut