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YANNICK VERNINI

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2018

Julien Clerc – “La scène reste le moment de vérité, le juge de paix”

Julien Clerc – “La scène reste le moment de vérité, le juge de paix”

L’artiste vient fêter ses 50 ans de carrière au Zénith.

Avec déjà plus de 120 dates, cette « Tournée des 50 ans » est un succès !

Ça se passe formidablement bien ! On a commencé il y a un peu plus d’un an. Là, on est dans la dernière ligne droite, la tournée s’achèvera le 16.

Votre public réagit-il de la même façon lorsque vous reprenez vos grands tubes que lorsque vous interprétez les derniers ?

Oui, parce que, d’abord, je ne mets que trois nouvelles chansons dans le tour de chant. C’est un tour de chant des chansons les plus célèbres. Au milieu, il y a une petite place qui est faite à trois-quatre chansons que je choisis chaque soir et qui ne sont jamais les mêmes.

On imagine qu’à chaque concert, vous devez avoir de nombreux choristes dans la salle. Comme si, quelque part, ils passaient en revue le fil de leur vie…

Sans doute, oui. C’est le rôle des chanteurs populaires. Quand on a la chance de durer longtemps, vous avez raison, on a forcément des chansons qui ont accompagné les gens dans leur vie, dans les moments gais comme dans les moments tristes. Ces chansons sont des jalons. Pour moi, c’est une grande chance et j’en profite avec bonheur chaque soir.

Pour votre dernier album, vous avez fait appel à Calogero, une collaboration qui semble tellement évidente !

C’est vrai qu’on est dans la même famille musicale et que c’est un très bon producteur. Je ne serais pas capable de faire ça pour un autre artiste. C’est un excellent auteur-compositeur, et il a cette fibre de produire pour les autres. C’était, en effet, un choix qui s’imposait pour moi, nous aimons les mélodies, la chanson française mais aussi d’autres musiques… Me retrouver avec lui, c’était formidable. On a très peu parlé, en fait !

Vous donnez aussi une place à la jeune génération avec des artistes comme Vianney…

Lui aussi est dans la grande tradition de la chanson française. C’est un très bon auteur-compositeur. J’ai fait appel à lui en tant qu’auteur. Petit à petit, il est appelé en tant que producteur. Toute ma vie j’ai cherché à rencontrer des auteurs, j’en ai rencontré dans toutes les générations que j’ai traversées ! Sur cet album, on retrouve aussi Marie Bastide qui est aussi un très bon auteur avec qui je continuerai certainement à travailler.

Il y a aussi Carla Bruni qui nous disait « la musique de Julien me permet de respirer »… Comment se sont passées ces retrouvailles artistiques ?

Très bien ! On est amis, on se voit souvent. Quand elle est prête, elle me donne un texte que j’essaie de mettre en musique. C’est aussi simple que ça. C’est une collaboration de plusieurs années, c’est toujours un plaisir de travailler avec elle. Elle progresse constamment, c’est une artiste singulière avec un son de voix particulier qu’elle travaille très bien… Carla, c’est un poète de la chanson !

Pour revenir à votre tournée, que réservez-vous au public nancéien ?

Il y a beaucoup de mise en scène, avec des écrans et un groupe de huit musiciens. Depuis que je chante, je pense que c’est mon plus beau spectacle avec un répertoire de tubes pouvant plaire à des gens ne connaissant pas mon travail.

Entre vos premiers concerts et vos derniers, comment avez-vous vécu l’évolution des spectacles, vous qui avez, finalement tout connu ?

En effet… Là, il y a des écrans… Un écran rond au milieu de la scène agissant comme une loupe. C’est vrai que j’ai tout connu tout ! À partir du moment où les salles se sont agrandies, les écrans se sont invités mais ils sont à manier avec parcimonie. Il ne faut pas qu’ils envahissent tout l’espace.

On vous sent toujours heureux et impatient de monter sur scène…

Oui ! Notre métier, c’est d’aller chanter devant des gens et d’écrire des chansons, bien sûr. Tout notre métier est basé sur les chansons, si l’on dure, c’est grâce à elles. Mais la scène reste le moment de vérité, le juge de paix.

Crédits Photos : C Boby

10 décembre 2018 0 réactions
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Jérémy Frérot – “Ce n’est plus le même métier”

Jérémy Frérot – “Ce n’est plus le même métier”

Avec son premier album solo « Matriochka » en poche, l’artiste a lancé sa première partie de tournée qui sera de passage à Ludres le 28 novembre prochain. Entretien avec un Jérémy Frérot heureux et serein.

Après le succès des Fréro Delavega, vous voilà de retour, en solo. Après vous être fait un nom, vous vous êtes fait rapidement un prénom avec et album…

C’était l’objectif, de prendre un virage et d’imprimer sa propre marque.

Se mettre au travail seul alors que vous étiez en duo, cela a-t-il été compliqué de composer et d’écrire ?

Oui, ça a été compliqué. C’était quelque chose de nouveau, il fallait apprendre… Et du coup, j’ai appris ! Quand la création est venue et que ça s’est mis en marche, j’ai pu prendre un peu plus de plaisir. Au début, c’était très dur d’être seul. Il fallait se poser les bonnes questions, ce n’était pas forcément facile… Je devais digérer la séparation… Il y a un peu tout ça qui s’est mis en branle.

Cette séparation, quelque part, n’a-t-elle pas nourri votre création ?

Complètement, oui ! Cela m’a permis d’ouvrir plein de portes, de parler de moi-même, de faire tomber des barrières. Il y avait beaucoup plus de possibilités d’écriture.

Vous aviez, en effet, visiblement des choses à dire !

C’est vrai, c’est la première fois que les gens m’entendaient en solo et que je me livrais autant, j’avais forcément des choses à dire.

Votre premier single « Revoir » - la belle histoire - a rapidement trouvé son public, n’êtes-vous pas en train de revivre une belle histoire ?

Clairement ! J’ai beaucoup de chance de repartir et que ça marche bien. En plus, c’est un nouveau projet, une nouvelle histoire… Ce n’est plus le même métier mais j’ai les bagages !

Est-ce que Florian – Delavega - vous a accompagné, vous a poussé dans cette voie ?

Oui, c’est lui qui a arrêté le groupe, qui a décidé de partir. Il a contribué à ce que je crée tout seul.

Sur « Matriochka », on retrouve des sonorités pop mais également une électro influencée par le Finlandais Asgeir… Ce genre de musique vous nourrit-il ?

Oui, c’est une année où j’ai beaucoup écouté ce genre de musique et on avait envie de chercher ce style de son, avec certaines machines. Ça nous a beaucoup aidés.

Cela vous a-t-il permis de réussir le numéro d’équilibriste qui consistait à ne pas dérouter vos fans tout en leur proposant quelque chose de nouveau ? Une équation pas simple à résoudre…

Elle n’était, effectivement, pas simple. Il y avait un tournant à prendre, il fallait faire des choix. Après, ce tournant, je ne l’ai pas pris à 100 %. J’ai fait attention à ce que les gens puissent retomber, toutes les deux-trois chansons, sur leurs pieds, avec un morceau plus radiophonique. Ça m’a permis de rester dans le sujet mais comme je n’ai pas prévu de faire qu’un seul album, plus je vais avancer, plus je vais m’éloigner de ces chansons un peu plus faciles et approfondir cette recherche du son.

Vous avez débuté votre tournée, là aussi en solo. Sa construction a-t-elle été difficile, malgré votre belle expérience de la scène ?

En fait, c’était le plus dur à faire. L’album s’est fait assez facilement mais le live, c’était beaucoup plus de questions… Dans quel sens partir, comment jouer… C’était un peu plus difficile. On a fait deux dates, on est assez contents du résultat. Après, c’est encore une tournée de transition, on est trois sur scène, on a de jolies lumières mais on n’est pas à 100 %. On fait une tournée d’automne pour se roder au niveau du son, des placements… Mais au printemps, on va encore monter en puissance, notamment au niveau des lumières. J’ai vraiment envie de faire un spectacle et non qu’un simple concert.

La question que les fans se posent, sur scène, reprenez-vous des titres des Fréro Delavega ?

Oui, c’est ce qui m’a construit et j’aime les chanter !

Crédits Photos : Yann Orhan

28 novembre 2018 0 réactions
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Synapson – “Notre objectif est de créer une musique intemporelle “

Synapson – “Notre objectif est de créer une musique intemporelle “

Le duo de revient à L’Autre Canal. Entretien avec Alexandre Chiere.

Synapson, plus qu’un duo, on a le sentiment que c’est une petite famille qui part en tournée…

C’est vrai, même si on tient à mettre un point d’honneur à dire que Synapson, c’est Paul et moi. Nous composons la musique. Le groupe existe depuis 10 ans. Sans vouloir être centré sur nous, il est important que les gens sachent que l’entité Synapson se compose de nous deux. Après, en tournée, on a toujours eu plaisir de partager ça avec des artistes qui nous accompagnent sur scène et interprètent nos morceaux. C’est vrai qu’aujourd’hui, on est entouré d’une grande famille dont une grande partie sera présente à Nancy. Et sur cette tournée, il y a un ou deux nouveaux visages par rapport à notre dernier passage.

Vous avez également su traverser cette période sans perdre votre public. Vous en avez même gagné !

C’est une de nos fiertés. Il y a deux raisons à ça. Quand on compose, avec Paul, on n’a jamais voulu répondre à des codes. Il faut composer ce que l’on a envie, se faire plaisir… Les codes changent ! Du coup, ça ne dure qu’un temps. Notre objectif est de créer une musique intemporelle. Le second point, on a un public, et je le remercie, allant de 20 à 60 ans. Voire plus. Sur l’un de nos derniers concerts, il y avait quelqu’un âgé de 76 ans. Avoir un public aussi large, on en est fier.

Après une incroyable première tournée, aviez-vous une forme de pression pour « Super 8 » ?

Oui, parce que, quand on fait un album comme « Convergences », pour lequel on a été plus que surpris et heureux des résultats des ventes et de l’accueil du public, on a toujours la pression de vouloir faire autant et surtout mieux ! Déjà pour notre satisfaction personnelle et pour remercier les gens de tout ce qu’ils nous ont donné. Alors oui, il y a une grosse pression.

Pour le live également ?

Là, pour le show, il y a des morceaux de « Convergences » mais aussi du dernier album. On a tout travaillé pour la version live. Ce n’était pas le cas pour « Convergences ». « Super 8 » bénéficie vraiment de morceaux qui évoluent, qui proposent quelque chose de nouveau par rapport à l’album et, surtout, on a tout fait pour produire quelque chose d’encore plus généreux.

« Super 8 » a finalement été construit pour la scène…

Beaucoup plus, oui. Pour le premier, on pensait plus « studio », on n’avait pas d’expérience de live, hormis des DJSet. Pour « Super 8 », c’était complètement différent. Chaque fois que l’on composait un morceau, on avait déjà en tête sa version live.

Pensez-vous également à d’autres collaborations. On vous a vu, récemment, dans Taratata au côté de Cœur de Pirate…

J’ai grandi avec un père écoutant beaucoup de disco et de musique française. Et, je ne sais pas pourquoi, je trouve que l’on n’est pas trop mauvais en reprises. Là, l’idée de travailler avec Béatrice ne venait pas de nous mais de Nagui. Et quand on compose, on pense à la voix qui va se poser de dessus, comme Tessa pour « Going Back to my Roots ». Béatrice, c’est une très belle voix que j’aime beaucoup, qui a de la puissance. J’ai composé la reprise de « Aimer d’Amour », de Boule Noire, en pensant à sa voix. C’est un exercice que l’on aime bien !

Et que vous réussissez bien ! Cela vient aussi du fait que vous ne vous nourrissez pas seulement d’électro !

C’est vrai qu’on n’a jamais été très électro. Dans nos baladeurs (rires), on écoute en effet beaucoup de musique et pas forcément de l’électro et ça se ressent dans ce que l’on fait. Notre musique est électronique parce qu’elle est faite avec des instruments électroniques. On écoute vraiment de tout !

Crédits Photos : Pierre Cazenave

24 novembre 2018 0 réactions
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Gaëtan Roussel – “Différent, en restant moi-même “

Gaëtan Roussel – “Différent, en restant moi-même “

Après une tournée avec Louise Attaque en 2016, entretien avec Gaëtan Roussel qui revient en solo avec son album « Trafic ». Il sera à L’Autre Canal le 22.

Vous êtes de retour à L’Autre Canal, une salle que vous connaissez bien avec un public qui répond présent !

Oui, j’y ai fait pas mal de concerts. Elle est super, on y a joué tôt avec mes camarades de Louise Attaque sur la première tournée. J’ai des bons souvenirs de ces premiers moments, où la jauge est belle, les gens viennent jusqu’à vous parce qu’ils s’intéressent à votre travail. À Nancy, j’ai beaucoup de beaux souvenirs de partage. Je suis hypercontent de revenir.

Là, après la tournée de Louise Attaque, c’est votre dernier album, « Trafic », que vous allez partager avec ce public… Vous n’arrêtez jamais !

J’adore le mouvement ! J’ai peut-être une angoisse de tourner en rond et puis c’est parce que j’ai la chance de faire de super rencontres. Il y a deux ans, avec Louise Attaque, cela faisait 10 ans qu’on n’avait rien fait, on a fait un long tour de table. Ce qui a changé pas mal de chose pour nous, notamment l’architecture du groupe. Nous sommes trois désormais. Et pendant qu’on faisait Louise Attaque, je me suis mis à travailler avec Rachida Brakni sur le projet Lady Sir… Une rencontre en amène une autre, un projet peut en nourrir un autre.

Si cet opus porte clairement la patte Gaëtan Roussel, on sent également qu’il a été nourri de rencontres et surtout d’observations…

Tout à fait ! Je ne pense pas être le seul, on fonctionne beaucoup comme ça. J’essaie de transposer, dans ma musique et dans mes textes, la sensibilité que je peux avoir par rapport aux choses qui nous entourent. C’est l’observation mais aussi les voyages qui me nourrissent mais aussi l’humain, car j’ai travaillé avec des personnes avec lesquelles je n’avais jamais travaillé, ça déstabilise… Si on accepte d’être perméable et d’être bousculé, sans perdre son cap, c’est là que ça devient intéressant. J’essaie de faire différent à chaque projet tout en restant moi-même.

C’est vrai que le premier single « Hope » apporte cet équilibre entre ce que vous êtes et ces nouveaux horizons. Il résume assez bien l’album, d’ailleurs…

Oui, ça résume ce que j’ai voulu faire dans ce disque avec un sujet assez sombre – la maladie d’Alzheimer – abordé avec une musique solaire. Je voulais que l’un soutienne l’autre. J’ai essayé de le faire plusieurs fois dans cet album, je chante mes peurs mais avec beaucoup d’enthousiasme, ce qui est complètement paradoxal. Ça donne un sens à ce que je voulais dire. « Hope » est, en effet, représentatif de tout ça, de ces oppositions. J’avais ça en tête.

Votre rencontre avec Alain Bashung est un des événements marquants de votre carrière. Vous influence-t-il ?

Bien sûr ! Mais tout en restant à ma place, évidemment. Quand je dis qu’il y a un avant et un après Bashung c’est parce qu’avant, je ne connaissais que la condition de groupe, que ce contexte avec mes camarades de Louise Attaque. Sa rencontre m’a ouvert au travail pour les autres.

À l’époque, je ne rongeais pas mon frein pour faire une carrière solo et je n’avais jamais écrit pour d’autres. Je me suis alors ouvert à tout ça, cela a beaucoup changé ma manière de vivre, de faire la musique et d’écrire des mots… J’ai appris plein de choses, comme s’il avait laissé des petites clefs. On s’aperçoit qu’il y a plein de choses qui influent alors que l’on ne s’est pas rendu compte qu’on les avait apprises. C’est ça qui reste !

Vous voilà donc de retour sur scène, en solo. Comment se passent les retrouvailles avec ce public qui vous a toujours suivi ?

C’est super ! On vient de faire trois dates : La Rochelle et Toulouse et Clermont-Ferrand. Sincèrement, ce n’était que du bonheur. On a beaucoup bossé pour construire un set où, pour la première fois, je m’autorise à jouer dix titres sur les onze de l’album, je joue différentes choses de mes deux autres opus solo et je me permets de jouer des reprises, de regarder ce que j’ai pu faire avec mes camarades de Louise Attaque.

Le set est représentatif de ce que je suis et de tout ce que j’ai fait et ce que je veux faire. Ces premières dates étaient, sincèrement, touchantes.

On vous sent plus que jamais heureux et libre… Que vous n’avez jamais pris autant de plaisir sur scène.

C’est vrai ! Je suis complètement d’accord avec ça ! Je défends ce disque me permettant de regarder sereinement dans le rétroviseur pour aller de l’avant.

Crédits Photos : Alexandre Marchi

20 novembre 2018 0 réactions
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Pierre Deladonchamps  – “J’ai été estomaqué par la pièce”

Pierre Deladonchamps – “J’ai été estomaqué par la pièce”

Entretien avec le Nancéien Pierre Deladonchamps et Andréa Bescond avant la présentation, en avant-première à l’UGC Saint-Jean, du film choc « Les Chatouilles ».

Pierre, le film coup de poing « Les Chatouilles » est une adaptation de la pièce d’Andréa Bescond. L’aviez-vous vu avant ?

Oui oui, évidemment. Elle jouait le seul en scène  et m’a convié à venir voir la pièce au théâtre du Châtelet en me proposant le rôle. Nous avons eu notre rendez-vous à l’issue de la représentation.

Quelle a été votre réaction lorsqu’elle vous a proposé le rôle de Gilbert qui agresse sexuellement la petite Odette ?

J’ai été estomaqué par la pièce, qui ne m’a, évidemment, pas laissé indemne. Puis j’ai pu discuter avec Andréa des raisons qui l’ont amenée à me proposer le rôle. Pour elle, c’était important d’aller vers quelqu’un qui ne porte pas forcément ça sur son visage afin que les gens se disent que la pédophilie n’a pas de visage, que ça peut être un ami proche de la famille, bien sous tous rapports. Il faut être vigilants et pas seulement sur les gens pour lesquels on a des doutes.

Comment avez-vous préparé un tel rôle ?

Je fais confiance à la mise en scène et au travail d’équipe sur le plateau. Je n’ai pas préparé grand-chose si ce n’est qu’au moment du tournage, je m’étais dit que j’allais tout jouer au premier degré. C’est-à-dire ni juger mon personnage, ni essayer de le racheter, ni de le rendre caricatural. J’ai donc tout joué comme si je m’adressais à une adulte, avec quelques nuances lorsqu’il la manipule et qu’il sait très bien que c’est une enfant.

Vous êtes également entouré d’un solide casting… Andréa Bescond, Karin Viard, Clovis Cornillac. Comment s’est passé le tournage ?

Très bien, on a travaillé en équipe et tout le monde s’est joint à son histoire parce qu’il avait été touché par son histoire et par son courage. On était tous très heureux de participer à ce projet qui est un peu d’utilité publique… Qui est une façon de faire de la politique dans la société civile et pas seulement dans le monde législatif.

Le film pose, en effet, le problème de la prescription des faits…

C’est ça, il pose cette question et il parle aussi du nombre d’enfants qui sont abusés. D’ailleurs, le mot n’est pas bon, ils sont violés. On n’abuse pas de sexe, on le fait ou on ne le fait pas. Ce n’est pas un abus, c’est un viol mais pour que ce soit un viol, il faut qu’il y ait pénétration. Du coup, on est obligé de nuancer les propos. Il y a, je crois, un enfant sur cinq qui est victime d’attouchements et/ou de viols…

Andréa, avec « Les Chatouilles », vous livrez un film coup de poing. Qu’est-ce qui vous a décidé à adapter votre pièce au cinéma ?

C’est d’abord une rencontre phénoménale avec Les Films du Kiosque, les producteurs. Après, c’est vrai qu’on en avait envie, même rêvé. On ne pensait pas voir des producteurs à Avignon alors que le spectacle n’était pas connu, même s’il faisait un buzz, et nous demander d’en faire un film.

Quelle a été votre réaction une fois terminé, vous qui livrez une performance incroyable !

Un vrai soulagement, déjà, et de la fierté. Heureux parce que ce film est le film qu’Éric Métayer et moi voulions présenter. On le voulait comme il est aujourd’hui. C’est aussi l’accomplissement de trois ans d’un travail intensif.

Comment le casting a pris forme dans vos esprits ?

Ça n’a pas été le plus compliqué. D’abord parce que l’on a écrit en se disant « si Karin Viard jouait ce rôle ce serait fantastique ». Elle a accepté et a dit qu’elle voulait faire partie de cette aventure… Comme les autres. Pour Pierre, c’était différent, on ne le connaissait pas. On l’a invité à voir le spectacle au Châtelet. Il était très éprouvé, positivement comme négativement. Et ce, d’autant plus par rapport au rôle qu’on lui demandait d’accepter. Il a un peu hésité, il y a eu un travail intellectuel et viscéral autour, il l’a fait parce qu’il trouvait que le scénario était bien écrit et que l’on n’était pas dans le jugement. Il pensait que c’était nécessaire. Et je pense qu’il l’a fait aussi pour sa petite fille pour, qu’un jour, elle soit fière que son papa ait dénoncé tout ça grâce à ses talents d’acteur.

Comment êtes-vous sortie de ce tournage où vous étiez derrière et devant la caméra et qui a demandé une impressionnante débauche d’énergie !

Fatiguée… Soulagée et heureuse d’avoir remporté le pari d’être crédible à l’écran. Comme on était deux, c’était rassurant. Éric comblait mes doutes, je comblais les siens. Il y a des tsunamis d’émotion quand je vois les gens recevoir le film avec autant d’amour, c’est à ce moment-là que ça me percute le plus.

D’autant, comme on l’évoquait avec Pierre, ce film relance le débat de la prescription…

Oui et bien d’autres. Allonger le délai de 10 ans, ce n’est finalement pas négligeable. Ça relance aussi celui du consentement d’un enfant envers un adulte, ça relance le débat de l’emprise de l’adulte sur l’enfant… Dans le film, il y a du « pourquoi ? »… Pourquoi un enfant ne crie-t-il pas quand un adulte lui demande d’enlever sa culotte dans la salle de bain ? C’est beaucoup plus complexe que ça.

Du coup, le film apporte beaucoup de réponses !

Je l’espère ! Ça peut amener les gens à se dire que ça peut arriver, que l’on peut ne pas voir les signaux envoyés par l’enfant… Il n’y a pas de mode d’emploi, c’est très compliqué.

L’enfant qui, finalement, se plie à l’autorité…

Exactement.

Crédits Photos : Stephanie Branchu

14 novembre 2018 0 réactions
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Minuit – “On est impatient de retrouver le public “

Minuit – “On est impatient de retrouver le public “

Le groupe sera jeudi à L’Autre Canal. Entretien avec Joseph Delmas qui sera aux côtés de Simone Ringer, Raoul Chichin et Clément Aubert.

Depuis votre passage à L’Autre Canal lors de Nancy Jazz Pulsations en 2015, le groupe a poursuivi son essor avec la sortie d’un album. Comment se sont passées ces années ?

En fait, ça a été assez long. Après l’EP, on a eu cette très belle tournée avec un peu plus de 80 dates. Après ça, il a fallu se reconcentrer sur l’album, ce qui nous a pris en peu de temps. Il fallait que l’on redescende, que l’on digère tout ça. Que l’on transpose les questions sur ce que l’on voulait faire après, comment ça allait prendre forme. On a commencé à composer, parfois en groupe ou à deux, à trois… Puis on est rentrés en studio pour trois longs mois. Il y a eu plein de questionnement. C’était un challenge pour nous. Un premier album, ça se travaille. Tout est allé très vite, on n’avait peut-être pas pris le temps d’y penser en amont. Aujourd’hui, nous en sommes très fiers.

Aviez-vous conscience d’être devenus un « phénomène » ?

Conscience, non. Quand on vit les choses de l’intérieur, on n’a pas le recul nécessaire pour prendre conscience de l’engouement qu’il peut y avoir. Après, c’est sûr que l’on a tous été agréablement surpris de voir tous ces gens venant à nos concerts avec une vraie curiosité, sans même savoir ce qu’on produisait.

Trois mois en studio, c’est long… Mais ce délai ne correspond-il pas à l’exigence voulue par les musiciens que vous êtes ?

Bien sûr. On est quatre, on a fait l’album à quatre, quatre cerveaux à penser en même temps… On a travaillé à « l’ancienne » dans le sens où l’on joue de nos instruments, il faut trouver de la place pour les faire sonner et ça, c’est vrai que ce sont des méthodes chronophages. Chacun de nous existe de façon sonore à travers son instrument. Tout ça devait se retrouver dans les morceaux.

Souvent, plusieurs titres sont composés et écrits avant la sélection finale. Cela a-t-il été le cas pour cet opus ?

Oui, évidemment. On a dû composer une trentaine de chansons pour cet album. Elles n’ont pas toutes été développées jusqu’au bout mais les idées étaient là. Jusqu’au dernier stade, on a enregistré quinze morceaux pour, au final, qu’il n’y en ait que douze sur l’opus. Du coup, on en a sous la main…

Est-ce que vous les jouerez sur scène ?

On les jouera oui, bien sûr !

Le choix était-il compliqué à faire ?

Ce sont des choix compliqués, en effet. Devoir se séparer de ces morceaux que l’on a menés durant tout l’enregistrement, que l’on a développés jusqu’au bout, c’est toujours difficile, on n’a pas envie, chaque titre a son histoire. Cela s’est fait à force de discussions. Surtout, arrivé à un stade, il est nécessaire de prendre un peu de recul, de se dire « pour la cohérence de l’album, quel est le mieux à faire » ? Et finalement, il y a des choix assez logiques.

On vous sent également impatients de repartir sur les routes…

On l’est ! On s’épanouit beaucoup sur scène. La première tournée a été géniale et là, il y l’excitation d’aller défendre notre premier album. On est impatients de retrouver le public et de voir comment ça va sonner.

Crédits Photos : Cédric Jacquot

 

11 novembre 2018 0 réactions
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Vanessa aux Sources du paradis

Vanessa aux Sources du paradis

L’artiste revient avec son nouvel album studio. Avec ses accents folks, rock et soul, « Les Sources » est une véritable invitation au voyage.

Joe a définitivement fait sa route. Le tube, signé Étienne Roda-Gil et Franck Langolff, semble si loin. Entre-temps, Vanessa Paradis a tracé. Et fait des rencontres. Artistiques, notamment. Renaud, Alain Souchon, Serge Gainsbourg, Lenny Kravitz, Alain Bashung, Matthieu Chedid, Brigitte Fontaine, Alain Chamfort, Gaëtan Roussel ou encore Benjamin Biolay… La liste est longue et tutoie les étoiles. Alors que beaucoup se pinçaient le nez, les patrons de la chanson française ont rapidement décelé le potentiel d’une Vanessa Paradis faussement ingénue et qu’ils ont ainsi façonnée. Elle qui fonctionne à l’affectif, prenant les choses à cœur et à qui l’on n’impose rien.

Son septième album le prouve une nouvelle fois. Écrit et composé avec son mari Samuel Benchetrit, Fabio Viscogliosi et Adrien Gallo, des BB Brunes, « Les Sources » apaise, dans un premier temps. Le crépitement d’un bucolique ruisseau repose. « Kiev », aux arrangements vintages riches et rehaussés par un violon surplombant le tout, donne le vertige. Les têtes tournent et retrouvent la légèreté d’une « Plage » où le vent se lève… Où l’on échange ces doux « Mots Simples » jalonnant une vie entière. La déclaration d’amour est envoûtante, magnifique, puissante… Et pourtant pudique. La guitare acoustique et le violon, une fois encore, calment les esprits en ces temps agités. « C’est dire », mystique à souhait, campe un décor que « On Oubliera » prolongera en y mettant ce rayon de lumière qui, finalement, illumine tout l’opus. Du rock-folk « Mio Cuore » au réjouissant « Ce que le Vent nous souffle », en passant par le jazzy « Dans notre Monde » et le langoureux « À la hauteur de mes bras », Vanessa Paradis raconte ainsi une belle histoire. À la fois profonde et légère, musicale et poétique, parfois sensuelle avec « Chéri » en guise de chapitre final. Un morceau qui n’aurait pas déplu à Henri Salvador.

Un voyage intimiste et lumineux, hors du temps, où l’artiste déroule, se fait plaisir, explore de nouveaux horizons tout en s’appuyant sur ce qu’elle sait faire de mieux, avec cette voix inclassable prenant le dessus sur la mélodie avant de s’effacer à son profit dans le titre suivant qui se pose comme une suite logique du précédent. Une parenthèse intemporelle maîtrisée que Vanessa Paradis a, visiblement, savourée en l’enregistrant à Los Angeles, au studio Sound Factory, avec Paul Butler à la réalisation. Rien que ça.

Crédits photo - Mathieu Zazo (Couverture)

10 novembre 2018 0 réactions
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Jean-Paul Rouve – “J’aime filmer la vie”

Jean-Paul Rouve – “J’aime filmer la vie”

Il sera présent ce jeudi, accompagné de José Garcia, à l’UGC Ciné-Cité de Ludres, pour présenter son film « Lola et ses Frères ». Entretien avec l’exigeant Jean-Paul Rouve.

Après l’adaptation de son roman « Les Souvenirs », vous avez une nouvelle fois travaillé avec David Foenkinos pour le scénario original de « Lola et ses Frères ». Comment s’est passé le travail d’écriture ?

Ça s’est très bien passé. On s’entend très bien avec David, on a le même humour. On a le même intérêt pour les petites choses de la vie, les rapports humains, de façon générale, et familiaux, bien sûr… Tout ça est tellement fluide et simple, j’ai beaucoup de chance de l’avoir rencontré, c’est une entente parfaite dans le travail.

On retrouve le soin apporté à l’écriture dans le casting avec des personnages très travaillés…

Bien sûr, heureusement. C’est le plus important. Choisir le bon acteur pour le rôle. Et ce, quel que soit le rôle. Je mets autant de soin pour les rôles principaux que pour les rôles secondaires ou même les petits rôles où il n’y a qu’une phrase à dire. C’est aussi important, je prends du temps pour choisir. Je sais que c’est bien parce que l’on m’en parle beaucoup, ça me touche.

Parmi les rôles principaux, on a Ludivine Sagnier jouant cette sœur servant de socle à cette famille… Parfois, elle endosse même le rôle de la mère…

Exactement, c’est la petite sœur étouffée par ses deux frères. C’est ce qui nous amusait avec David, elle a pris le rôle de la mère parce que ce sont des mômes !

Des mômes qui ne voient pas quand elle ne va pas bien…

Tout à fait. Ils sont très égoïstes. Ils ne se rendent pas compte qu’elle est leur socle. Ils ont l’impression qu’ils la protègent alors que c’est tout le contraire.

Il y a également Bruno Garcia, à la fois touchant, émouvant, rude, drôle et maladroit, livrant une belle prestation dans un registre qui n’est pas forcément le sien…

Oui, il est la vie ! Mais José a fait d’autres films comme ça, comme « Le Couperet », de Costa Gavras. C’est vraiment un acteur complet et ce film est arrivé à un bon moment dans sa vie, il avait envie de revenir à un « rôle de la vie ».

Une vie faite de belles rencontres pour ces deux frères avec, notamment, un Ramzy tendre. Extérieur à cette famille, il est le seul à comprendre ce qui se passe…

Exact. Il est le seul personnage ayant la tête sur les épaules et les pieds sur terre. Il est un peu spectateur, en fait. C’est un peu nous qui regardons cette famille. Il est très observateur de tout ça.

Observateur mais avec beaucoup de pudeur…

Il a beaucoup de pudeur, en effet. Une pudeur flottant un peu sur tous les personnages. Il y a beaucoup de non-dits. C’est un sentiment qui nous intéressait avec David. On ne se dit pas beaucoup les choses dans la vie, on n’ose pas.

En parallèle, on retrouve la quête de tout être humain, magnifiquement illustrée par la chanson de William Sheller, « Un homme heureux »…

Exactement, j’ai mis un soin particulier dans le choix des chansons. Je voulais qu’elles soient en cohérence avec les personnages, qu’elles soient dans leurs univers. Je n’aime pas les films où les chansons sont plaquées, c’est un peu du clip. Ça m’ennuie, ce n’est pas suffisant, je veux qu’il y ait du sens…

Comme pour vos décors, solidement ancrés dans la réalité…

C’est indispensable. J’aime filmer la vie. Le cinéma, c’est un cadre, une lumière, une perspective… Ce sont des choix. Je n’aime pas transformer la réalité, je l’aime telle qu’elle est. J’aime poser ma caméra pour la rendre cinématographique.

Vous évoquiez les seconds rôles, on retrouve enfin, à l’écran, Philippine Leroy-Beaulieu…

Oui ! C’est une actrice que j’adore, que j’aime beaucoup. Ça fait longtemps que je pense à elle mais je n’avais pas de rôle à lui proposer. J’étais ravi qu’elle accepte.

On croise aussi le pétillant Gabriel Naccache, votre stagiaire dans « Le Sens de la Fête »…

C’est là que je l’ai rencontré pour le rôle. J’étais en écriture de mon film puis j’ai fait mon casting. J’avais Gabriel en tête. Il n’est pas acteur, à la base. C’est un étudiant brillant que j’ai trouvé formidable dans « Le Sens de la Fête »… Sa gentillesse, son humanité, son professionnalisme… Je lui ai fait passer des essais, il a été et il est formidable !

Crédits Photos : Christophe Brachet

8 novembre 2018 0 réactions
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Cœur de Pirate – “J’ai toujours passé de bons moments à Nancy”

Cœur de Pirate – “J’ai toujours passé de bons moments à Nancy”

Béatrice Martin sera, une fois de plus, de passage à L’Autre Canal.

Vous venez de faire étape à L’Olympia, comment ressort-on d’une telle date ?

C’était vraiment cool, comme pour toutes les salles. Après, comme pour L’Autre Canal, ce n’était pas la première fois. J’ai de la chance, voilà 10 ans que je fais ça, j’ai fait quatre albums et à chaque fois que je fais une date, le concert appartient au public. J’en ai eu la preuve à L’Olympia mais aussi en Belgique et sur toutes les dates.

Vous évoquez L’Autre Canal, salle où vous êtes, en effet, venue plusieurs fois. La première seulement quelques jours après votre Victoire de la Musique, en mars 2010. Vous en souvenez-vous ?

Oui ! Je pense que je ne m’étais pas rendu compte à quel point j’avais gagné en popularité tout au long de cette tournée. Quand j’ai gagné la Victoire, je m’en suis réellement aperçue et j’étais un peu plus convaincue des répercussions que j’avais sur le paysage musical. J’ai toujours passé de bons moments à Nancy, j’ai hâte d’y retourner !

Le public vous est fidèle même après 10 ans de carrière…

C’est vrai mais il faut quand même rester actuelle, savoir se renouveler. Je trouve cool que les gens aiment ma musique, ils évoluent et grandissent avec moi, c’est rassurant. Je le vois en tournée, les jeunes qui m’écoutaient à mes débuts sont devenus de jeunes adultes cool.

Des fans qui ont suivi votre parcours. Ils étaient jeunes, sont devenus parents et vous suivent toujours…

À mes débuts, en effet, il y en a qui étaient très petits, d’autres qui avaient mon âge et qui, aujourd’hui, sont des adultes. C’est top d’avoir vécu ça et de voir ce qu’ils sont devenus.

Là, vous venez les revoir avec votre dernier album. Comme vous le disiez, il faut savoir se renouveler. Cela vous met-il une pression supplémentaire ?

Oui mais ça reste du Cœur de Pirate. Mais c’est vrai que j’ai évolué dans mon style musical, j’ai fait des trucs plus actuels tout en restant fidèle à ce que je faisais dans le passé. Je pense que ça doit plaire puisque les gens sont toujours là !

Pour revenir à la tournée, avec quatre albums, vous avez l’embarras du choix, désormais, pour monter vos shows !

C’est plus facile maintenant parce que tu ne prends vraiment que les chansons qui appartiennent au public, que les gens connaissent tous. C’est vachement plus cool, j’ai plus de liberté, je me prends moins la tête, ça fonctionne très bien.

Vous êtes également très présente sur les réseaux sociaux où vous pratiquez le second degré. Ce que certains ont du mal à comprendre…

Je me suis rendu compte de ça récemment. Je fais beaucoup de blagues et c’est vrai que les gens ne le comprennent pas toujours. Ça me fait marrer parce que j’ai vraiment le contrôle sur ce que je dis et ce que je fais. Quand tu le prends au millième degré, c’est là où ça ne t’atteint plus vraiment. C’est aussi ça la force des nouveaux médias. De plus, je peux montrer une autre facette de ma personnalité.

Sur Twitter, vous avez d’ailleurs une formule qui campe le décor : « Pour les nouveaux, welcome et bonne chance » !

C’est ça, c’est une partie de mon cerveau que les gens ne connaissent pas, je suis dans des trucs un peu barrés. Les gens sont contents, ils se disent qu’ils ne sont pas tout seuls là-dedans, que je suis comme eux !

Cette proximité que vous entretenez et cette sérénité que vous affichez… C’est ce qui, finalement, explique qu’ils vous suivent depuis 10 ans…

Ça n’a pas été tout le temps facile mais tu ne peux pas te transformer sans passer par des moments plus compliqués. Grâce ces moments, je suis devenue une meilleure personne.

Crédits Photos : Cédric Jacquot

24 octobre 2018 0 réactions
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Cats on Trees – “On a une seule règle : on essaie tout avant de dire non”

Cats on Trees – “On a une seule règle : on essaie tout avant de dire non”

Le duo sera de passage à L’Arsenal, à Toul ce jeudi. Entretien avec Yohan Hennequin.

Après un passage à NJP et une tournée, vos fans n’avaient qu’une question en tête : où étiez-vous passés ?

C’est vrai que l’on a fait une énorme tournée de plus de 200 dates. Du coup, on a fait un petit break et après, on est rentré dans la compo du second album. En fait, on y était déjà. Avec Nina, on travaille toujours beaucoup, on fait énormément de chansons et là, on en a fait vraiment beaucoup que l’on a remanié de nombreuses fois pour construire une tracklist parmi soixante morceaux ! On a voulu prendre le temps de faire un bel album, avec les bonnes chansons.

Au final vous livrez un opus de dix titres, très abouti… Comment avez-vous fait pour « éliminer » cinquante titres ?

Nous sommes toujours à l’affût d’une nouvelle belle idée… Une idée en appelle une autre. Ça a, en effet, été dur de sélectionner. On a fait en fonction de la cohérence qu’elles avaient entre elles, du rendu, de l’interprétation juste… Du bon arrangement. Après, toutes les autres chansons sont dans une grande boîte à idées dont on se sert pour de nouveaux projets, ce n’est jamais complètement perdu ! Et puis il y a des morceaux qui sont beaux mais que l’on n’est pas arrivé à arranger au bon moment. Ils sortiront plus tard.

Au passage, « Keep on dancing » a rassuré vos fans, on y retrouve l’ADN de Cats on Trees…

C’est tombé naturellement. A la base, on l’avait fait très électro, avec beaucoup de couches. Ça ne me plaisait pas du tout. On n’y arrivait pas, ça ne marchait pas. On a finalement tout enlevé et tout refait, chez Nina, de manière très intime et on a trouvé la formule, direct. L’arrangement nous a plu, la chanson a enfin pris le sens qu’elle devait prendre. Et c’est devenu le premier single.

Comment fonctionne votre duo dans pareille situation ?

Il y a quelques mésententes, des discussions, du temps qui passe… Avec Nina, on trouve toujours une solution. On a une seule règle : on essaie tout avant de dire non !

Une nouvelle fois, l’anglais, plus musical, est omniprésent dans les textes…

En fait, c’est naturel. La manière dont on travaille fait que l’on a toujours les mélodies avant. Et quand on chante des mélodies en yaourt, on a toujours des mots qui viennent naturellement en anglais et qui sont souvent en accord avec des événements récents de nos vies ou des choses qui nous ont marqués récemment. Ça vient naturellement.

Vous repartez donc en tournée, allez-vous piocher dans les morceaux ne figurant pas sur vos albums ?

Oui, bien sûr. On a fait plein de belles chansons, qui seront sur un nouvel album… On travaille en permanence. Il y a un titre en français, que l’on va remettre, un autre que l’on a écrit récemment inspiré par quelqu’un qui travaille avec nous et que l’on aime beaucoup… Nous sommes toujours très fiers du premier disque et encore plus du deuxième.

Crédits Photos : Cathy Dupre

23 octobre 2018 0 réactions
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Jeanne Added – “Je travaille tout le temps”

Jeanne Added – “Je travaille tout le temps”

 

Avec « Radiate », son deuxième album sorti en septembre, Jeanne Added revient sur NJP. Elle sera ce mardi soir sur la scène du Chapiteau.

En 2015, le public de NJP vous découvrait sur la scène du Chapiteau. Vous souvenez-vous de cette date ?

Oui ! Et j’en ai plutôt un bon souvenir. Ce concert, c’était un peu de la boxe !

Depuis, le succès a suivi entouré d’un bel engouement autour de chacun de vos concerts. Comment avez-vous vécu tout cela ?

En fait, c’est vous qui dites ça. Moi, de l’intérieur, je suis comme une petite fourmi, je travaille tout le temps. Du coup, la sensation ne ressemble pas à ça. Je suis très joyeuse de voir qu’il y a du monde aux concerts, ça, c’est vrai. C’est toujours un moment à créer. Sur scène, on ne peut jamais se reposer sur ce qu’on fait, sur des pseudo-lauriers. C’est tout le temps du travail.

Vous êtes de retour avec votre deuxième album. Un opus très aérien dans lequel vous vous livrez un peu plus. Aviez-vous une pression supplémentaire après le succès du premier ?

Une fois encore, ce n’est pas quelque chose que je ressens. Parfois on me l’a dit et à ce moment-là, je me disais « Mince, il faudrait peut-être que je m’inquiète ! » Mais, en fait, j’étais assez tranquille, je n’avais pas l’impression d’être arrivée quelque part. La route est encore devant, il y a tout à faire, tout à apprendre… J’avais juste l’impression que ça pouvait être un peu mieux, écrire des meilleures chansons.

À quel moment vous dites-vous qu’une chanson est meilleure qu’une autre ?

Bonne question ! C’est l’effet que ça me fait. Je suis mon premier auditeur et je suis difficile ! (rires) Et je suis un peu dure en affaires. Avant qu’une chanson sorte, que je la laisse sortir, je l’écoute, je la fais écouter, aussi, je demande l’avis d’autres personnes.

Avec la série de concerts qui se profilent, comment s’est construite la setlist ?

Ce sont des détails mais on a bougé quelques petites choses, notamment au niveau des arrangements sur les anciens morceaux et du coup, ça donne quelque chose de plus cohérent.

Comment se passent les retrouvailles avec votre public ? Le public nancéien vous attend !

C’est sympa ! La musique et ces moments-là, c’est toujours une affaire de désir. Si je sens du désir en face, le mien augmente d’autant. J’ai juste envie de venir à Nancy tout de suite !

Après les clubs et les festivals, un Zénith est prévu. Comment l’abordez-vous ?

Oui, il est prévu début avril. La scénographie est adaptée et elle est modulable mais un Zénith, ça se prépare. Et ça, ça fait partie du plaisir du truc ! Je ne sais si j’en ferai d’autres dans ma vie, j’ai l’intention de faire que ce soit bien ! J’ai envie d’en profiter. On ne sait jamais comment la vie peut tourner.

Crédits Photos : Patrice Saucourt

16 octobre 2018 0 réactions
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Brigitte – ” On a toujours été portées par le public “

Brigitte – ” On a toujours été portées par le public “

Après L’Autre Canal, le duo part à l’assaut du Zénith. Entretien avec Sylvie Hoarau.

Vos retrouvailles avec votre public nancéien ont eu lieu à L’Autre Canal en janvier. Comment s’est passée cette première partie de tournée des « clubs » ?

En fait, on vit la tournée comme un rendez-vous avec le public. On a l’impression de retrouver des amis, une famille… Il y a aussi notre famille de tournée avec nos musiciens et nos techniciens. Puis on a notre public que l’on revoit, des gens présents pour la troisième, quatrième fois, qui sont venus sur la première et la deuxième tournée. Là, ils viennent avec leur entourage, leur fille, leur frère, leurs meilleurs amis. Il y a vraiment ce truc, ce côté retrouvailles qui est très agréable, très chaleureux, comme un câlin.

Lors de ses retrouvailles, on a également eu la confirmation que la belle complicité avec Aurélie est toujours présente. Une complicité que le public a envie de partager avec vous…

C’est vrai. J’ai l’impression que, sur scène, on ne peut pas mentir, on ne peut pas faire semblant de donner, d’être généreux. Franchement, on est porté par le succès. Je ne peux pas te dire que, parfois, on n’est pas fatiguées. À chaque fois, ce sont des tournées de plus de deux ans et même quand on était fatiguées, que l’on n’avait pas envie de monter sur scène, que l’on voulait être chez nous, on a toujours été portées par le public. Cette fatigue qui disparaît une fois sur scène, c’est toujours magique.

Cela se confirme également avec le succès rencontré par vos albums, notamment « Nues », votre dernier opus qui n’a pas dérouté vos fans avec ses titres qui se coulent sans problème dans la setlist… A-t-elle été compliquée à construire ?

C’était assez nouveau pour nous. Quand on a fait ça sur la première tournée, on n’avait qu’un album et quand il faut faire un concert d’une heure et demie, il faut remplir et donc développer des morceaux, faire des reprises. Sur la deuxième tournée avec un nouvel album, on a été très heureuses d’enlever toutes les reprises. On faisait quasiment les deux entiers. Là, on a été dans un nouveau cas de figure, que l’on ne connaissait pas. On avait le choix des possibles ! On s’est dit « il faut que l’on fasse ce troisième album en entier parce qu’on en est fière »… Finalement, on ne s’est pas posé la question de savoir si les chansons allaient ensemble. C’est notre travail, notre univers. Ça fait partie de nous. Il y avait juste des problèmes de choix !

Des problèmes de « riches » du coup !

Exactement, c’était un peu comme faire le choix parmi ses enfants, ses amis. Mais finalement, une fois le choix fait de reprendre toutes les chansons du dernier album, les chansons « emblématiques » des précédents se sont imposées. Ça a été très rapide, au final. Idem pour l’ordre, cela a été très cohérent, très fluide.

Vous vous attaquez aux Zénith, comment se passe la transition ?

Finalement, ça ne change pas grand-chose. Sur le papier, ça en jette mais nous faisons la même tournée, avec les mêmes musiciens, les mêmes décors, la même setlist… Il n’y a pas de bouleversement. Mais le plateau étant un peu plus grand, il y aura un peu plus de décor pour habiller et profiter de cette grande scène. Après, que l’on joue devant 200 ou 3.000 personnes, on a vraiment à cœur de s’adresser à chacun. On a envie que les gens se sentent bien.

En tout cas, on vous sent sereines… Vous savourez ces moments comme si c’était le premier…

Et comme si c’était le dernier surtout ! On se sent tellement chanceuses de faire ce métier difficile. On a vécu des échecs avec nos projets, on sait que tout ça tient à pas grand-chose, que tout peut s’arrêter demain. On est vraiment reconnaissantes envers notre public. C’est aussi pour ça que l’on se donne à fond à chaque concert !

Crédits Photos : Alexandre Marchi

 

11 octobre 2018 0 réactions
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Naya – “Il me tarde d’y être”

Naya – “Il me tarde d’y être”

Elle a ouvert le festival en 2017, à L’Autre Canal. Naya sera sur la scène du Chapiteau aux côtés de Kimberose et Charlie Winston.

Après la première partie d’Amir à Ludres, L’Autre Canal en ouverture de NJP en 2017, vous voilà sur la scène du Chapiteau aux côtés de Charlie Winston ! Que ressentez-vous ?

J’ai vraiment trop hâte, c’est la première vraie date depuis l’été. J’ai fait quelques dates avant, j’ai eu Le Café de la Danse. Là, c’est vraiment le début de la tournée et en plus, dans ce grand chapiteau… Il me tarde beaucoup d’y être, ça va être génial et surtout avec Charlie Winston. Je l’ai rencontré plusieurs fois ces derniers jours. On s’est croisé sur pas mal de promo à Paris et en plus, je vais faire ses premières parties en France à partir de novembre. Ça s’annonce plutôt sympa.

D’autant que vos deux univers collent parfaitement, vous la fan de la pop anglo-saxonne… Il y a une certaine cohérence, finalement…

Oui ! C’est sûr. J’adore toutes ses mélodies pop anglaises. Charlie, on parle souvent anglais ensemble même s’il parle très bien français, il vit dans le sud de la France. Mais c’est vrai que l’on parle plutôt anglais et on chante, même. La dernière fois, il m’a invitée dans sa loge, à Toulouse, c’était génial. Humainement, on s’entend vraiment bien.

Depuis votre dernière venue, vous avez sorti votre premier album, en septembre… Vous êtes auteure, compositrice et interprète. Comment tout cela a pris forme ? On a ce sentiment que vous ne mettez pas la charrue avant les bœufs…

C’est ça. Comme je suis auteure, compositrice et interprète, j’aime bien tout contrôler même si j’ai une équipe avec moi et un label qui me soutient et me donne des conseils. En tout cas, c’est vrai que j’aime bien avoir la main sur tout ça. Effectivement, en un an, beaucoup de choses ont changé avec la sortie de mon album. J’ai de plus en plus de chansons à défendre sur scène et puis j’ai fait beaucoup de premières parties durant cette année… C’est passé très vite.

Il y a toujours un casse-pieds pour vous poser la question… The Voice Kids semble bien loin maintenant…

Oui, c’est vrai. Mais moi, ça ne me dérange pas qu’on en parle. Au contraire, ça me plaît, j’assume complètement cette émission, ça fait partie de mon évolution, de mon parcours. Ça m’a vraiment aidée, à un moment donné et même aujourd’hui, on m’en parle encore. Après, petit à petit, on s’en détache et ce n’est pas plus mal. C’est chouette aussi que les gens se disent « elle a fait The Voice Kids mais c’est aussi une artiste à part entière avec un vrai univers et de vraies chansons à proposer ».

Justement, qu’allez-vous proposer sur la scène de NJP ?

Il y aura quelques reprises, une ou deux, pas plus. J’ai mes chansons et j’aime bien les faire passer avant les reprises. J’ai l’EP (extended play) et l’album à défendre et il y aura peut-être des chansons en acoustique, arrangées différemment que sur l’album.

Une belle façon de leur donne vie sur scène, finalement…

Pour moi, il n’est pas intéressant de proposer la même chose qu’en studio. Il y aura certaines chansons qui sont plus électro sur l’album et là, j’ai voulu les adapter en guitare-voix sur la scène. Il me tarde d’avoir la réaction du public !

Propos recueillis avant le NJP 2018

Crédits Photos : Frédéric Mercenier

10 octobre 2018 0 réactions
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Polnareff Enfin !

Polnareff Enfin !

L’Amiral est enfin de retour avec un nouvel album… Le bien-nommé « Enfin » ! Ses moussaillons sont aux anges.

Vingt-huit ans… C’est le temps qu’il aura fallu aux fans pour avoir entre les mains un nouvel album de l’inoxydable Michel Polnareff. L’artiste de tous les superlatifs, et qui le prouve une nouvelle fois avec cet opus, le bien-nommé « Enfin ! » qui était attendu… pour fin 2015, début 2016. Un single, « L’Homme en Rouge », déboulait et faisait trépigner les moussaillons d’un Amiral qui partait alors sur les routes avec une tournée des Zénith. « Pour le nouvel album, il y a déjà des chansons qui sont terminées, d’autres qui sont à fignoler. Mais pour être tout à fait franc, je ne m’en occupe pas actuellement, je suis complètement focus sur la tournée ! », déclarait Michel Polnareff, qui reprenait alors tous ses grands tubes sur les scènes de l’Hexagone. Ce qui n’était pas pour déplaire à son public, revivant là le fil de sa vie. Mais rien de nouveau à l’horizon.

Pas assez pour en vouloir à celui qui s’est exilé en Californie… Là où a pris forme « Enfin ! », sorti fin novembre avec son simple cadenas déverrouillé en guise de pochette. « Polna » peut tout se permettre. Et le prouve avec, en ouverture, l’épique et galactique « Phantom ». Un instru de plus de dix minutes ouvrant la voie à « Sumi », sa geisha préférée, aux sonorités résolument rock, avant que la ballade « Grandis Pas », dédiée à son fils Louka, interprétée en piano-voix, ne revienne à ces bases qui font la griffe de Michel Polnareff… Un fils facétieux donnant le tempo sur le lunaire « Louka’s Song » aux sonorités disco. Là aussi, un instrumental savamment désordonné sur lequel l’Amiral laisse carte blanche à sa descendance ! Le moment pour « Ophélie flagrant des Lits » de débouler. Le morceau, composé en 2006, se rappelle au bon souvenir de fans qui n’y croyaient plus !

Les moussaillons remontent à bord du vaisseau. « Longtime » rassure, et le jazzy « Positions », durant plus de sept minutes, fait virevolter les cuivres et autres contrebasses. « Terre Happy », envoyé avec une voix tutoyant les crêtes, fait du bien et « L’Homme en Rouge » trouve enfin sa place ! « Dans ta playlist » se pose en cocktail mystique avant qu’« Agua Caliente » ne ferme ce chapitre comme il a été ouvert… Sur un instru fleuve, montant crescendo.

Génial, déroutant, rassurant, ébouriffant, dérangeant, hypnotique… « Enfin ! » est définitivement à l’image de Michel Polnareff. Vingt-huit ans après « Kâmâ Sutrâ », l’Amiral reste inclassable.

1 octobre 2018 0 réactions
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Jenifer écrit une nouvelle page

Jenifer écrit une nouvelle page

 

Après une période compliquée, l’artiste fait son grand retour. Dans ses bagages, un nouvel album et une double tournée.

Ses fans sont restés sur leur faim. Sa dernière tournée, brutalement interrompue par un dramatique accident de la route, avait laissé comme un goût d’inachevé au bout de trente et une dates. Et son album, « Paradis Secret », portant la griffe de Da Silva, avait eu du mal à se faire une place au soleil avec seulement 30.000 unités écoulées. Pas de quoi décourager la Niçoise au tempérament de battante qui compte bien remettre l’église au milieu du village.

Après l’annonce d’une tournée, Jenifer a confirmé son retour dans The Voice et a sorti le premier single, « Notre Idylle », tiré de son huitième opus, « Nouvelle Page », sorti le 26 octobre dans son nouveau label, TF1 Musique.

Un nouvel album, donc, présenté comme « un bout de soi que l’on accepte de partager ». Ce morceau de vie, Jenifer le livre et se délivre, entourée d’autres artistes comme Slimane que l’on retrouve sur le duo « Les Choses simples », avant de faire un clin d’œil à son tube « Au Soleil » (qui l’a propulsée sur le devant de la scène) sur « Comme c’est Bon ». Mais la boucle n’est pas pour autant bouclée. De Christophe Maé à Tibz, de Corson à Yohann Malory en passant par Hugo Lab, Yan Flemmi ou encore Yseult et Tristan Salvati, Jenifer n’a pas fini d’écrire cette nouvelle aventure.

Elle déroule ainsi quatorze morceaux - dans l’édition standard - passant de la ballade, comme « Encore et Encore », à des titres teintés d’electro, tel « Des je t’aime qui se perdent » ou encore « Hey Jen ». L’artiste revient également à cette pop mélodieuse, un temps convenue, qui l’a fait connaître. « Respire », « L’Amour.0 » et « Post Mélancolie » donnent un second souffle à cette carrière rondement menée, en apportant de nouvelles sonorités, plus profondes, plus fouillées… « Reste » joue avec bonheur dans le registre de l’émotion avant que « Un Petit Tour », « Pour nous retrouver », « Nostalgie d’hier » et « Derrière les Soleils » ne complètent ce nouveau chapitre. Une nouvelle histoire qui se décline en trois versions construites pour le live : standard, collector (avec 17 titres et un DVD) et le très girly Beauty Box Luxe qui séduira les fans.

Et parce que Jenifer est bien décidée à surprendre son monde, elle a fait le pari audacieux d’entremêler deux tournées en une. À savoir « Proche et intime », pour des dates intimistes, et « Flamboyante et électrique » qui passera par les Zénith. Une nouvelle page, deux tournées, l’avenir nous dira si le pari aura été gagnant.

25 septembre 2018 0 réactions
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Gilles Lellouche – “Ils ont bossé comme des dingues !”

Gilles Lellouche – “Ils ont bossé comme des dingues !”

Il sera ce jeudi soir à l’UGC Ciné-Cité pour présenter « Le Grand Bain » et son incroyable casting. Entretien avec un Gilles Lellouche au naturel.

Comment vous est venue l’idée de porter à l’écran l’histoire d’une équipe masculine de natation synchronisée ?

Je voulais parler de types âgés de 35 à 55 ans, un peu au bout du rouleau et qui n’ont pas eu la chance d’aller au bout de leurs rêves. Je voulais les faire se réunir autour d’une discipline originale, musicale et poétique. À côté de ça, j’ai toujours été admiratif des personnes qui font du foot amateur, le lundi soir, quand il fait -10 °C. Cela dépasse l’idée du sport. Et un soir, je suis tombé, sur Arte, sur un reportage sur la natation synchronisée masculine, j’ai eu le flash ! Ça réunissait tout. Une discipline dont on pouvait, à la fois, se moquer parce que ce n’est pas très viril, et il y avait cet esprit musical et les vestiaires où ils pouvaient se confier.

Est-ce que, c’est dans ce flash, vous est venu cet incroyable casting ?

Non, je n’ai pas écrit pour des acteurs. J’ai développé mes personnages sans les avoir en tête. Le premier que je suis allé voir, c’est Mathieu Amalric, avec qui j’ai travaillé sur le film de Jean-Paul Rappeneau. Il m’a tout de suite dit oui. Je lui en avais parlé à l’époque et quand je l’ai rappelé pour que l’on se voie, il m’a dit « est-ce que je viens avec mon slip et mon bonnet de bain ? » Il avait déjà compris. À partir de ce moment, j’avais mon Bertrand. Sinon, pour Philippe Katerine, j’avais un autre personnage et c’est en parlant avec lui que j’ai eu la révélation… C’était Thierry ! Les choses se sont faites comme ça… Pour Benoît Poelvoorde, pour être honnête, c’est un peu du sur-mesure…

Comme pour tout le casting !

Pour autant, ce n’était pas écrit pour eux ! Poelvoorde, il a dit oui, il a fait une première séance d’entraînement – ils se sont entraînés pendant six mois, deux fois par semaine ! – et au bout de la deuxième il m’a dit « j’habite à Namur, faire trois heures aller, trois heures retour, deux fois par semaine pour deux heures dans une piscine, je ne vais pas y arriver. » Et il s’avère que Julie Fabre, l’entraîneur de l’équipe féminine de natation synchronisée olympique, qui s’occupait de notre équipe, me dit « ça tombe bien, j’ai ma sœur qui fait comme moi, à Namur ! » Il y avait une chance sur un milliard !

Vous évoquiez le vestiaire, où se retrouvent ces personnages au bout du rouleau… Un vestiaire qui se transforme, finalement, en réunion des « Losers anonymes » !

Ouais, c’est ça ! Comme je le disais, ça va plus loin que le sport. À un moment donné, c’est une volonté d’échange, de rencontre. Et je pense qu’il est parfois plus simple de se confier à des gens que l’on connaît peu. C’est pour ça que je ne voulais pas en faire un film de potes. Ce ne sont pas des potes ! On les voit, ils ont ce projet en commun mais sont très seuls dans la vie. Je voulais montrer cette solitude qui peut devenir euphorique quand on est en nombre. Je suis intimement persuadé que le collectif est une solution à beaucoup de choses. J’avais envie que ces gens-là se racontent sans jugement, sans cynisme.

En dehors de ce vestiaire on retrouve les trois rôles féminins tenus par Leïla Bekhti, Virginie Efira et Marina Foïs qui rayonnent !

Pour Leïla Bekhti, c’était une autre actrice qui devait jouer le rôle mais elle est tombée enceinte et allait accoucher durant le tournage ! Je connais Leïla dans la vie, c’est une fille très drôle, au caractère très puissant. Du coup, je lui ai tout de suite proposé et elle a immédiatement accepté. Elle est exceptionnelle ! Virginie, comme Marina, ça a été une évidence. Je voulais des personnages féminins très forts qui vont aider les personnages masculins à s’en sortir. Virginie représente l’esprit du sport, quand Leïla incarne la rigueur physique du sport. Et puis il y a Marina, une femme aimant son mari depuis longtemps, c’est un couple très amoureux. Je voulais une femme compatissante, qui tend la main à son mari.

… Mais qui ne le ménage pas !

C’est ça, je voulais que le mal vienne des autres, des personnes extérieures qui se mêlent de tout, de ce qui ne les regardent pas et qui ont réponse à tout. D’où une réaction assez cinglante de Marina !

D’un point de vue technique, le tournage a-t-il été compliqué ?

Ça n’a pas été simple et je vais être honnête avec vous, ça a été compliqué pour eux. Les pauvres, ils étaient dans l’eau, ils se sont entraînés, durant six mois, l’hiver… C’était loin d’être gagné ! Ils ont bossé comme des dingues ! Pour moi, au niveau technique, tourner proche de l’eau n’est jamais simple. Mais j’ai vécu un tournage très heureux, en apesanteur, grâce à eux, leur joie qu’ils avaient d’être là. Un Amalric qui voyait Poelvoorde pour la première fois ou un Alban Ivanov, venant du Jamel Comedy Club, tournant avec Jean-Hugues Anglade, l’acteur de « 37°2 le Matin »… Il y avait ce mélange qui a très bien pris !

Ils étaient tellement heureux qu’ils ont accepté de se mettre en maillot de bain moulant low-cost !

En fait, je vais vous dire un truc, on n’en a même pas parlé, c’était une sorte d’accord tacite ! C’est très inhérent au film. Et j’avais la volonté de parler du corps d’un homme de 50 ans, que l’on ne soit pas dans les diktats esthétiques. Ce ne sont pas des machines de guerre et les acteurs m’ont suivi aveuglément là-dedans !

Il y a aussi le personnage d’Avanish que personne ne comprend excepté son équipe. Vous êtes-vous inspiré de Kenny, de la série « South Park » ?

Vous avez raison, ça part de là ! En fait, ce personnage, à la base, n’était pas Sri-Lankais. Lors d’un casting sauvage, j’ai vu Tamil et j’ai trouvé qu’il avait une tête incroyable ! Du coup, je le voulais, je l’ai rencontré. Il est Sri-Lankais et parle français mais je trouvais qu’il fallait jouer avec ça et en faire une différence. Je suis donc parti sur ce truc à la « South Park », tout le monde le comprend sauf nous. Et si je garde les bouées dans la première chorégraphie, c’est parce que ce pauvre Tamil ne savait pas nager ! Il a fallu qu’il apprenne, il a eu double ration de piscine.

Pour conclure, n’avez-vous pas eu, à un moment, l’envie de passer une tête devant la caméra ?

Honnêtement, l’idée m’a effleuré l’esprit avant mais j’avais tellement de travail que je ne pouvais pas. Et puis je ne voulais pas mélanger, ce n’est pas le même métier, je ne voulais pas me servir la soupe… Mais plutôt celle de mes acteurs. Et je ne me voyais pas les diriger en maillot de bain, je ne trouvais pas ça très crédible ! Entre le costard-cravate et le moule-b… il y a une marge !

Crédits Photos : Moka Cotellon

30 août 2018 0 réactions
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Kheiron – “Le scénario est la clef de tout”

Kheiron – “Le scénario est la clef de tout”

 

Venu présenter, mardi soir, en avant-première à l’UGC Ciné-Cité à Ludres, « Mauvaises Herbes » Kheiron est revenu sur ce film dense et abouti qui sortira en salle le 21 novembre prochain, jour de son anniversaire. Un long-métrage retraçant une partie de son incroyable parcours. Rappeur, humoriste, comédiens… Et éducateur, même si « je n’ai pas eu le diplôme. Mais on m’avait confié ce projet, c’est-à-dire d’accueillir des collégiens, en difficulté, exclus et qui n’avaient pas compris leur sanction. Il fallait donc leur expliquer. Seul le premier jour était obligatoire, ma mission était de les faire revenir le jour suivant. À l’époque, j’étais humoriste, j’avais donc une approche différente, j’étais dans autre chose. Dans notre société, la cause crée la conséquence et les jeunes sont plus adultes que ce que l’on pense, plus intelligents et responsables, aussi. Ce n’est pas une question d’argent mais de philosophie et de pédagogie ».

Un film, tourné dans un collège de Montreuil, où l’on retrouve Catherine Deneuve et André Dussollier qui rayonnent. « Ils ont tout de suite accepté. Quand j’écris un film, il n’y a qu’une version du scénario. Je le relis, et je passe en revue les rôles pour être certain des comédiens. Et là, c’était vraiment eux ! Le scénario est la clef de tout. » « Mauvaises Herbes » permet également au comédien-réalisteur de revenir à l’une de ses premières amours : le rap. « C’est vrai que je viens du rap ! C’est là que j’ai commencé à écrire sur un vieil ordinateur que mon père avait récupéré. » Logiquement, on le retrouve, aux côtés des Fianso et Médine, pour interpréter la bande originale, obligeant les deux rappeurs, que l’on voit également dans le film, à sortir de leur registre habituel. Une BO soignée dans laquelle on retrouve Malo’pour illustrer l’incroyable scène finale, filmée depuis un hélicoptère et sans doublure, qui fait office de lien, finalement, entre deux destinées.

Après « Nous Trois ou Rien », Kheiron le perfectionniste revient avec un film à la fois fort, poignant et drôle au scénario ciselé.

Crédits Photos : Patrice Saucourt

 

29 août 2018 0 réactions
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Doria Tillier joue Le Jeu

Doria Tillier joue Le Jeu

Entretien avec Grégory Gadebois, Doria Tillier et le réalisateur Fred Cavayé. Ces deux derniers étaient de passage l’UGC Ciné-Cité, à Ludres, en août dernier pour présenter, en avant-première, « Le Jeu » qui sort ce mercredi.

Fred, vous proposez un huis clos qui n’est pas sans rappeler « The Breakfast Club », ancré dans le XXIe  siècle, avec ses faux-semblants, ses apparences trompeuses, ses mensonges, ses non-dits, ses malaises…

Je le prends comme un joli compliment ! C’est un film que j’aime énormément. Et, effectivement, comme vous dites, dans ce huis clos, il y a un fond très mélancolique. Après, « Le Jeu » n’est pas que ça mais dans les personnages, il y a cette touche-là. C’est, en tout cas, un joli parallèle !

À cela s’ajoute un casting très juste. L’aviez-vous déjà en tête au moment de l’écriture ?

F.C.  : Quand j’ai écrit, je n’avais de comédiens en tête et à la fin, j’ai fait une liste de sept noms que je voulais voir dans le film. Et j’ai eu la chance qu’ils me disent tous « oui ». Quand j’écris, je m’interdis de penser à des comédiens, c’est la meilleure façon d’être déçu. De plus, je trouve toujours mieux lorsque c’est le comédien qui va vers le personnage. Je ne sais pas si mes camarades sont d’accord mais je trouve toujours bien d’aller au bout de ce qu’est le personnage. Et je ne me suis pas trompé !

« Le Jeu » montre que, désormais, les jardins secrets de chacun sont dans les smartphones.

Doria Tillier  : Ça dépend des générations. Si je pense à mes parents, on ne peut pas dire ça. Mais pour la nôtre et les plus jeunes, c’est complètement le cas. Si on ouvre mon téléphone, que l’on regarde les photos, mes notes, les textos, mes mails… On peut dresser un portrait de moi assez complet et assez exact. Je ne trouve pas que ce soit effrayant, c’est comme un journal intime mal rédigé… Mais c’est vrai que je déteste perdre mon téléphone portable, c’est comme si j’avais perdu mon journal intime, mes souvenirs. Ça renferme beaucoup de soi.

C. : Et pour la comédie, c’est formidable, avant, l’amant était dans le placard, maintenant, il est dans le téléphone !

Et le jardin de Grégory est peut-être encore plus secret que les autres…

Grégory Gadebois  : Bizarrement, par rapport aux autres, il n’a qu’un « problème ». Et s’il ne l’avait pas, son téléphone serait « calme » et lui serait assez serein avec ce jeu.

C.  : Après, c’est vrai que c’est un des personnages les plus gentil des sept. Malheureusement, il l’est tellement que ses copains ont tendance à profiter de lui depuis 30 ans. Ce jeu, finalement, lui permet de les mettre tous au piquet, de leur régler leur compte.

Roschdy Zem qui, sans dévoiler le film, le lui rend bien en lui témoignant une magnifique preuve d’amitié…

C.  : C’est aussi ça qui est intéressant dans l’évolution des personnages. Comme dans un thriller, on soupçonne tout le monde et plus on avance, plus on va définir qui est le coupable, qui est l’innocent…

T.  : Ce n’est pas un film où il y a un méchant et un gentil. J’aime cette finesse-là. On finit par comprendre presque tout le monde, c’est un truc qui me plaît, j’aime quand on comprend les « déviances » des personnages.

Les déviances mais aussi cette carapace dans laquelle ils s’enferment et, parfois leurs insuffisances. Comme lors de la scène où Stéphane De Groodt parle à sa fille. Sa femme, Bérénice Bejo, toute psy qu’elle est, s’aperçoit qu’elle est passée totalement à côté de ce qu’est devenue sa fille…

T.  : Ce sont ces cordonniers les plus mal chaussés !

C.  : C’est vrai, elle travaille beaucoup, ce n’est pas une mauvaise psy, mais, avec sa fille, elle n’est pas à la hauteur.

On a le sentiment que, pour les comédiens, la limite entre leurs personnages et ce qu’ils sont devenait de plus en plus infime au fur et à mesure du tournage…

C.  : Cela veut dire que ce sont de très bons comédiens !

T.  : A un moment j’ai pensé à la première année du Loft. Les participants avaient expliqué qu’ils avaient rapidement oublié les caméras parce qu’ils étaient tout le temps ensemble. Et là aussi, on a fini par les oublier et on a été très libres dans notre jeu.

Pour conclure, comme vous le dites dans le film, « En amour comme en amitié, mieux vaut ne pas tout savoir » ?

G.  : C’est compliqué, il y a une réponse par personne et par cas. Ce qui rend malheureux et qui ne change pas fondamentalement les choses, mieux vaut ne pas les savoir… Je ne sais pas vraiment, en fait, même si c’est toujours bien de dire les choses.

T.  : Moi je trouve que la plupart des vérités font avancer le schmilblick dans la bonne direction, même si ça peut être une étape difficile et effrayante à passer.

C.  : A l’heure actuelle, dans les couples, si on passait autant de temps à se parler qu’à envoyer des photos de ce qu’on mange et des avis dont tout le monde se fout, ça irait sans doute mieux !

28 août 2018 0 réactions
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Thomas Lilti – “Éprouvant physiquement”

Thomas Lilti – “Éprouvant physiquement”

Après « Médecin de Campagne » et « Hippocrate », le médecin généraliste et réalisateur Thomas Lilti vient, ce mercredi, présenter, en avant-première à l’UGC Ciné-Cité à Ludres, « Première Année ».

Après « Médecin de Campagne » et « Hippocrate », vous nous proposez une immersion dans la vie des étudiants en première année de médecine. Pourquoi avoir voulu la mettre en images, avec ses excès, ses débordements mais aussi et surtout la masse de travail que cela représente ?

Étant médecin, ce parcours qui m’est familier. J’ai eu spontanément envie de raconter ce que je connaissais le mieux pour être au plus proche de la réalité. La première année de médecine c’est l’exemple absolu. Elle est hypersélective, la compétition fait rage entre les étudiants. Finalement, on y apprend plus la compétition qu’un savoir. Ce qui, finalement, est vrai dans beaucoup de filières des études supérieures.

Une compétition dans laquelle Benjamin, joué par William Lebghil, qui a un père médecin, ne veut pas entrer, lui, le bon camarade…

Oui, Benjamin n’a pas vraiment fait de choix dans sa vie. Il a 18 ans, on lui demande ce qu’il veut faire. Il se dit qu’en faisant médecine, il pourra avoir un peu de reconnaissance de son père et s’acheter un peu de tranquillité. Ses motivations ne sont, en fait, pas très bonnes. Puis il se retrouve dans cette première année, il voit autour de lui des gens qui sont déjà à fond dans la compétition. Il y rencontre Antoine, joué par Vincent Lacoste, cet ami qui va devenir un ennemi et qui a une envie folle de devenir médecin. Il se prend alors au jeu et comme il vient d’un milieu où il a acquis certains codes, l’apprentissage du savoir, notamment, il va s’avérer très doué.

C’est vrai qu’il ne fournit pas d’efforts particuliers par rapport aux autres !

Non, il ne bosse pas plus ! Et c’est ça que j’essaie de décrire, cette injustice face au travail, à la réussite, au succès. Nous ne sommes pas égaux face au succès scolaire et l’université ne vient pas la nuancer, au contraire. Elle ne fait, selon moi, que la creuser. C’est ce que je raconte : celui qui a les codes réussit mieux, à travail égal, que l’autre.

Une inégalité qui crée, effectivement, des rivalités encore plus fortes…

Tout à fait ! C’est ce que je reproche à ce système : créer énormément de rivalité, de compétition entre les élèves alors que l’on devrait être dans des années de transmissions de savoir. Là, on les sélectionne sur leur capacité à supporter la pression dans un univers très compétitif… On peut se demander si c’est comme cela que l’on doit sélectionner les futurs médecins.

Il y a d’ailleurs une formule qui résume cet univers : « Apprendre, ne pas chercher à comprendre » !

Ben oui, c’est ce que l’on demande. C’est, en tout cas, ce qu’il faut avoir tout de suite compris, quand on arrive dans ces premières années de sélection. On est là pour être sélectionné, pas pour apprendre. C’est ce qui est terrible ! Ces années où l’on a 19-20 ans, on est en pleine possession de ses moyens pour apprendre des choses. Là, on les passe à se mesurer aux autres.

Des jeunes années qui ne sont pas épargnées par les burn-out…

C’est très répandu en PACES. La répétition de l’effort associé à l’échec, ce sentiment de dévalorisation de soi allié à la surcharge de travail donne l’impression d’avoir raté sa vie. On le retrouve même chez eux qui réussissent. Chez les étudiants en médecine règne une grande instabilité psychologique.

D’un point de vue technique, comment s’est passé le tournage dans ces amphis bondés ?

Il s’est très bien passé. Je me suis entouré de plusieurs centaines d’étudiants en 2e , 3e  et 4e  années de médecine, ils ont participé à la figuration et m’ont apporté leur savoir, leur énergie, ce qui m’a ramené à mes jeunes années. J’ai découvert une jeunesse motivée, volontaire et travailleuse. Je me suis nourri d’eux mais ça a été éprouvant physiquement.

Vous connaissiez Vincent Lacoste, avec qui vous avez déjà travaillé. Pourquoi avoir choisi William Lebghil pour incarner Benjamin ?

J’ai écrit le personnage d’Antoine pour Vincent. J’avais envie de retrouver un personnage qui soit une sorte de cousin du personnage d’« Hippocrate » mais je voulais le donner à un autre acteur. Il se trouve que William est un ami proche de Vincent dans la vie, je trouvais assez joli que Vincent lui « transmette » son personnage d’Hippocrate et je voulais profiter de cette complicité entre eux. C’est une amitié qui ne connaît pas le conflit ou la concurrence. Je voulais m’appuyer dessus durant le tournage. William est une personne très tendre, très bienveillante. Son personnage a pris conscience que dans cet univers, les plus forts doivent tendre la main aux plus faibles et cela, William, avec cette tendresse qui émane de lui, l’a très bien incarné.

Crédits Photos : Manin

28 août 2018 0 réactions
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Alexandra Lamy – “Un film agréable à tourner”

Alexandra Lamy – “Un film agréable à tourner”

Elle sera à l’UGC Ciné-Cité, à Ludres, et au Caméo, ce dimanche pour présenter, en avant-première, « Le Poulain », de Mathieu Sapin, qui sera également présent. Entretien avec la solaire Alexandra Lamy.

Pour faire ce film, Mathieu Sapin s’est immergé dans le monde politique, notamment durant la période de campagne. Comment avez-vous, de votre côté, appréhendé le rôle d’Agnès, directrice de campagne ?

Comme vous le dites, Mathieu connaît très bien son sujet puisqu’il a fait cette BD, « Le Château - Une année dans les coulisses de l’Élysée ». Du coup, il répondait à toutes nos questions, c’est très agréable d’avoir un réalisateur si pointu. Moi, je suis allée m’inspirer à droite, à gauche, de femmes politiques, de débats, de documentaires pour voir leur comportement, leur façon d’ affirmer les choses, la façon dont elles se tiennent… J’ai observé pas mal d’attachés de presse, aussi, avec ce côté « toujours au téléphone »…

Des attachés de presse qui possèdent une forme de pouvoir… On le voit lors de la scène de la visite de chantier où le dossier est préparé mais on s’aperçoit vite, comme souvent, que le candidat balance des banalités et enfonce des portes ouvertes…

Complètement ! Gilles Cohen est génial dans son rôle. C’était un film très agréable à tourner, Mathieu est apaisant et connaît très bien son sujet, sait exactement ce qu’il veut. Dans chaque plan, comme une BD, il est très précis. Pour mon personnage, je voulais qu’il ait une bouche très rouge. J’avais demandé à ma maquilleuse une bouche un peu gourmande d’abord parce qu’elle parle beaucoup et qu’elle est, quelque part, toujours dans la séduction. Le pouvoir séduit. Quand, au départ, Mathieu m’a proposé son film, je vous avoue que je me suis dit « oh là là, la politique c’est ennuyeux, on a ça tout le temps au JT de 20 heures, ce n’est pas très sexy ! »

Pour rester sur votre personnage il porte un nom pas évident : Karadzic !

(Rires) C’est vrai ! Je ne voulais pas que mon personnage soit tout le temps antipathique. Il faut aussi qu’elle soit attirante… Du coup, c’est plus pervers !

En parlant de perversité, la connivence entre certains médias et les politiques est mise en lumière… On retrouve ce jeu de poker menteur, de bluff…

Oui et c’est pour ça que j’aime beaucoup la précision de Mathieu Sapin. Il y a, évidemment, un jeu entre la presse et la politique… J’aime beaucoup les « je te rappelle » !

Pour revenir au casting, comment se sont passées les premières scènes avec Finnegan Oldfield, « Le Poulain », très juste dans son rôle ?

Finnegan, qui est formidable, faisait de la comédie pour la première fois. Comme on tournait à Montpellier et que l’on avait deux appartements côte à côte, le soir, on se faisait des petites lectures, on a travaillé ainsi ensemble, on s’est amusé, mais je ne voulais pas que l’on se voie trop avant. Comme il y a un petit jeu de séduction, je me disais « si on se connaît trop, on va se marrer et on va peut-être perdre un peu ça ». J’ai adoré travailler avec Finn.

Finnegan qui retrouve sur sa route, tout au long du film, sans prévenir, un génial Philippe Katerine !

Oh ouais, il est génial, il est drôle avec sa petite tête quand il apparaît dans le bus ! (rire) Il est incroyable ! Comme Gilles Cohen. Au final, on retrouve tout ce qu’il y a dans la politique, notamment l’importance de l’image qui prime !

C’est aussi un film saupoudré de quelques clins d’œil. À commencer par une femme comme présidente de la République…

C’est vrai et je trouve, au final, que le film est assez féminin. Le fait qu’une femme soit présidente est très moderne et original. En France, cela semble encore assez loin… On y arrivera peut-être…

On retrouve aussi un dépôt de gerbe sous des trombes d’eau qui ne sont pas sans rappeler les cérémonies pluvieuses de François Hollande…

C’est exactement, ça, il s’est inspiré de ces faits-là, oui.

Pour conclure, après le succès de « Tout le Monde debout », on vous retrouve une nouvelle fois à l’affiche… Avez-vous d’autres projets en vue ?

Oui ! Je viens de tourner, pour la troisième fois, un film avec Eric Lavaine, « Chamboule tout », aux côtés de José Garcia, Michaël Youn ou encore Anne Marivin… Le casting est super. C’est une comédie avec un fond dramatique, une histoire vraie d’une femme qui fait une dédicace, à Biarritz, pour so n livre dans lequel elle raconte toute sa vie… Tous ses copains sont là pour le lire et chacun retient sa partie à lui… Des tensions apparaissent, donnant ce fond dramatique à cette comédie qui sortira 24 avril prochain.

Crédits Photos : Cécile Mella

27 août 2018 0 réactions
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Le miracle Agustin Galiana

Le miracle Agustin Galiana

Le comédien espagnol se livre dans son premier album éponyme, écrit en français. Entretien avec celui qui était l’invité de L’Est Républicain.

Vous avez déjà une belle carrière derrière, vous qui avez débuté sur les planches il y a 20 ans. Quel regard portez-vous sur ce parcours ?

Il m’est arrivé plein de choses, des moments de bonheur, de galère… Où t’es heureux, d’autres où tu as envie de tout arrêter. C’est un métier qui demande beaucoup de ténacité, de rigueur. Après, il y a un facteur chance qui joue beaucoup. Aujourd’hui, grâce tout ce que j’ai vécu, je suis là ! J’ai la chance d’être là pour chanter devant vous et présenter mon album. Tout ce qui m’arrive maintenant est un cadeau, presque un miracle.

La France qui est devenue votre seconde patrie…

Presque la première ! J’habite à Paris depuis plus de cinq ans. J’ai une relation très particulière avec la France, mon papa était prof de français… Il ne m’a jamais parlé un mot de français, je pense qu’il en avait marre quand il rentrait à la maison !

Vous venez donc nous présenter votre album « Agustin Galiana »… Vous qui avez une solide formation musicale…

Oui, lorsque j’étais petit j’adorais faire beaucoup de chose… J’ai fait du solfège et j’ai étudié un peu le piano, la guitare et la trompette. C’est ce qui m’a permis d’avoir un peu l’oreille pour, ensuite, composer et faire les deux albums que j’ai sortis et produits en Espagne. Mais le vrai miracle est arrivé en France avec Capitol qui m’a suivi dans mon projet. Si on m’avait dit, fin 2012, que je serais là, avec vous, je ne vous aurais pas cru, je n’avais aucune confiance en moi… Et un jour, les planètes s’alignent, je remercie la vie et la France !

Un album sur lequel vous avez travaillé avec l’incontournable Nazim Khaled. Comment s’est passée cette collaboration ?

C’est un génie. C’est une des plus belles rencontres que j’ai faite depuis mon arrivée en France. C’est un poète. On s’est vu comme des amis, on a beaucoup discuté ensemble, il a très vite compris mon univers. Parfois, il faut accepter ses limites et se dire que l’on doit travailler avec quelqu’un. C’est aussi ça qui me plaît dans ce boulot, construire ensemble. Et vous, vous prenez soin de la culture. Pas en Espagne. Vous l’avez en vous.

Parmi les morceaux, il y a « Carmina » dans lequel vous rendez un bel hommage à votre grand-mère…

J’étais très proche d’elle, écrire une chanson pour elle, c’était le moindre des choses. Nazim a su poétiser mes paroles, mon histoire.

Y a-t-il des artistes avec lesquels vous aimeriez chanter en duo ?

J’aurais adoré chanter avec Maurane. Après, j’aimerais bien chanter avec Amir, Patrick Bruel, Vanessa Paradis ou encore Louane et Olivia Ruiz. Même avec Julio ! Il y a plein d’artistes que j’admire.

Une tournée va-t-elle suivre ?

Je l’espère bien ! On est en train d’y travailler et de la préparer pour 2019. C’est vraiment ce dont j’ai envie, je sens que j’ai quelque chose à donner, à rendre au public, en allant à sa rencontre pour le remercier. C’est pour cette raison que j’ai fait cet album. J’ai envie d’être sur scène.

Quel regard pose votre famille sur votre carrière en France ?

Ils sont fiers de moi ! Surtout, je suis content que mon, père, avant de partir, ait pu voir mon succès en France. Il me manque beaucoup.

Crédits Photos : Patrice Saucourt

23 août 2018 0 réactions
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Kikesa – “Je vis un rêve de gosse”

Kikesa – “Je vis un rêve de gosse”

Entretien avec le Nancéien Kikesa, « Nouvel Hippie », qui vit son rêve, sans se prendre la tête.

Ta dernière venue à Nancy remonte à juillet au Zénith pour la première partie d’Orelsan… Et tu achevais ton contrat de comptable …

Ça y est, je ne suis plus comptable, c’est terminé !

Entre-temps, tout s’est accéléré, tu as notamment signé chez Yuma Productions et la musique est réellement devenue ton métier…

C’est ça. On est depuis une semaine, en résidence tous les jours. On a un rythme infernal, c’est dur physiquement mais c’est ce qu’on aime. Du coup, c’est plus agréable !

Faire partie d’une telle structure doit t’apporter de la sérénité…

Oui, c’est un confort incroyable et le son de L’Autre Canal est fantastique. Je vis un rêve de gosse. Hier, je regardais la scène et je me rappelais le temps où j’étais gamin et je me disais « je rêve de faire ça un jour »… Là, ce que j’ai vu est exactement ce dont j’ai rêvé, c’est fou !

Et tu joues à domicile pour cette date !

Carrément ! On joue à la maison, durant une heure. On va faire un vrai live, on a préparé un nouveau spectacle avec des light, notre propre scénographie et de nouveaux arrangements des morceaux.

Toi, le Nancéien, si l’on t’avait dit, qu’un jour, tu jouerais, en tête d’affiche, ta musique à NJP, comment aurais-tu réagi ?

J’avais déjà joué avec mon ancien groupe mais pas en tête d’affiche à L’Autre Canal, c’est vraiment incroyable. En plus, on sera en co-plateau avec Kekra !

Avec Kekra, certes, mais beaucoup de gens vont venir pour toi !

C’est vrai, beaucoup de gens vont venir me voir et c’est vraiment cool. On a travaillé pendant une semaine le nouveau spectacle. Ce sera la première fois qu’on le montre au public. Du coup, c’est encore plus fort pour nous le montrer à Nancy, à la maison… Et tous nos amis seront là. Mais c’est vrai, c’est une ascension fulgurante, encore plus vu de l’extérieur.

Dans ce tourbillon, as-tu encore le temps de composer, d’écrire ?

Chaque semaine, oui. Là, on doit faire celui de dimanche. Ce week-end, on ne pourra pas !

Trouves-tu le temps de t’accorder un peu de répit ?

Non, j’aimerais tellement pouvoir… En fait non, je ne sais pas si j’aimerais pouvoir me reposer… C’est génial, on fait tout ce qu’on aime, on ne peut pas se plaindre. Oui, on est tous fatigués mais c’est positif, c’est une très bonne fatigue. On s’est battu pour l’avoir.

Crédits Photos : Pierre Mathis

 

10 août 2018 0 réactions
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La seconde vie des Kids United

La seconde vie des Kids United

La bande de potes a changé, mais l’ADN de la formation reste intact avec la Messine Gloria qui fait le lien entre l’ancienne et la nouvelle génération.

La première volée a tenu toutes ses promesses ! Des tournées fleuves avec un nombre impressionnant de dates dans des Zénith affichant complet, des plateaux télé sur lesquels les Kids United étaient, malgré leur jeune âge, comme des poissons dans l’eau… Une eau, justement, dans laquelle de gros poissons les attendaient au tournant. Le talent était au rendez-vous, l’aventure allait être belle pour Erza, Gabriel, Nilusi, Esteban et la Messine Gloria. Cette dernière figure même au casting de la comédie musicale « Émilie Jolie ». Elle a grandi, mûri… S’est endurcie, aussi, dans ce milieu qui peut se révéler impitoyable et où les jalousies sont légion. Pas étonnant, surtout lorsque l’on connaît la folie - voire l’hystérie - entourant chacune des apparitions des Kids United. On se souvient de la séance de dédicaces dans la galerie marchande de l’hypermarché de Nancy-Houdemont (54) prise d’assaut durant des heures par des fans aux yeux brillants. Des fans qui sont désormais rassurés. En effet, la fin du groupe avait plus ou moins été évoquée. Finalement, c’est une « Nouvelle Génération » qui débarque avec, en trait d’union, Gloria qui a pris sous son aile tout ce petit monde. À commencer par la petite Bretonne Valentina, 9 ans, bercée depuis sa plus tendre enfance par les chansons françaises de sa maman, professeur d’italien. Fan de The Voice Kids, Valentina vit dorénavant un rêve éveillé. Tout comme Nathan, onze printemps, fan de musique, bien sûr, mais aussi de football… ll a été servi ! La révélation pour ce jeune Italo-Suisse ? C’était il y a deux ans lors du concert de son école. Famille et professeur l’encouragent à poursuivre… Il bluffe son monde et finit par intégrer les Kids. À l’instar d’Ilyana, 13 ans. À 8 ans, lors d’une soirée karaoké, la Havraise au regard clair émeut les personnes présentes, la poussant à passer les auditions pour The Voice Kids où elle se hissera en demi-finale. Elle participera, au passage, à l’album « Michel Sardou et nous… » et à la tournée Kids United and Friends. Et pour finir, c’est Dylan, 14 ans, qui complète la fine équipe. Devenir chanteur ? Le jeune Franco-Camerounais en rêve depuis qu’il a 4 ans. Il prend alors des cours et saisit sa chance lors des spectacles de fin d’année où il se fait repérer par une personne travaillant pour The Voice Kids où il atteindra les demi-finales de la quatrième saison.

Au final, c’est une seconde vie que les Kids United s’apprêtent à vivre avec cette « Nouvelle Génération ». Au menu, la même recette qui a fait ses preuves : des reprises « dépoussiérées » et enlevées de classiques comme « Le Lion est mort ce soir », « Ce n’est rien », « Mille Colombes », « L’Enfant au Tambour », Emmenez-moi » ou encore « Poupée de Cire, Poupée de Son »… Ainsi, après la sortie, le 17 août, de l’album - dont une partie des bénéfices est reversée à l’Unicef -, une tournée des Zénith, en 2019, est déjà sur les rails.

10 août 2018 0 réactions
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Rhoda Scott – “Je me souviens de l’accueil incroyable du public “

Rhoda Scott – “Je me souviens de l’accueil incroyable du public “

L’inoxydable « Barefoot Lady » sera à Toul le 8 juillet.

Rhoda, quel est le secret de cette belle énergie que vous avez toujours chevillée aux corps ?

Je n’ai pas de secret - j’aimerais bien, pourtant - mais je crois que la musique est dynamisante par elle-même, et j’y puise toute mon énergie.

Une de vos marques de fabrique, c’est ce savant mélange entre le classique, le jazz et le gospel… Comment travaillez-vous vos morceaux pour parvenir à réunir toutes ces influences ?

Mes influences vivent en moi. Je ne prends jamais un morceau de musique pour dire, alors là, je ferai un coup de classique, et puis, là, quelque chose qui sonne en gospel. C’est quand je joue que ça sort, je n’ai presque pas de choix.

Vous avez un rapport affectif avec la France qui est un peu votre seconde patrie…

J ’ aime beaucoup la France. Quand je suis venue en France, en 1968, j’ai été fascinée par les événements du mois de mai. J’allais à l’Alliance Française pour apprendre le français. Je me suis mariée avec un Français, Raoul Saint-Yves, en 1969. Il m’a fait découvrir tant de merveilleux coins, des spécialités des régions, l’argot. Pour moi, il représentait la France et j’ai vu ce pays à travers ses yeux. Nous avons fondé notre famille ici et à sa mort, après une période de retour aux Etats-Unis, je suis revenue en France pour m’y réinstaller définitivement.

Vous vous produisez aux côtés de Marcus Miller, Gilberto Gil, Avishai Cohen… Quels sont vos liens avec tous ces artistes ?

J’ai rencontré Marcus Miller il y a quelques années, avec mon ami George Benson qui nous a présentés. Je ne connais Gilberto Gil et Avishai Cohen que par leur réputation. Je suis toujours contente quand j’ai l’occasion d’écouter de grands artistes, j’aime bien être émue par leur talent.

Vous vous produisez visiblement avec le même plaisir en province où votre public vous réserve toujours un bel accueil, comme à la cathédrale de Toul ce dimanche 8 juillet…

J e suis très heureuse de revenir à Toul. Je me souviens de l’accueil incroyable que le public m’a réservé lors de ma venue précédente, et j’espère que ce même public sera toujours au rendez-vous. J’aime beaucoup rencontrer le public après mes concerts, et quand on me dit, « C’est la troisième - parfois quatrième ou cinquième - fois que je viens vous voir », cela me fait chaud au cœur, parce que c’est un miracle.

Crédits Photos : D Rebman

6 juillet 2018 0 réactions
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Indochine – “On a carte blanche pour un vrai concert de plein air !”

Indochine – “On a carte blanche pour un vrai concert de plein air !”

Indochine Le groupe poursuit sa tournée marathon et fera étape samedi à Nancy pour un concert unique devant plus de 20.000 personnes.
Le 13 Tour et la région Grand Est… Une grande et belle histoire d’amour. Et pour cause. C’est à Épernay qu’Indochine l’a lancé après sa résidence, avant d’en boucler la première partie au Galaxie d’Amnéville, le 25 mai dernier. Une tournée et un album – « 13 » – flirtant d’ores et déjà avec les records. « Depuis nos débuts, nous avons écoulé près de 13 millions d’albums, c’est vrai que l’on peut y voir un joli signe ! » confirme Nicola Sirkis. Pour le 13 Tour, ce sont déjà près de 600.000 personnes qui ont pu voir le show à 360 degrés imaginé par le groupe. « Cette tournée n’a pas été facile à monter. On l’a mise sur papier, avec cet écran géant de 900 m² évoluant au-dessus des têtes du public, puis nous avons dû convaincre pour que l’on nous suive. Ce sont des innovations dont nous sommes fiers et qui intéressent les Anglo-Saxons… Désormais, ce sont près de 90 personnes qui sont présentes sur la tournée. Nous voulions aussi prouver que l’on peut faire beaucoup de choses pour un prix des places raisonnable. »
Pour la date de Nancy, exit le show à 360 degrés. Le groupe, avant d’attaquer les festivals d’été puis une deuxième partie de tournée, va s’offrir une date unique dans l’Amphithéâtre plein air du Zénith du Grand Nancy. Indochine aura carte blanche et compte bien ne pas s’en priver. Le 25 mai, les premiers repérages ont été faits. « On nous a proposé plusieurs fois de nous produire dans l’amphithéâtre. Là, c’est une belle occasion, ce sera comme une transition entre la première partie de la tournée et les festivals… On aura carte blanche ! On a l’opportunité de faire un vrai concert en plein air » , annonce Nicola Sirkis.
Au menu du concert nancéien, des invités. A commencer par les Dream Wife, un groupe de punks anglaises. Dans la foulée, Hollysiz sera également de la partie et présentera son dernier opus, « Rather than Talking ». Mais ce n’est pas tout. Les fans auront droit à de la pyrotechnie et, surtout, à un concert de la bande à Nicola Sirkis qui n’aura rien à voir avec celui envoyé à Amnéville. « Nous allons déjà habiller ce lieu, il y aura plein de surprises. Nous voulons garder cet esprit de communion. De plus ,nous allons revoir et construire une nouvelle setlist, rajouter des titres ! » Et lorsque l’on sait que, lors de leur dernière date en Moselle, le concert a déjà duré plus de 2 h 30, celui de Nancy, avec comme autre invitée Asia Argento pour interpréter le titre « Gloria », s’annonce mémorable.
A commencer pour le local de l’étape, le guitariste oLi dE SaT, originaire de Nancy. Olivier Gérard, de son vrai nom, est un fan de la première heure du groupe… « J’ai été contacté pour faire une de ses pochettes. Je l’ai envoyé par fax… Puis je lui ai glissé des cassettes avec des maquettes de ce que je faisais. Ce qui m’a plu, c’est qu’Indochine avait déjà une exigence à la fois musicale mais aussi graphique », détaille le Nancéien qui a finalement rejoint le groupe sur scène en 2002 après avoir composé onze des quinze titres de l’album « Paradize ».
Samedi, rendez-vous est donc donné à 18 h 30 au Zénith de Nancy pour un public qui aura très certainement pris place dans les parages les jours qui précèdent. A Amnéville, des fans avaient installé leurs toiles de tente la veille !

Crédits Photos : Alexandre Marchi

23 juin 2018 0 réactions
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Lenni-Kim – “A 16 ans, pouvoir exercer ce métier, ça me fait énormément plaisir”

Lenni-Kim – “A 16 ans, pouvoir exercer ce métier, ça me fait énormément plaisir”

Le jeune Québécois a fait étape sur la Foire, ce samedi. Il en a profité pour goûter au pâté lorrain et, surtout, venir à la rencontre de ses très nombreux fans avant sa venue à Ludres, le 25 novembre.

Vous aurez 17 ans en septembre… Vous avez déjà fait beaucoup de choses, avec un premier single à 14 ans. Comme le vit-on à cet âge-là ?

Faire de la musique, dans ma vie, ça a toujours été mon rêve. J’ai toujours voulu faire des chansons, sortir un album… Du coup, sortir mon premier single, sur la prévention du suicide et qui s’appelle « Pourquoi tout perdre », ça m’a fait chaud au cœur, c’était vraiment cool. Auprès de mes potes, ça a super bien passé et je crois que l’on aidé beaucoup de gens, ce qui était le but.

Du coup, votre premier album est sorti en 2017. Comment gérez-vous un tel emploi du temps ?

A 16 ans, pouvoir exercer ce métier, ça me fait énormément plaisir. Après, il y a l’école qu’il faut intégrer. Du coup, je gère ça par correspondance, dans la mesure où j’habite à Montréal. Je n’ai pas le temps d’être en classe avec les élèves, mes professeurs me donnent du travail à faire durant mon absence. Sinon, pour ma carrière, je suis bien entouré et quand tu aimes ce que tu fais, ce n’est pas compliqué. C’est que du plaisir.

Vous avez participé à The Voice Kids, une autre facette de la musique avec un côté compétition…

En fait, je ne l’ai pas vraiment vécu comme une compétition. C’était la première fois que j’allais en France, que j’allais à Paris. C’était une très belle aventure, un très beau voyage. Après, l’émission, c’était plus le début, pour moi. Je ne m’étais mis aucune pression et je ne me suis fait que des amis. C’était ma première scène française et ma première expérience à la télé en France. Je m’étais dit qu’il fallait juste que je kiffe… Et j’ai bien kiffé !

Du coup, vous avez enchaîné, dans un autre registre, avec Danse avec les Stars…

C’est vrai. Mais, déjà, ce que je fais faire en tournée n’aura rien à voir avec les danses de salons comme dans DALS. Je serai plus sur du hip-hop, j’aurai des danseurs. Après, pour les mouvements, cela m’a beaucoup aidé, ça aide à te perfectionner, ça t’apporte de la maîtrise. Surtout, ça a été une très belle aventure humaine, avec d’incroyables rencontres qui te changent une vie, et professionnelle parce que tu travailles constamment et il faut être très discipliné. D’aller en finale, ça m’a fait très chaud au cœur.

Et comment avez-vous réagi lorsqu’un label comme Warner vous a signé ?

On est très content de travailler avec eux. On travaille aussi avec TF1 Musique et, au Canada, Disque LKL. On a de belles équipes qui travaillent super bien. Je suis très heureux.

La tournée se profile, que ressentez-vous ?

On répète depuis plusieurs mois. J’ai vraiment hâte de performer pour mes fans. J’ai ce rêve depuis que je suis tout petit et là, ça devient réalité. Après, la mise scène est terminée, je vais commencer à répéter avec es danseurs, en France, après avoir travaillé, seul, à Montréal, avec mes chorégraphes. Puis on fait la date à Orange avant de répéter, de nouveau, durant la semaine qui suit. Je ne pense pas que les gens vont être déçus… Je ne l’espère pas !

Pour conclure, niveau jetlag, où en êtes-vous ?

Là, il est bien présent ! ça fait une semaine que l’on est en France, on n’a pas arrêté depuis que l’on est arrivé ! Je me réveille le matin et je me demande ce que l’on va faire aujourd’hui… Mais j’adore ce rythme de vie là !

Crédits Photos : Patrice Saucourt

10 juin 2018 0 réactions
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Zaz – “J’ai besoin de partager, de rencontrer les gens”

Zaz – “J’ai besoin de partager, de rencontrer les gens”

L’artiste revient avec une mini-tournée présentant ses titres inédits.

Après les Zénith vous revoilà dans une tournée des clubs, plus intimistes… Deux jauges dans lesquelles vous êtes à l’aise…

Oui, j’aime bien les deux. C’est différent, ce n’est pas la même énergie, pas le même rapport au public mais à chaque fois, je trouve quelque chose qui me comble.

Pour cette mini-tournée, vous ne faites que onze dates. Pourquoi ?

C’est ça, il y en a quatre en France et Espagne, Italie, Pays-Bas pour le reste. L’objectif est, déjà, de ramener de l’argent pour mon association Zazimut avec les bénéfices des recettes. L’autre objectif est aussi de tester des chansons, en fait ! Celles du prochain album.

Finalement le public va contribuer à l’élaboration de votre prochain opus !

J’avais surtout envie que les chansons vivent avant. Là, on est en studio, on est en train de tester des choses, on enregistre. On va sûrement sortir de là avec deux, trois voire quatre ou cinq chansons terminées. Le but est de tester les chansons un peu partout, voir comment elles vivent, comment on les sent.

Comment cette idée d’une tournée inédite vous est venue ?

Ça fait hyper longtemps que je voulais faire ce truc-là et que l’on ne l’a jamais fait. Là, c’était l’occasion de le faire… Pourquoi pas ? Ça m’amuse, en fait, et puis ça fait longtemps que je ne suis pas allée dans des petites salles en France, je trouvais ça cool de retrouver quelque chose de plus intime d’autant qu’à partir de janvier, on repart sur des Zénith et même Bercy.

On pourrait même prendre ça pour un cadeau que vous faites à vos fans…

Oui ! Pour les fans, c’est sûr que ce sera génial. Quand j’aime un artiste et que je vais le voir dans une petite salle, j’ai l’impression de pouvoir le toucher. C’est cool ! Et pour nous aussi, d’avoir cette énergie particulière de ces salles, c’est un joli cadeau.

Vous n’arrêtez jamais en fait, vous ne pouvez pas rester loin de la scène trop longtemps…

J’ai beaucoup d’énergie. Ça fait partie de mon caractère, je suis extrêmement expressive, j’ai besoin de faire des choses, d’être occupée, partager, rencontrer les gens, sinon je ne me sens pas bien. La scène, physiquement et émotionnellement, c’est intense.

Des tournées auxquelles est toujours associée votre association Zazimut…

C’est vrai, elle n’est pas dissociable de ma musique… C’est moi… Dans mes chansons, j’exprime des valeurs humanistes, ça va avec. Et puis, la notoriété, s’il y a des mauvais côtés, ça reste un outil extraordinaire, ce serait bête de ne pas s’en servir, on peut ouvrir des portes. Je ne voulais pas choisir une cause, une association… On a trouvé Zazimut, qui trouve une association locale à chacun des concerts, on la fait monter sur scène… On s’entraide, ça crée de la joie, de l’enthousiasme. Et moi, ça nourrit tout ce que je suis !

Cela donne-t-il plus de sens à ce que vous faites ?

Ah oui, dans tout… On ne peut pas dissocier les choses. Ma manière de chanter est engagée, c’est ce qui me fait vibrer.

Du coup, à quand la sortie du prochain album ?

Si tout va bien, l’objectif est de le sortir pour l’automne…

Avec, donc, de grandes salles dans la foulée…

Oui, on repart pour un tour du monde et plein de dates en France ! On va faire la teuf ensemble !

Crédits Photos : Yann Orhan

5 juin 2018 0 réactions
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Jeanfi Janssens – “C’est beaucoup de travail, il ne faut rien lâcher”

Jeanfi Janssens – “C’est beaucoup de travail, il ne faut rien lâcher”

Vous êtes au cœur d’une tournée marathon… Comment gérez-vous un tel succès qui est arrivé très rapidement ?

C’est un peu déstabilisant, voire même angoissant, au début parce qu’on se demande pourquoi ça va aussi vite, même si on a attendu ce moment. Mais quand ça arrive comme une fusée, on se dit qu’il doit y avoir un problème, qu’on va me le reprendre ! Après, il faut de l’énergie pour ne pas décevoir puis on s’y habitue. C’est beaucoup de travail, il ne faut rien lâcher !

Et avec votre ancien métier de steward, le fait d’être loin de chez vous ne vous change pas…

Oui, c’est vrai qu’à Air France, je n’avais pas un métier sédentaire. Je partais loin, je n’avais pas de jours fériés, je ne voyais pas les gens, je n’étais pas trop chez moi… Du coup, c’est vrai que la tournée ne me déstabilise pas. En revanche, le fait de ne pas voir les miens, mes amis, est un peu dur. C’est plus compliqué. C’est surtout par manque temps. Il y a ceux qui comprennent et ceux qui pensent que j’ai pris la grosse tête mais non, je suis juste moins disponible…

… Et, surtout, c’est devenu votre métier !

C’est ça, on construit une carrière et c’est, en effet, devenu mon métier.

Un métier qui vous propulse sur le devant de la scène et sur les plateaux de télévision pour la promo… Où allez-vous chercher cette énergie ?

C’est juste que j’en ai à revendre et que je n’ai pas le choix ! Je ne peux pas arriver sur un plateau télé et dire « Je suis fatigué » ! Comme un sportif, on se conditionne. Du coup, j’ai beaucoup moins de temps libre que quand j’étais steward, là c’est H24, ça fait deux ans que je n’ai pas eu de vacances et ça doit faire six semaines que je n’ai pas eu un jour off.

Comment le monde du show-biz vous a-t-il accueilli ?

J’ai été catapulté dans un métier pour lequel je n’avais pas forcément les codes, c’est quand même un milieu un peu à part. J’ai l’avantage d’avoir eu une vie sociale avant et de connaître les réalités de la vie. Ça m’a permis de garder les pieds sur terre. Puis il y a eu ceux qui m’ont ouvert les portes et quelques rageux qui m’ont un peu découragé et mal accueilli. Surtout, j’ai été très bien conseillé. Laurent Ruquier, par exemple, m’a donné beaucoup de conseils. Si j’étais arrivé à 20 ans dans ce monde, j’aurais été un peu perdu.

Laurent Ruquier qui vous a proposé d’intégrer les Grosses Têtes. Quelle a été votre réaction ?

Déjà, on se dit que c’est une farce. Après, on se dit pourquoi moi ? Les Grosses Têtes, c’est une institution. Quand Ruquier vous dit que votre humour peut correspondre et qu’il y a quelque chose à faire, vous avez une pression supplémentaire. J’avais la caution morale de Laurent Ruquier, mais pas celle des autres, on ne me connaît pas, je dois faire mes preuves ! Et pour la première, je me retrouve avec Christine Bravo, Bernard Mabille, Arielle Dombasle… J’avais une pression incroyable, je me disais « Ces gens-là vont se dire, mais c’est qui celui-ci ? » En fait, je me suis dit « fonce, soit Jeanfi » et Laurent Ruquier m’a dit « Bienvenue aux Grosses Têtes ». C’était une drôle de sensation, on est à la fois super content et c’est un nid d’angoisses. Je les écoutais quand j’étais gamin !

Pour conclure, avez-vous fini par trouver un appartement ?

(Rires) Non ! Je suis toujours dans le même ! En me consacrant à cette carrière, j’ai pris deux années de congés sans solde chez Air France sans que ça marche pour autant au début. Je n’étais plus dans les considérations de crédits, je pensais juste à combler mon découvert. Et maintenant que ça commence à prendre, je me dis que ce serait bien d’y penser, à 44 ans il faut se mettre un toit sur la tête. J’ai engagé Stéphane Plaza en lui disant que, moralement, il se devait de me trouver un appartement parce qu’il m’avait ridiculisé devant la France entière avec le prêt que je n’avais pas eu à la banque au moment où il me fallait l’appartement ! (Rires)

Crédits Photos : Pascalito

20 mai 2018 0 réactions
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Calogero – ” Pour moi, c’est à chaque fois une nouvelle aventure “

Calogero – ” Pour moi, c’est à chaque fois une nouvelle aventure “

L’artiste est attendu au Zénith le 17 mai.

Alors que les gens ont encore en mémoire votre incroyable tournée « Les Feux d’Artifice », vous êtes de retour avec le « Liberté Chérie Tour »… Le succès est une nouvelle fois au rendez-vous !

C’est vrai et je le vis hyperbien… Je vivrais très mal de ne pas en avoir ! (Rires)

Lorsqu’il a fallu se remettre au travail pour votre nouvel album et remonter un show, cela a-t-il été compliqué après un tel succès ?

Non, en fait, pour moi, c’est à chaque fois une nouvelle aventure, des nouvelles lumières, un nouveau son. Après, il y a une trame qui est celle de mon style, finalement. Mais j’aime essayer de repenser à chaque fois les concerts, que les gens viennent voir un vrai spectacle.

Comme vous le dites, plus qu’un concert, c’est un véritable show que vous livrez au public qui remplit les salles !

Là, j’ai tenu à travailler avec l’éclairagiste de Justice qui apporte quelque chose de nouveau.

On a toujours le sentiment que vous prenez un plaisir incroyable lorsque vous êtes sur scène. Un plaisir suscitant la ferveur du public…

Oui, parce qu’effectivement, je prends du plaisir et les gens le voient.

Sur votre dernier album, une tendance se confirme : vos textes touchent de plus en plus de générations, y compris celles biberonnées au rap et qui sont touchées par votre univers…

Je l’ai en effet constaté mais cela ne m’étonne pas. J’ai d’ailleurs été contacté par un groupe de rap qui veut travailler avec moi. Les rappeurs ont besoin de mélodies, ils aiment la mélodie. Ça les arrange de rapper sur de la mélodie… Les rappeurs ont beaucoup samplé Morricone. Et comme je suis un mélodiste, ça va avec le rap. Il y a vraiment de très belles choses en musique urbaine.

Pour revenir à vos textes, certains, comme « Un jour au mauvais endroit », « Le Portrait » ou encore « Le Soldat », que vous avez écrits pour Florent Pagny, sont étudiés dans les écoles… Qu’est-ce que cela vous fait ?

Pour moi, c’est quand même le comble, je suis un ancien dernier de la classe ! Et là, que mes textes, mes musiques soient étudiés à l’école, c’est un truc extraordinaire. Je regarde mes photos d’écoles et je me dis à chaque fois « wouah ! » C’est une vraie reconnaissance. Moi, je pense, et je ne suis pas le seul à le penser, que la culture, l’art c’est une des clefs de réussite pour les gamins.

Du coup, lorsque vous écrivez, pensez-vous, comme pour le drame d’Échirolles, qu’il y a un message à faire passer…

Quand j’écris, je ne pense pas à ça mais en tout cas, le sujet d’Échirolles a résonné fortement chez les gens parce qu’il y avait une authenticité, parce que ça s’est passé là où j’ai grandi et que j’étais légitime pour en parler. Et puis il y a une histoire, j’ai rencontré les familles, je leur ai demandé…

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, lors de vos concerts, c’est le morceau qui émeut le plus le public…

Tout à fait. II y a, d’un seul coup, sur ce morceau, une connexion qui s’établit.

Pour rester sur vos shows, on ressent une exigence avec laquelle vous ne transigez pas, vous le chanteur mais aussi le musicien…

Oui et comme me disait Jean-Jacques Goldman, les filles viennent voir le chanteur et les garçons viennent voir les filles ! (Rires)

Crédits Photos : Frédéric Mercenier

12 mai 2018 0 réactions
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Gauvain Sers – “J’essaie d’être sur scène comme je suis dans la vie”

Gauvain Sers – “J’essaie d’être sur scène comme je suis dans la vie”

L’artiste repasse par Ludres mais avec ses musiciens cette fois.

En janvier 2017, vous jouiez, seul, à Ludres, salle Jean-Monnet, sous la mairie… Vous voilà de retour, en tournée, à l’Espace Chaudeau, avec vos musiciens…

Oui, on a fait une tournée plus intimiste, plus acoustique après les premières parties de Renaud que l’on avait faites comme ça. C’était assez cohérent et les salles s’y prêtaient bien. Là, on joue dans des salles plus grandes et maintenant que l’album est sorti, on joue avec des musiciens qui ont participé à l’élaboration de l’album. Du coup, ça reprend les sonorités, les arrangements… C’était la suite logique des choses.

Du coup, vous retrouvez sans problème vos marques…

Exactement. L’environnement est resté le même et ça permet de redécouvrir les chansons pour les gens qui sont venus nous voir l’an passé. Là, c’est un tout nouveau spectacle, ça n’a plus rien à voir. On est plus dans l’énergie… Il y a quelques petites surprises, des reprises et des chansons inédites qui ne sont pas sur le premier album. Ça permet de faire évoluer et de faire venir les gens qui nous ont déjà vus.

Avez-vous ressenti cette attente de vous revoir sur scène, avec votre album à défendre ?

Oui, forcément. La sortie de l’album a été, finalement, une belle surprise avec ce succès aussi grand… Il est disque de platine, j’ai encore du mal à imaginer que 100.000 personnes l’ont acheté en magasin, c’est hyper touchant. Du coup, c’est vrai que l’on ressent une vraie attente, le public connaît les chansons et chante avec nous… Il fallait donc préparer un spectacle à la hauteur de cette attente. Mais je voulais aussi conserver la proximité avec les gens.

Une proximité que vous n’avez pas besoin de cultiver tant elle est naturelle…

J’essaie d’être sur scène un peu comme je suis dans la vraie vie, avec le plus de sincérité possible. Quand je suis spectateur, j’aime sentir que le mec qui chante ne joue pas un rôle… J’essaie de garder ça et d’être le plus naturel possible. C’est primordial.

Au final, cette tournée, c’est aussi une belle aventure avec vos potes qui vous accompagnent sur l’album. Ce qui n’est pas toujours le cas chez les artistes…

C’est vrai et en même temps, ça s’est très bien passé sur l’album, ce sont des musiciens très talentueux, le but était de grandir ensemble et de vivre une belle aventure humaine. On s’entend vraiment bien ! C’est génial.

Vous évoquez des chansons inédites, cela veut dire qu’un second opus se profile…

Il est en phase d’écriture, oui. Je n’ai jamais arrêté d’écrire des chansons. Il y en a déjà quelques-unes qui sont prêtes. On commence déjà à se projeter… Ça ne sera pas pour tout de suite, évidemment, mais oui, j’ai envie de continuer, de tracer mon chemin, et ça passe par un deuxième album l’an prochain.

On ne vous sent pas pressé et, surtout, serein…

Je ne suis pas pressé, en effet. Je savoure toutes les dates. J’ai la chance de faire le métier que je veux faire depuis des années et je le fais dans des conditions idéales. Je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde, je mesure la chance que j’ai, c’est très précieux. J’en profite chaque soir tout en pensant à la suite.

Crédits Photos : Franck Loriou

10 mai 2018 0 réactions
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Marie-Castille Mention-Schaar  – “La maternité, un saut dans le vide”

Marie-Castille Mention-Schaar – “La maternité, un saut dans le vide”

Entretien avec Marie-Castille Mention-Schaar qui présentera ce samedi, en avant-première à l’UGC Ciné-Cité à Ludres, son film « La fête des Mères ». Elle sera accompagnée de Vincent Dedienne.

Vous rendez un bel hommage aux mères à travers un film mettant en scène différents profils. Comment vous est venue l’idée de ces différentes trajectoires ?

Le rapport à la mère, à la maternité, est un sujet qui m’a toujours intéressée. Pour moi, le film choral était la forme idéale pour, justement, aller explorer plus loin ce sujet qui ne pouvait être que multifacette. Chacun a un rapport différent mais, en même temps, c’est universel. On a tous une mère, quelle que soit, ensuite, la relation que l’on a avec elle. Après, on est inégaux devant cette relation. Du coup, il fallait que ce soit une mosaïque.

Votre film rappelle que, en effet, au départ, toutes les mères sont égales. C’est ensuite la vie qui crée des différences.

C’est vrai que la maternité, c’est un peu un saut dans le vide, dans l’inconnu. On imagine, on fantasme, on redoute, on est impatient. Et quand ça arrive, on ne sait jamais vraiment comment on va réagir. C’est pour ça que l’on est, je pense, égales devant cette transformation, ce rôle, cet habit de maman qu’on endosse.

Au moment de l’écriture, aviez-vous déjà tous ces profils en tête ou vous sont-ils venus au fur et à mesure ?

J’en avais déjà plusieurs en tête en sachant que, pour moi, il y avait comme un haut et un bas d’une pyramide pour, justement, évoquer à la fois cette égalité mais aussi, que l’on soit Présidente de la République ou prostituée à Belleville, on a quelque chose de très commun, on n’est pas préparées… Ensuite, au fur et à mesure, j’ai construit cette mosaïque qui a encore évolué lors du tournage puis au montage.

On voit également, notamment à travers le personnage de Clotilde Courau, que rien n’est jamais perdu…

Bien sûr, c’est aussi un film sur le temps qui passe. On n’a pas la même relation au temps, avec sa mère, en particulier. On est toujours « l’enfant de », quel que soit notre âge. Ça nous rassure. Je pense que, souvent, nous mettons nos mères, nos parents, dans quelque chose d’assez immortel. Le fait d’être ensemble sont les moments les plus importants et il n’est jamais trop tard pour ça.

Surtout, finalement, malgré certaines apparences, la mère parfaite n’existe pas…

Oui, elle est désacralisée, on ne connaît pas toujours le ressenti intime d’une mère qui, en apparence, est formidable. Elle aussi a peut-être combattu des angoisses, commis des choses qu’elle se reproche et que personne n’a vues. On se met aussi beaucoup de pression en tant que mère mais aussi en tant qu’enfant, que femme qui ne veut pas avoir d’enfant… On se met cette pression… La société nous la met…

Il y a, en effet, le personnage d’Olivia Cote qui ne veut pas entendre parler de maternité… Ce qui peut être perçu pour de l’égoïsme…

Tout à fait alors que, pour moi, on fait souvent plus des enfants par égoïsme que le contraire ! La décision de ne pas faire d’enfant est une décision qui doit être, parfois, difficile et certainement beaucoup plus réfléchie que celle d’en faire. Il faut faire attention au regard que l’on porte sur les femmes qui font ce choix.

Dans votre film, on retrouve Gustave Kervern dans le rôle du papa « apaisant »…

Oui et qui est solide par rapport à cette femme… Tout Présidente qu’elle est, il voit la difficulté qu’elle a à être mère. Il l’accompagne sans la juger. Pour moi, il était important que les hommes aient des partitions bienveillantes.

S’agissant du riche casting, comment l’avez vous construit ?

Je suis assez fidèle avec les actrices et acteurs avec lesquels je travaille. Certains sont récurrents dans mes films comme Noémie Merlant, Xavier Maly, Clotilde Courau… Je recherche toujours la comédienne ou le comédien qui est juste pour le personnage. Je n’irai jamais vers une actrice ou un acteur juste pour tourner avec elle ou avec lui si, pour moi, il n’est pas dans l’incarnation. C’était le cas pour Gustave Kervern, je n’imaginais personne d’autre. C’était comme une évidence.

Pour conclure, pourquoi le choix des claquettes en fil rouge du film ?

Ça donne une légèreté que je voulais apporter à certains moments. C’est comme des petites bulles de champagne ! Dans les claquettes, il y avait ce côté physique, où Nicole Garcia pouvait prendre du plaisir, mais aussi s’accomplir et se réaliser dans une petite chorégraphie.

Crédits Photos : Guy Ferrandis

5 mai 2018 0 réactions
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Camille Lellouche – “La scène, c’est là que l’on est le plus libre”

Camille Lellouche – “La scène, c’est là que l’on est le plus libre”

Barrée et grinçante, l’humoriste débarque salle Poirel avec son spectacle

Entre le chant, la restauration - dans une autre vie -, les vidéos, la télé, la scène… Pourquoi avoir opté pour la scène ?

J e ne sais si c’est moi quoi ai choisi la scène ou si c’est elle qui m’a choisie. En tout cas, depuis toute petite, c’est très ancré en moi, je dirais même que c’est viscéral. J’ai toujours voulu faire ça profondément. Et aujourd’hui je suis aux anges !

Vous vous êtes fait connaître grâce à vos vidéos sur le web. Le passage du net au spectacle, où vous touchez un public très large, a-t-il été simple ?

C’est un travail complètement différent. C’est dur parce que ce n’est pas du tout le même exercice. Sur internet, tu peux recommencer si ça ne te plaît pas, sur scène, si ça ne marche pas, tu te prends un bide ! C’est beaucoup plus dur et cela nécessite plus de travail.

Vous venez avec une galerie de personnages sur lesquels vous posez un regard grinçant. Quels sont les profils qui vous inspirent le plus ?

Tous les personnages, tous les milieux sociaux m’intéressent. En général, j’aime que les caractères soient assez marqués pour pouvoir les caricaturer. J’aime que ce soit très extrême, on peut mieux les identifier. Et en priorité, je représente des personnages que j’ai vus, que j’ai servis en restauration, que j’ai croisés en terrasses…

En plus de la caricature, vous mettez peu de filtres…

Oui et non, je suis plus une grande gueule ! Dans la vie de tous les jours, je suis plus réservée, plus pudique quand je ne connais pas. Mais c’est vrai que sur scène, je dis ce que je veux, on ne m’empêchera pas de dire quelque chose, mais avec de la retenue et avec humour.

C’est un véritable espace de liberté pour vous !

Ah oui, la scène, c’est là que l’on est le plus libre, personne ne peut venir nous chercher ! Profitons-en !

Vous souvenez-vous de votre première scène ?

Je m’en souviendrai toute ma vie. C’était un trac monstrueux… Je suis une grande traqueuse ! Au début, j’étais très malade et une fois que tu es sur scène et que, pour la première fois, les gens t’applaudissent, c’est assez émouvant.

On vous voit aussi à la télévision, dans Face Cam, une capsule humoristique de Quotidien…

C’est, une fois encore, beaucoup de travail. Pour moi, c’est un autre exercice et un format que je connais plutôt bien grâce aux vidéos. A la télé, il faut être très efficace en peu de temps… Ça me plaît tout autant.

Vous avez participé à The Voice où vous vous êtes fait remarquer, notamment avec la reprise de « Papaoutai » de Stromae… Avez-vous définitivement mis le chant en sommeil ?

Absolument pas. Je chante dans mes spectacles… Je ne pourrais pas faire un show dans lequel je ne chante pas, c’est impossible. Mais il y a des périodes où je suis plus humoriste, d’autres où je suis plus chanteuse… Là, je peux mettre les deux !

Sans oublier les périodes où vous êtes actrice…

J’adore ! J’ai un chemin un peu logique, j’ai fait beaucoup de théâtre… J’ai déjà fait deux-trois petites choses…

… De jolies choses !

Oui, c’est vrai. Aujourd’hui, je suis assez exigeante et quand on me propose de jolis rôles, je suis plutôt flattée. Jusqu’ici, je n’ai fait que des jolies choses, j’espère qu’il y en aura d’autres !

Pour conclure, comme vous le dites dans l’une de vos vidéos, vous n’arrivez toujours pas à devenir moche !

(Rires) Je me considère comme ni ni belle ni moche… Comme je le dis dans mon spectacle, je suis une « mi-moche », ça fait partie de mes qualités d’ailleurs !

2 mai 2018 0 réactions
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Jacques Weber – “J’ai eu des expériences très belles à Nancy”

Jacques Weber – “J’ai eu des expériences très belles à Nancy”

Il sera au Hall du Livre pour un entretien présentant son dernier ouvrage.

Après avoir porté Gustave Flaubert sur scène, vous venez présenter votre dernier ouvrage consacré à sa correspondance… Flaubert, un auteur qui, décidément, vous passionne !

C’est un auteur que j’ai découvert en deux temps. Le premier, comme tout le monde, en classe, au lycée. Et beaucoup plus tard, un camarade me dit « connais-tu la correspondance de Flaubert » ? A l’époque, on ne la connaissait pas très bien, elle n’était pas encore sortie en Pléiade. Et il me dit « c’est pile pour toi »… Je l’ai lue et je suis tombé totalement ébaubi, abasourdi. Le Flaubert de la correspondance n’a rien à voir avec celui de Bovary… De celui qu’on nous a enseigné. C’est une écriture d’un seul coup, qui se lâche, compulsive, épidermique, éructante, orgiaque, de mauvaise foi, colérique, poétique… Il y a tout ! Il se dit qu’il pensait que ce ne serait jamais lu. Maxime Du Camp n’a pas voulu que l’on se prive de ce chef-d’œuvre. On connaît sa correspondance avec George Sand, mais c’est aussi celle avec sa nièce, sa maîtresse, Maupassant… On a un homme qui mène des combats à tort et à travers, mais qui conclut toujours par une immense tendresse. Il y a ce grand ennemi qu’il veut combattre, la sottise, qui est finalement le « penser bourgeois », d’où le titre « Vivre en bourgeois, penser en demi-dieu »…

Quelque part, vous êtes Flaubert !

Flaubert, je ne sais pas ! En tout cas, en écrivant, j’ai essayé de trouver ce chemin qui existe entre l’homme qui écrit et le sujet qu’il traite, entre l’homme qui lit et le bouquin qu’il découvre, entre l’acteur que je suis et le personnage que j’avais déjà joué. Forcément, il en naît un autre… Un Jacques Flaubert ou un Gustave Weber !

L’œuvre est immense, combien de temps vous a-t-il fallu pour mettre en forme cette adaptation ?

Les choix sont impressionnistes, par coups de foudre. Je ne suis pas spécialiste des biographies, ce n’est pas du tout mon métier. Mais il ne m’a pas fallu tant de temps que ça, je me suis laissé guider par le plaisir d’aller revisiter la correspondance, d’aller revoir comment je l’avais jouée… En faisant ce voyage, je tombais sur ma propre vie. Les ricochets qu’il y a entre ce que l’on lit et ce que l’on vit, c’est ce qui crée l’émotion.

Cette adaptation, finalement, ouvre cette partie de l’œuvre de Flaubert au grand public… Le ressentez-vous lorsque vous rencontrez les gens ?

Oui mais je n’ai aucune prétention pédagogique. Mon seul souhait est que le plaisir que j’ai eu non seulement à interpréter Flaubert et à écrire ce livre, soit partagé avec ceux qui auront la gentillesse de le lire. Ce qui est notamment intéressant c’est cette vie paradoxale entre l’ermite de Croisset et le mondain parisien.

Écrivain, auteur, comédien… Envisagez-vous une adaptation de l’ouvrage à la télévision ou au cinéma ?

C’est un souhait que j’ai extrêmement net, clair… J’y réfléchis en ce moment. On en a parlé avec Gérard Depardieu, je lui ai dit que j’aimerais bien que l’on prenne le temps d’en parler, pour évoquer, justement, cette possibilité soit d’une télévision, soit d’un film où il incarnerait magistralement ce personnage.

Pour conclure, vous venez à Nancy… En voiture…

J’ai la chance d’avoir une bonne voiture et j’ai décidé, comme beaucoup d’autres acteurs, de faire la tournée en voiture. C’est un endroit très hermétique… Et en plus, on peut admirer la nature ! Puis j’aime bien Nancy. J’y ai eu des expériences très belles, j’avais lu, à l’occasion du Livre sur la Place, du Flaubert à l’Opéra et ensuite, sous la houlette de Françoise Rossinot, j’avais joué du Molière, du Flaubert et un seul en scène où je mélangeais tous les textes dans trois lieux différents de Nancy. Une expérience incroyable. Et j’ai un souvenir plus émouvant, quand j’ai rendu visite aux enfants malades au CHU de Nancy.

Crédits photos : Alexandre Marchi

18 avril 2018 0 réactions
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Philippe Caroit – “J’aime bien porter des personnages excessifs”

Philippe Caroit – “J’aime bien porter des personnages excessifs”

« Le Journal de ma Fille »… Ce journal intime qui intrigue les parents. Qu’est-ce qui vous a plu à la lecture de la pièce ?

La pièce s’appelle « Le Journal de ma Fille » mais, en fait, on est deux personnages, les deux parents, la fille n’est là qu’à travers son journal. On s’y plonge, même si, au début, la mère n’est pas d’accord. Il y a un gros antagonisme entre eux, déjà parce qu’ils sont en train de se séparer. Lui est assez impulsif et caractériel, elle, est plus psychologue. C’est une enseignante plutôt de gauche alors que lui est plutôt à droite. Lorsqu’ils vont se plonger dans ce journal, ils vont découvrir des choses sur eux. Il n’est qu’un prétexte. C’est plus une pièce sur un couple se déchirant et qui va peut-être, ou pas, se retrouver. J’ai accepté cette pièce pour le personnage. C’est une vraie comédie. C’est un personnage barré, très excessif et j’aime bien, au théâtre, porter des personnages plus excessifs que ceux que je joue en général dans les films ou les téléfilms. C’est un espace de jeu plus large, j’aime bien hurler, me rouler parterre. C’est une pièce bien écrite avec beaucoup de jeu.

D’autant que vous n’êtes que deux comédiens !

Oui, on est là tout le temps. Déjà ça, jouer un duo, c’est un exercice qui m’intéressait et que je n’avais jamais fait. Et là, il ne faut pas se tromper sur son partenaire et pour le coup, ça a été une des choses que j’ai dites au producteur, « je suis partant si on est d’accord sur ma partenaire ». Et quand est arrivé le nom d’Anne Jacquemin, j’étais ravi. J’avais tourné avec elle mais on n’avait jamais joué ensemble au théâtre. Je savais qu’elle allait amener exactement ce que je voyais dans le personnage de Magali. Et puis, c’est la première fois que je travaille avec le metteur en scène Jean-Luc Moreau. Tout ça fait que c’est arrivé au bon moment avec une pièce qui me réjouissait ! On s’amuse beaucoup.

Les premières lectures avec Anne Jacquemin ont-elles confirmé vos certitudes ?

Absolument. Je n’avais pas de doute et les premières lectures m’ont encore plus conforté. Je sentais que la pièce parlait plus du couple que de l’enfant et cela nous a, à tous, sauté aux yeux dès le départ.

Et si le public répond présent c’est aussi parce qu’il s’identifie à ce couple…

Bien sûr. Et une chose qui était moins évidente et qui m’est apparue rapidement quand on a commencé la tournée, c’est que, étonnamment, la pièce est transgénérationnelle. On a eu une salle quasiment composée que d’ados parce qu’il y avait une section théâtre d’un lycée qui est venue. Ils ont ri et adoré. C’était un très bon test. Les thèmes abordés, ils les connaissent très bien. Quant aux gens plus âgés, ils s’y retrouvent parce qu’ils ont été parents… Et les parents d’enfants âgés de 8-10 ans se disent « est-ce que ça va nous tomber dessus » ? On a une « cible » très large. C’est assez réjouissant.

C’est rassurant lorsque l’on sait que les ados sont hyperconnectés sur les réseaux où ils racontent leur vie…

C’est vrai… D’ailleurs on en parle. La question soulevée est intéressante… Des études sociologiques ont-elles mesuré l’impact négatif qu’auraient les réseaux sociaux sur la pratique du journal intime ? Je ne sais pas, le journal, c’est vraiment propre à soi alors que les réseaux, c’est plus pour communiquer avec ses copains, s’inventer une vie…

Du coup, inversement, ces réseaux n’ont-ils pas, quelque part, sacralisé ce journal intime…

Si ! C’est vraiment ce qu’on a sur le cœur et non ce que l’on raconte pour paraître, pour exister. D’ailleurs, dans la pièce, le journal grossit, au fur et mesure. Il prend de plus en plus d’importance dans la relation des parents. La pièce démarre sur un ton assez réaliste puis on emmène les gens dans un ton qui nous permet d’aller loin… C’est beaucoup d’énergie, parce que ce sont deux personnages très agités. C’est efficace très et jouissif !

13 avril 2018 0 réactions
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VANESSA GUIDE – INTERVIEW

VANESSA GUIDE – INTERVIEW

Entretien avec la Bisontine Vanessa Guide qui crève l’écran aux côtés de Max Boublil dans le film de Julien Hallard « Comme des Garçons ». Il a été présenté, en avant-première, à l’UGC Ciné-Cité de Ludres en présence de l’équipe du film.

○  ○  ○

Vous passez avec aisance de la télévision au théâtre et au cinéma… Quel regard avez-vous sur votre parcours ?

Je ne me rends pas toujours compte du chemin parcouru, j’ai l’impression de ne jamais arrêter. J’ai commencé le théâtre à 12-13 ans, à Besançon. Et même avant ça, j’ai toujours eu le goût du spectacle. Petite, je grimpais sur les tables, je chantais du Edith Piaf pour mon premier public, ma famille. C’est assez paradoxal, je suis assez réservée et timide dans la vie ; mais il se passe quelque chose quand je suis sur scène. Je n’ai, pas peur de me remettre en cause. Je prends chaque projet comme un défi, c’était le cas pour « Comme des Garçons » où j’ai dû apprendre à jouer au foot, à taper à la machine à parler italien… J’adore ça !

Qu’avez-vous ressenti à la lecture du scénario ?

J’ai tout de suite aimé le film ! Quand on m’envoie un scénario, je ne me focalise pas sur le personnage, j’ai besoin de voir l’histoire dans sa globalité, de voir si ça me parle… Est-ce que j’ai envie de raconter cette histoire… Et après, évidemment, je me recentre sur le personnage que l’on me propose. J’aime bien que les deux soient réunis.

Ce fut le cas visiblement !

Oui ! J’ai essayé de ne pas m’emballer parce que ce n’était pas une proposition ferme, j’étais en concurrence avec d’autres filles, mais c’est le jeu. En même temps, je trouve ça bien, je me sens plus légitime, après, sur le tournage. Et puis c’est une manière de rencontrer le réalisateur, de voir sa façon de travailler. C’était un premier film pour Julien Hallard. Pour lui, c’était bien de voir si ça fonctionnait. J’avais très envie d’être choisie. J’ai aimé le côté historique du film. Même si c’est romancé, on part de faits réels, l’histoire de ces filles m’a beaucoup touchée. J’aime les femmes fortes, la détermination de ces filles qui n’ont rien lâché, juste pour avoir le droit de jouer au foot dans une société loin d’être évidente pour elles. Et puis il y avait le challenge du foot !

Un challenge que vous avez relevé…

Ça a été très compliqué. Je suis très sportive. Le sport a toujours fait partie de ma vie mais je n’avais aucune accointance avec le ballon ! Je n’avais jamais tapé dedans et je ne m’intéressais pas au foot avant le film, mais ça ne me faisait pas peur. Je m’y suis mise à fond, pendant six mois, trois fois par semaine, le but n’était pas d’être embauchée par le PSG, juste d’être crédible !

Cette histoire nous rappelle aussi que, pour les femmes le Moyen Âge n’est pas si loin… Une époque où la phallocratie régnait sans partage…

Complètement ! Ce n’est pas si loin. Notre histoire se passe un an après Mai-68 et on se dit que les choses n’ont pas bougé si rapidement que ça. Là, on est en province, à Reims, et les mentalités n’ont pas changé du jour au lendemain. On est dans un monde gouverné par les hommes et trouver sa place dans un milieu qui peut être aussi macho que celui du football, à cette période-là, n’était vraiment pas évident. En ça, elles ont été des guerrières, des pionnières pour lesquelles j’ai beaucoup d’admiration.

D’autant qu’elles ne sont pas forcément soutenues par les mouvements féministes…

Non, au contraire ! Le MLF était contre elles. Il les voyait comme des objets sexuels pour des hommes pervers qui en profiteraient. Il y a, je pense, une incompréhension, entre le combat de ces femmes et les féministes. Les filles de Reims avaient juste envie de jouer au foot.

Face à ce mouvement, on a ce personnage de Paul Coutard, campé par Max Boublil… Comment s’est passé le tournage ?

Je connais Max depuis un petit moment. On s’est rencontrés quand je suis arrivée à Paris. Ça fait 10 ans qu’on se croise, on a des amis en commun, j’ai participé à certains de ses sketches. Mais on s’est vraiment découverts sur ce film. Je l’adore, on s’est très bien entendus et il me fait beaucoup rire. Il a été très respectueux et d’un grand soutien, dans notre travail. Il venait nous voir à l’entraînement. Lui et Bruno Lochet, qui forment un super-tandem, ont été des partenaires géniaux. Avec Max, on se chambre beaucoup en interview… Mais qui aime bien châtie bien ! J’ai beaucoup d’affection et de respect pour lui. Il s’autoproclame féministe depuis qu’il est papa de deux petites filles. C’est un mec très élégant.

Même son personnage qui apparaît comme un indécrottable macho mais qui, au final, œuvre sans relâche pour le féminisme !

Oui alors que l’on part d’un personnage caricatural, tête à claques. Tout ça lui tombe dessus malgré lui mais il est pris à son propre jeu… Il va au bout, en les soutenant et en faisant en sorte que ces filles obtiennent des licences et soient reconnues. Au final, c’est plutôt un mec bien.

Et pour un macho, se séparer de sa voiture de sport est un gros sacrifice !

C’est vrai qu’il a été au bout !

6 avril 2018 0 réactions
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LA BAJON – INTERVIEW

LA BAJON – INTERVIEW

Il paraît que vous êtes folle à lier… C’est vrai ?

Exactement, c’est une très bonne info !

Une folie que l’on retrouve donc dans vos spectacles où vous livrez votre regard et cinglant acéré sur notre société… Un regard juste !

Écoutez, je ne sais pas s’il est juste mais en tout cas, ça part d’une volonté de mettre en lumière tout ce qui nous choque et nous indigne dans notre société. A partir de là, on essaie d’être le plus sincère possible.

Vous y réussissez en épargnant personne, vous ne vous contentez pas d’allumer les politiques et autres personnalités. Tout le monde y passe !

Oui est surtout on ne prend position pour personne. C’est notre objectif lorsque l’on écrit. En politique comme en religion, on est apolitiques et athées ! Ce qui plaît c’est que l’on s’attaque vraiment à tout le monde. Et le retour que j’ai du public c’est « merci de dire des vérités » ! C’est vraiment ça qui fait visiblement du bien aux gens, ils s’y retrouvent complètement.

D’autant que l’on est dans une époque où être humoriste n’est pas la chose la plus facile…

Non parce que, déjà, on est très nombreux… Et puis parce qu’il y a une volonté d’uniformisation et de faire taire. J’ai l’impression dès que l’on dit quelque chose, que l’on aborde un sujet et que l’on dit trop de choses, les gens sont très vite choqués. Alors que dans les années 80-90, on s’exprimait bien plus et ça ne choquait personne.

Est-ce que cela influence votre travail d’écriture ?

On y pense mais on ne s’interdit pas grand-chose… On s’interdit le manque de respect et la facilité mais on ne s’interdit pas de dire ce que l’on a envie et besoin de dire. On y va ! Tout en essayant de ne pas être provocateur.

Vous vous êtes connaître grâce à vos vidéos qui ont boosté votre notoriété. Un succès, qui par les réseaux, est souvent grand et soudain. Comment avez-vous gérer tout cet engouement ?

C’est vrai que c’est impressionnant… Et on le vit très bien ! C’est surtout extrêmement touchant quand quelqu’un me reconnaît dans la rue… Je n’ai pas droit à un simple « salut », il y a vraiment une émotion, les gens me disent « continuez » ! C’est vraiment encourageant, notamment l’amour de ceux qui viennent voir le spectacle et qui me surprend toujours.

Comment avez-vous transposé cet univers du web à la scène ?

Avant les vidéos, j’étais déjà sur scène mais c’est vrai qu’avec les vidéos, j’ai dû l’adapter. Les gens qui venaient avaient adoré l’avocate, on l’a donc mise sur scène, on ne voulait qu’ils soient déçus et cela a apporté un plus incroyable au spectacle. Et ça nous a permis de créer ce personnage sur scène qui est différent de celui des vidéos. Du coup, on a ramené ainsi d’autres personnages mais dans des sketchs totalement différents mais ça reste des personnages que le public a aimé.

L’avocate de Sarkozy, le médecin de Chirac, l’avocate de Pénélope Fillon… La galerie va-t-elle s’agrandir ?

Ah oui ! On départ, ce qui me faisait vraiment vibrer, c’était de faire des métiers différents. On n’a qu’une seule vie, j’aurais voulu être beaucoup de gens. Et puis là, le public s’y retrouve. Quand je joue une prof de français, les profs dans la salle étaient contents parce que l’on parlait d’eux d’une façon jamais péjorative, cruelle ou encore moqueuse. On a envie que les personnages soient touchants. Alors oui, la galerie va s’étoffer, on se fixe toujours des défis d’aller chercher des personnalités différentes, de le jouer à chaque fois différemment.

Vous ne tenez pas en place… Après avoir conquis la capitale, vous partez à la conquête de la Province. Comment se passe cette virée ?

C’est complètement dingue ! C’est une vraie rencontre avec le public, c’est quasiment complet partout. A la fin des spectacles, je reste pour rencontrer les gens, échanger, faire des photos… C’est vraiment top.

📷 : Pascalito

6 avril 2018 0 réactions
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KEV ADAMS – INTERVIEW

KEV ADAMS – INTERVIEW

Entretien avec Kev Adams qui a présenté, en avant-première, « Love Addict ».

○  ○  ○

On te retrouve dans le premier rôle d’une comédie romantique. Qu’est-ce qui t’as touché dans cette histoire ?

C’est justement le côté comédie romantique très élégante, un peu anglo-saxonne, inspirée de films comme « Coup de Foudre à Notting Hill », « Hitch » ou encore « Crazy, Stupid, Love », avec Ryan Gosling. Et je trouvais le postulat de départ très original. Sur le papier, ce mec qui a besoin de séduire toutes les femmes n’est pas forcément un personnage qu’on aime. En même temps, comme il se fait soigner, que son médicament c’est une femme, j’ai trouvé ça super… Un personnage plein de contradictions. Il y avait des choses à jouer, à défendre dans ce style de film que j’adore.

Tu parles d’élégance, le costume trois-pièces te va très bien !

Figure-toi Yannick que c’est devenu ma tenue habituelle ! À l’heure où je te parle, si tu veux tout savoir, je suis en costume six pièces ! Il y a tellement de pièces que je ne sais plus où les mettre !

On retrouve aussi Marc Lavoine, dans le rôle de ton oncle. Comment se sont passées les premières prises ?

Très bien ! Il y a eu tout de suite une connivence entre nous. Je me suis éclaté à jouer avec lui ! Je ne le connaissais pas du tout. Je connaissais juste sont travail au cinéma et dans la musique. C’est un grand comédien, il a un rythme incroyable, il invente sans cesse. Ça a été génial. Et ce neveu et cet oncle qui vivent ensemble, ils sont la seule famille que l’un et l’autre ont, j’ai trouvé ça très touchant.

L’autre duo est celui que tu formes avec Mélanie Bernier, comme dans « Tout là-Haut ». Duo qui fonctionne décidément très bien.

Je vais encore passer pour Monsieur Compliment mais pour moi, Mélanie est l’une des meilleures comédiennes que l’on ait en France. Elle est très forte, que ce soit dans le drame ou la comédie, elle peut tout jouer. Ce rôle de Marie-Zoé lui va comme un gant. J’ai beaucoup aimé la relation entre les deux où, finalement, ils sont un peu le médicament de l’autre. Elle se soigne en rencontrant ce mec qui lui fait comprendre que, dans sa vie, il y a des choses qui ne vont pas et lui, se soigne grâce à elle.

Elle utilise, pour soigner Gabriel, une ceinture électrique… Était-elle réelle ? Si ce n’est pas le cas, la synchro est réglée à la milliseconde près !

Ce n’est pas réel, c’était trop risqué. Du coup c’est joué et je suis content de voir à quel point cette scène fonctionne bien.

L’autre tournant du film est aussi le recrutement dans cette entreprise de lingerie où tu es choisi pour ton potentiel… Mais aussi, au final, pour ta capacité à ramener des filles.

C’est vrai que c’est l’un des aspects même s’ils l’engagent surtout pour son potentiel. Quand ils voient ce mec arriver, ils se disent, effectivement, si en plus de ça, il peut nous amener des femmes dans le bureau, ce sera super  ! Frank Bellocq, le metteur en scène, a voulu montrer toutes les formes d’amour. Il y a l’amoureux exubérant, constant, passionné, que joue Gabriel, l’amoureux frustré, joué par ces trois « geeks » au bureau qui rêvent de rencontrer des filles… Et puis il y a l’amoureux déçu, avec Marc Lavoine, qui a pris la décision définitive de rester cloîtré chez lui en attendant l’amour de sa vie. On peut tous se reconnaître dans un des personnages.

On retrouve aussi des clins d’œil à Tarantino avec la scène de « Pulp Fiction » mais aussi l’incroyable Michael Madsen, rappelant « Kill Bill ». Du Madsen pure souche. Comment l’avez-vous convaincu ?

D’une manière assez simple. On a envoyé le scénario à son agent, il a lu les scènes en anglais, ça l’a fait marrer. Il a rencontré Frank avec qui le courant est vite passé puis on s’est rencontré et, là aussi, le courant est passé. Il était hypercontent qu’on l’appelle pour un film français. Il a adoré tous les clins d’œil au cinéma de Tarantino qu’il a aimé jouer. C’était une vraie chance de l’avoir. Ce qui est assez dingue c’est que quand Frank a écrit le film, il disait que pour jouer le rôle de Dikinson, la référence serait Michael Madsen… Ça paraissait impossible, inaccessible et finalement ça s’est fait comme pour les autres rôles, on lui a envoyé et il a aimé ! C’était génial d’avoir Michael Madsen dans le film.

Et en version originale, il n’est pas doublé !

Eh bien non, sans sa voix qui nous a tous marqués, ce n’est plus Michael Madsen. Si t’as vu juste un Tarantino dans ta vie, tu t’en souviens, c’est quelque chose de mythique dans le cinéma. Il était important qu’il ne soit pas doublé, qu’il soit Michael Madsen, tout simplement. Et ce qu’on trouvait génial c’est qu’au début, quand il arrive dans la boîte et qu’ils montrent la photo du boss, on se dit qu’ils ont pris une photo de Michael Madsen mais que ce n’est pas lui qui va surgir… En fait, c’est bien lui et on se dit wouah, le mec est là !

1 avril 2018 0 réactions
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Jean-Claude Camus – Interview

Jean-Claude Camus – Interview

Jean-Claude Camus sera en dédicaces à la FNAC vendredi 6 avril pour présenter son livre « Pas né pour ça ». Entretien sans langue de bois avec le producteur emblématique de Johnny Hallyday.

○  ○  ○

Vous venez présenter votre livre « Pas né pour ça »… Vraiment ?

C’est ce que je me suis souvent dit dans ma vie. Chaque fois qu’il m’arrivait quelque chose d’exceptionnel, c’est une réflexion que je me faisais, je me disais « qu’est-ce que je fais là ? Si mon père me voyait… » C’est pour ça que je tenais à ce titre, que mon éditeur ne trouvait pas forcément bon, mais j’y tenais.

Lorsque l’on regarde votre carrière, vous avez vécu les grandes heures du spectacle et de la chanson. Quel regard portez-vous sur cet univers aujourd’hui ?

Oh mon dieu ! Ce métier de vrai producteur est un métier qui est en train de mourir. Il ne reste presque plus de producteurs indépendants. Maintenant, ce sont des firmes, souvent étrangères, qui sont dans les budgets et où il faut absolument dégager des bénéfices. On rogne partout. Le métier a été foutu en l’air par l’avance de 12 millions d’euros qu’a faite Monsieur Coullier, en 2010. Ce qui ne s’était jamais fait dans le métier. Jamais un artiste ne demandait une avance ou encore une garantie, ça ne s’était jamais vu. Derrière, tous les avocats spécialisés se sont engouffrés. On a vu des petits chanteurs arriver, bardés d’avocats demandant des avances… Désormais, on pense argent et non plus carrière.

Vous êtes de ces producteurs suivant vos artistes en tournée. On vous a d’ailleurs vu aux côtés de Mimie Mathy lors de sa venue à Ludres…

Ben oui, évidemment ! J’ai passé ma vie, quasiment tous les jours, sur la route. J’allais voir tel artiste puis je rentrais dans la nuit parce qu’il fallait s’occuper du bureau et ainsi de suite. Pendant des années, ça a été ma vie.

Dans ce livre, vous assénez des vérités… Mais finalement, vous avez toujours dit ce que vous aviez à dire !

Absolument. Ça a toujours été ma réputation. Je n’ai jamais été courtisan des artistes. Je leur ai toujours dit la vérité même si, parfois, cela ne passait pas bien, il faut juste trouver le bon moment pour parler à un artiste. Il ne faut pas être fan et rester lucide. On peut aimer mais ne pas être fan.

En France, vous avez été le premier à vous attaquer aux stades avec les concerts de Johnny. A quel moment cette idée un peu folle, à l’époque, vous est venue ?

Déjà, j’ai inventé ce métier. Le métier de producteur-tourneur n’existait pas en France. Quand je suis arrivé, les artistes avaient un agent, un impresario et puis c’était des associations ou des comités des fêtes qui achetaient une date. Il n’y avait pas de tournées suivies. Puis les choses ont évolué. J’ai toujours aimé le grandiose, c’est pour ça que l’on s’est si bien entendus avec Johnny, il disait « Jean-Claude ne me dit jamais non, c’est pour ça que je suis avec lui ». Du coup, ça a été une évolution de carrière normale. On est passé aux stades après Bercy. Il faut toujours voir plus loin et plus grand.

Comment avez-vous vu et vécu l’évolution de Johnny ? L’avez-vous, quelque part, construit ?

Non, on ne peut pas dire ça. Johnny est un type tellement hors norme qu’il aurait fait sa carrière. Après, oui, j’ai apporté des choses, j’ai aidé à la construction mais j’avais tous les ingrédients pour le faire. En revanche, moi, je n’aurais pas fait la même carrière si je n’avais pas eu Johnny Hallyday !

Peut-on dire alors que vous l’avez professionnalisé ?

Disons que j’ai su le guider. On a surtout fait le meilleur coup de sa carrière. C’était du temps de Nathalie Baye. Deux albums étaient sortis et ne marchaient pas, il avait un passage à vide. On passait notre temps à lui dire qu’il fallait changer de producteur de disques et lui répondait « Mais qui ? », ça l’énervait. Jusqu’au jour où l’on a réussi à monter un dîner avec Michel Berger. À la fin du repas, avec nos deux timides l’un en face de l’autre ce n’était pas facile, finalement, Johnny finit par lâcher, en balançant deux trois petits coups de pied sous la table, « Michel, est-ce que vous accepteriez de me faire une chanson ? » Il y a eu un grand blanc et Michel lui répond : « Non Johnny, pas une chanson, un album ! » Et là, ça a été un nouveau départ pour Johnny et ça ne s’est plus arrêté avec Goldman, Roda-Gil, Obispo, etc. De même qu’il doit sa longévité au fait d’être allé en Province. Quand je lui ai dit « ce n’est pas normal que les gens en Province n’aient pas ce que tu fais à Paris », il l’a tout de suite compris et admis. Sur le plan financier, c’était moins intéressant, mais il a fidélisé son public.

Quoi qu’il en soit, le public reste marqué par les événements, comme le Parc des Princes, que vous avez produits…

Quand vous êtes dans votre boulot, même si vous êtes débordé, c’est normal. Pendant 10 ans, ma fille m’a dit de faire ce livre, j’ai fini par céder et c’est maintenant que je réalise mon vrai parcours, que je me dis « j’ai fait ça ! » On a vu, hélas après le décès de Johnny, que, dans les médias on a parlé du « producteur historique Jean-Claude Camus ». Ça me touche beaucoup, ça m’émeut.

Que vous inspirent les événements autour de l’héritage de Johnny ?

Ça me fait beaucoup de peine, cela aurait été mieux de régler ces problèmes en famille. Je trouve ça très malheureux, je ne pense pas que l’on aurait dû mettre ça sur la place publique.

Vous évoquiez votre fille Isabelle, qui a, elle aussi, bousculé les codes, avec « Un Gars, une Fille » et qui n’a pas choisi la facilité malgré son nom !

Absolument. On voit que, maintenant, les télés font beaucoup de programmes courts avant les JT. Elle n’a pas utilisé son père, elle a emprunté de l’argent sans m’en parler, elle l’a fait toute seule !

Après la musique, vous vous êtes lancé dans l’univers du théâtre…

Écoutez, j’y suis entré contraint et forcé. J’avais juste fait deux-trois pièces avant. Un jour, Michel Sardou est arrivé et m’a dit « j’ai acheté le théâtre de la Porte Saint-Martin ». Je lui ai « t’as pas fait ça ! » Et comme on faisait tout ensemble, j’y suis rentré et je me suis attaché au théâtre, aux comédiens. Et puis, au bout d’un an et demi, comme tout artiste qui se respecte, il avait eu son joujou, il n’en voulait plus. C’est vrai aussi qu’il était en procès avec Tréma… Du coup je lui ai racheté ses parts. Quand je suis arrivé, les vieux directeurs de théâtre se sont demandé ce que le show-biz venait faire là ! Et finalement, j’ai réussi, je n’en reviens pas moi-même !

On vous sent heureux !

Oui, je suis un homme heureux. Je ne suis pas dans l’amertume. Je m’aperçois que j’ai eu un parcours hors norme et j’ai ce théâtre qui me donne beaucoup de joie. Et puis je retrouve mes artistes… Ma Mimie Mathy, ma Line Renaud, mon Christophe Maé que j’adore, je suis toujours dans l’ambiance !

📷 : Alexandre Marchi

1 avril 2018 0 réactions
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Gaëlle Pauly – INTERVIEW

Gaëlle Pauly – INTERVIEW

Gaëlle Pauly, l’artiste nancéienne interprète le rôle de Bébé dans Dirty Dancing.

○  ○  ○

Vous avez fait vos classes à Nancy où vous êtes passée par le Conservatoire et avez fréquenté l’Opéra. Quels souvenirs gardez-vous de cette période ?

C’est toute mon adolescence. J’ai encore toute ma famille à Nancy, c’est la source !

Trouvez-vous le temps d’y revenir ?

J’avoue que je ne reviens pas très souvent, au grand désespoir de ma famille, je pense. Je dois revenir deux fois par an.

Et vous voilà maintenant dans « Dirty Dancing » où vous reprenez le rôle de Bébé…

Oui, j’ai passé une audition et ça l’a fait ! Tout simplement.

Le film n’est pas forcément de votre génération, comment avez-vous préparé cette audition ?

J’ai regardé le film pour m’imprégner de l’ambiance, de l’œuvre… Et après, pour aborder le rôle, c’est le travail classique d’un texte, notamment sur les émotions dans les scènes que je devais jouer en audition… Me créer ce que l’on appelle la backstory… En fait, le plus simplement possible mais en y mettant un peu de moi.

 

Dans le personnage de Bébé, y a-t-il quelque chose qui vous a interpellée ?

Pas forcément… Après, je sais qu’elle me ressemble beaucoup, notamment sur la détermination qu’elle peut avoir… Mais aussi dans le fait qu’elle ne voit que le côté positif des choses, des gens… Qu’elle se dit que tout est possible… Je suis une grande rêveuse ! Je veux toujours voir ce qu’il va bien.

Vous avez joué dans d’autres spectacles musicaux, celui-ci a-t-il une saveur particulière ?

Déjà, l’expérience m’a été utile. Ensuite, là, j’ai le rôle principal féminin alors qu’avant, j’étais dans les ensembles, donc moins mise en avant. C’est la première fois que j’ai un rôle important.

C’est aussi une belle évolution bousculée par une blessure assez grave – une fracture du tibia – en début d’année… Comment s’est passée la reprise ?

C omme Bébé, ma détermination a été plus forte que jamais. Concrètement, je ne me suis jamais arrêtée. J’avais le plâtre mais je fais mes exercices tous les jours. Je ne voulais pas lâcher physiquement pour revenir le plus vite possible. Après, il a fallu accepter la nécessité de me reposer. J’ai dû trouver l’équilibre entre les exercices et le repos. Avant que le plâtre ne soit retiré, j’avais commencé ma rééducation chez mon kiné pour le renforcement musculaire puis j’y suis allée quotidiennement. J’ai travaillé aussi à la maison. Le moral a énormément joué et compté sur ma reprise qui a été très rapide. Trois semaines après avoir ôté mon plâtre, je cours et je danse !

Ce sont des délais de sportifs de haut niveau !

C’était le but. Je suis très bien entourée avec un kiné sportif incroyable connaissant les enjeux. C’est même lui qui me calme ! Et grâce à ça je remonte sur scène ce mercredi 28 mars.

Est-ce que pour vous, l’objectif n’était pas, aussi, d’être remise sur pied pour la date de Nancy ?

Complètement ! Je me disais que Nancy arrivait en fin de tournée. Depuis le début de ma blessure, je me répétais il faut que je sois sur pieds pour jouer à Nancy  ! Effectivement, c’était l’objectif et pour être en forme pour la date nancéienne, j’espérais être sur scène un peu avant. Ce qui sera le cas, j’aurai une semaine de spectacle dans les pattes, je serai en pleine forme pour ma région !

📷 : Philippe Fretault

1 avril 2018 0 réactions
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ARNAUD DUCRET – INTERVIEW

ARNAUD DUCRET – INTERVIEW

Entretien avec Arnaud Ducret qui vient, ce lundi, présenter, en avant-première à l’UGC Ciné-Cité, « Les Dents, Pipi et au Lit ». Il sera accompagné du réalisateur, Emmanuel Gillibert.

○  ○  ○

On vous retrouve dans cette douce comédie sentimentale qui commence, pourtant, par une Guerre des Roses mais avec deux enfants. Comment s’est passé le tournage avec ces têtes blondes ?

Exactement ! Ça s’est super bien passé. Ils étaient très professionnels, ils connaissaient leur texte par cœur. En revanche, le temps de concentration d’un enfant n’est pas le même que celui d’un adulte, autant vous dire, avec l’énergie qu’ils ont, il faut que nous, on reste dans notre énergie et il faut être absolument au service du metteur en scène et des gamins pour extraire au mieux ce que l’enfant a à nous offrir.

On vous sent en tout cas à l’aise !

Oui, je l’étais. Emmanuel Gillibert m’a mis en confiance, on était dans l’écoute. Et moi, j’ai besoin de travailler dans la bonne humeur et c’était le cas sur le plateau. Quant aux enfants, je les adore ça, j’ai un bon feeling avec les gosses, tout s’est bien passé !

On le ressent à l’écran même si, parfois, vous utilisez la corruption pour parvenir à vos fins ! Et ils vous le rendent bien !

(Rires) Ce sont eux qui commencent ! Le plan des Smarties, par exemple, je n’ai jamais rien demandé ! C’est eux qui ont commencé à me dire on va dealer les Smarties. Ce qui est d’ailleurs assez drôle. Ce que voulait Emmanuel Gillibert c’était aussi que les enfants aient le pouvoir, ils reprennent toujours la main. Parfois, je dis pas mal de gros mots devant eux parce que mon mode de vie fait que je m’en fiche totalement et là aussi, les gamins reprennent la main en me demandant de l’argent dès que je dis un « putain » !

Les gamins et Louise Bourgoin avec qui vous cohabitez également. Comment s’est passée cette collaboration ? La connaissiez-vous ?

Non et je crois que l’on ne s’est même pas croisés. On s’est rencontrés pour le tournage et ça s’est tout de suite bien passé. Louise est une super-camarade de jeu, elle est très ouverte, propose plein de choses et écoute ce que tu proposes aussi. Du coup, c’est un vrai travail de duo. Et puis elle est naturellement belle. Dans le film, elle a cette douceur et cette beauté que l’on voit, notamment, quand ils la filment avec sa robe rouge, le réveillon du jour de l’An. Au début, les deux paraissent improbables et finalement ça se marie plutôt bien.

Elle a d’ailleurs oublié les effets néfastes de l’abus de Malibu !

Ouais ! Avec le Malibu, on espace les verres ! Elle a oublié ça et surtout, elle est, comme beaucoup de femmes et beaucoup de mamans, au service de ses enfants et elle redécouvre la fête. C’est d’ailleurs plutôt bien fait, ça… Ce moment où elle dépose ses enfants à la gare et qu’elle reprend la fête…

 

 

C’est en effet à ce moment que la maman s’efface et la femme revient… Quoi qu’il en soit c’est aussi elle qui, quelque part, vous fait faire le bilan de votre vie à 40 ans…

C’est ça et ce qui est assez drôle, c’est pour ça que ça m’a plu, je me suis rendu compte que ce sont les gosses qui le font devenir adulte. Je suis, dans le film, un éternel enfant et c’est justement eux qui m’en font prendre conscience.

Tout autre chose… Il y a la scène du canapé… Était-elle écrite ou vous êtes-vous livré à une scène d’impro dont vous avez le secret ?

Elle était écrite mais soit on effleure le truc et ça devient vulgaire, soit on part totalement dans l’absurde et ça devient totalement burlesque et les gens vont partir avec nous. Et c’est ce qui se passe, au début les gens sont un peu gênés puis d’un coup, quand on me voit derrière le canapé, ils sont pliés de rire. C’était, je pense, cette ligne qu’il fallait franchir.

Est-ce que Louise Bourgoin a tenu le coup et maîtrisé son fou rire ?

Non ! Elle était pliée de rire et les mecs de la technique, derrière, ont été obligés de sortir pour rire ! En plus, à un moment, Emmanuel Gillibert dit « coupez ! » et moi je lui dis « non ! Laisse-moi, je vais t’en donner plein et après tu choisiras ! »

Sans dévoiler la fin, le film se finit comme un « beau film » !

Comme une belle comédie romantique, oui. « Les Dents, Pipi et au Lit », les gens pensent que c’est un film pour la famille, alors qu’il n’a jamais été écrit comme ça. Après, les enfants qui sont dans la salle prennent ce qu’ils ont à prendre. Ils ne comprennent pas tout mais ils se marrent et s’identifient aux deux gamins qui font la misère au père Antoine. Pour la fin, ils voulaient se moquer des clichés des comédies romantiques en étant une comédie romantique.

Cliché dont vous vous moquez avec Louise un peu plus tôt dans le film… Un cliché que vous vivez pleinement finalement…

Oui, bien sûr ! Et en fait, c’est la vie, tout simplement, et c’est pour ça qu’on le vit. Je suis content parce qu’avec Louise, ça marche très bien, on y croit en ce couple.

Et même si on devine ce qui va se passer, il y a, en effet, différents niveaux de lecture…

C’est ça, j’ai un enfant de 5 ans et demi, il est venu voir plein de projos et il m’a dit « est-ce qu’il est là le petit garçon, je l’adore ! » Mon petit s’identifie à lui, ça veut dire qu’ils ont leur histoire à eux qu’ils lisent en regardant le film.

Et il vous demande des Smarties maintenant ?

Non ! Il me demande des bonbons et des chewing-gums !

Pour conclure, vous avez plusieurs films à venir, vous n’arrêtez pas ! C’est presque de la boulimie !

Pas trop, ça fait trois films par an, certains en font beaucoup plus que moi. J’en refuse plein et j’essaie de faire attention à ne pas en faire trop. Après, quand on me propose des projets qui me plaisent, j’ai du mal à dire non. Trois films m’ont été proposés pour la fin 2018 et 2019, ils sont formidables, je n’ai pas pu dire non ! Deux sont des pépites, je ne pouvais pas ne pas les faire. Ce n’est pas de la boulimie, nous, les comédiens, on ne travaille pas tous les mois et des fois, quand il n’y a plus de boulot, on se demande si on nous a oubliés. Il faut trouver le bon équilibre.

 

1 avril 2018 0 réactions
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Slimane met les choses au point

Slimane met les choses au point

Avec son deuxième album, « Solune », l’artiste se livre et décoche quelques vérités.

En ouverture de son deuxième opus, « Solune », Slimane recadre les choses. « Voici les mots qui ont failli mourir avant de naître/Il paraît que j’ai vendu mon âme et pleurniché mais faut pas… ». Ou encore : « J’aime, raconter mes peines mais je ne pense pas que je suis faible/Quand je suis à terre, je relève la tête, moi »… « Heureusement, j’avais quelques amis/Mounir, grâce à toi j’ai mangé alors merci »… Celui qui a remporté la saison 5 de The Voice envoie, d’entrée de jeu, un slam rageur qu’il a signé de sa plume et dans lequel « à tous, (il) demande pardon ». « Cet album est pour vous ! », assène-t-il dans un final puissant.

Dans la foulée, « Viens, on s’aime », qui tourne en boucle sur les ondes, ramène dans un espace-temps plus léger, même si, là aussi, Slimane rugit… Dix-sept titres originaux jalonnent ainsi son deuxième opus dans lequel de nombreuses sonorités s’entrechoquent. Qu’elles soient electro, hip-hop, pop, orientales… L’éclectisme est au rendez-vous et est mis au service de textes sans concession, envoyés par cette voix, parfois légèrement cassée, devenue une véritable marque de fabrique. Que ce soit dans « J’en suis là » ou encore dans « Les Amis », interprétée en guitare-voix, où il rend hommage à ses proches. Des proches qui l’ont toujours suivi, soutenu… Avec qui il aime se retrouver en se disant que rien n’a changé… Et pourtant, la vie a bien changé pour celui qui remplit les salles de concert, transformant en événement chacune de ses dates. Lui qui a choisi les productions Cornolti, basées à Montauville, en Meurthe-et-Moselle, pour s’occuper de sa carrière. Même si, à son âme sœur, il se dit « Désolé », « Quand je serai grand » fait le bonheur de cette maman si chère à son cœur et « Papa Héros » salue ce père qui s’est « saigné pour qu’on manque de rien ». Ainsi, au détour d’un duo avec Camille Lellouche sur « Si on est deux », Slimane déroule… « L’Absence », signée Lucie Bernardoni, tape du poing sur la table… Celui qui « veut être vieux » rend, en guise de final, un vibrant hommage à Johnny Hallyday en reprenant le frissonnant « Marie »… La messe est dite. Slimane construit ainsi tranquillement sa carrière, sans brûler les étapes et confirme qu’il faudra dorénavant bel et bien compter avec lui. « Solune » montre au grand public toute l’étendue de son talent qui n’a pas fini de surprendre.

Slimane, « Solune », 13,99 €.

1 avril 2018 0 réactions
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THIERRY LHERMITTE – INTERVIEW

THIERRY LHERMITTE – INTERVIEW

Entretien avec Thierry Lhermitte de passage à l’UGC Saint-Jean, à Nancy, et à l’UGC Ciné-Cité, à Ludres, pour présenter, en avant-première, « La Finale ». Il était accompagné du réalisateur Robin Sykes.

○  ○  ○

On vous retrouve dans un film à la fois drôle, touchant, poignant où vous campez Roland, ce grand-père qui perd la tête… Comment s’est passée cette belle aventure, vous qui êtes rare au cinéma ?

Les producteurs m’ont proposé le rôle que j’ai lu avec beaucoup de plaisir et du coup, j’ai accepté sans discuter !

Dans le film, vous formez un joli duo, très juste, avec Rayane Bensetti. Le connaissiez-vous avant ?

Non, je ne connaissais pas du tout Rayane et j’ai vraiment passé un moment merveilleux avec lui. C’est un super acteur et un garçon exquis.

Du coup, comment se sont passées les premières prises ?

Très facilement, très simplement. Il n’y a eu aucune entrée en matière particulière. On a sympathisé et on était sur la même longueur d’ondes du point de vue de l’interprétation… Avec beaucoup de justesse et de vérité. C’était aussi simple et sympa que ça !

On le ressent… Dans le film, tout semble couler de source, tout paraît très naturel avec un Rayane Bensetti servant de lien dans une famille où le dialogue est aux abonnés absents… Et c’est, au final, lui qui la remet en marche !

Absolument ! C’est d’ailleurs étonnant de la part de quelqu’un chez qui, justement, la communication, consciente en tout cas, est rompue. Cela fait partie des qualités du scénario, d’avoir fait sortir cette famille de l’incommunicabilité.

Une famille qui vous a, comme vous le dites dans le film, « laissé sur le banc »…

C’est vrai, il dit ça mais finalement, on n’en sait rien. Ce n’est pas quelqu’un de facile, le Roland ! Il a des opinions bien senties… À mon avis, il devait y avoir des torts des deux côtés !

À propos de ces opinions bien tranchées, on découvre, en effet, un personnage sans filtres, comme la scène dans la voiture avec son ami asiatique qu’il ne reconnaît pas…

Non seulement il est sans filtre mais, probablement, il ne devait pas être loin d’être comme ça avant. Franchement, un des modèles du personnage, et c’est pour ça qu’il s’appelle Roland, c’est Thierry Roland. Et le Thierry Roland que l’on connaissait n’avait pas Alzheimer mais cela ne l’empêchait pas de dire ce qu’il pensait sans beaucoup de filtre. Là, disons que c’est une espèce d’esprit franchouillard, populaire… Ce sont des gens à qui l’on pardonne parce qu’ils sont sympathiques, il n’y a pas de mal, ils ne pensent pas à mal quand ils sont à la limite.

Il n’y a jamais de méchanceté…

Il n’y a pas de méchanceté mais ils pourraient faire attention à ce qu’ils disent ! Là, quand on entend Thierry Roland commenter la finale de 1998, c’est dingue !

On se rend compte également d’une chose tout au long du film, c’est que la musique sert de lien… Avec le passé mais aussi avec le présent…

Oui, ça, je crois que c’est le truc qui est exact chez les gens touchés par Alzheimer. La musique est souvent une zone qui n’est pas touchée et qui relie les souvenirs…

Alors qu’il aurait pu, le film, drôle et émouvant, ne tombe jamais dans le pathos…

C’est vrai qu’il arrive à être émouvant sans être triste, tout est là, tout reste léger…

Pour revenir à Rayane Bensetti, qui est excellent dans le rôle de Jean-Baptiste, il est le seul à traiter son grand-père normalement…

Il est vraiment bon, je suis bien d’accord. Pour le reste, absolument ! Et comme, il ne connaît pas en plus ce grand-père qu’il a dû voir deux ou trois fois dans sa vie, il n’a pas d’affection particulière, il n’est pas bouleversé par le fait qu’il perde la boule, il a juste autre chose à penser à ce moment-là de sa vie. Rayane le fait super bien et de manière très juste.

D’autant qu’il arrive à jongler avec ses préoccupations d’ado et son grand-père…

Et comme il ne le connaît pas, il n’y a pas trop d’affect. Il ne commence à apprécier son grand-père qu’à la fin du film !

Notamment lorsqu’il est devant ce mur de photos sur lesquelles Roland pose aux côtés des plus grands sportifs…

Exactement, c’est une révélation pour les deux… Le gamin qui voit ce qu’a été la vie de son grand-père puis lorsqu’il lui fait passer toutes les photos sous la porte et que les souvenirs reviennent pour un petit temps…

Son grand-père qui, finalement, lui aura donné « le » bon conseil pour décrocher son rêve… Marquer le bon panier au bon moment…

Ce petit truc, oui, qui est le bienvenu !

📷 : Emmanuelle Jacobson-Roques

1 avril 2018 0 réactions
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MARINA KAYE – INTERVIEW

MARINA KAYE – INTERVIEW

Vous êtes de retour… Vous avez survécu au tourbillon de votre première tournée et votre premier album ?

Tout simplement… C’est venu avec et je le savais très bien. Je ne suis pas quelqu’un qui se met beaucoup en avant dans les soirées ou ailleurs. Je suis vraiment là pour faire de la musique, je n’ai pas eu, franchement, une trop grosse pression.

Avez-vous pu en profiter quand même ?

Ah oui ! J’ai fait plein de dates de concerts. Entre 2014 et 2016, j’ai enchaîné des premières parties, ma propre tournée, plein de festivals… C’était génial !

Avez-vous trouvé le temps de souffler un peu ?

Oui, une fois la tournée achevée, j’ai pris deux-trois mois tranquilles. Puis je me suis remise au travail début janvier 2017, en fait.

Après un tel succès, aviez-vous des moments de doute, l’angoisse de faire moins bien ?

Bien sûr ! On se le dit tout le temps. Après, ça passe parce que l’on n’est pas seule, que l’on a des gens autour de nous qui nous rappellent qu’il n’y a pas besoin de se prendre trop la tête, que ça reste un métier formidable, qu’il faut faire ce que l’on a envie de faire, ce que l’on ressent sur le moment. C’est ça le plus important, donnez quelque chose aux gens auxquels on croit.

C’est une chose que vous avez toujours à l’esprit, lorsque vous travaillez sur vos albums ?

Oui, c’est primordial. Quand on fait une chanson, que l’on passe des heures en studio dessus, c’est la nôtre mais une fois sortie, elle est aux autres qui en font ce qu’ils veulent. S’ils l’aiment, c’est le meilleur des remerciements.

Vous revenez donc avec votre « Explicit Tour », qui est également le titre de votre album. Le terme « Explicit » a une signification particulière pour un deuxième opus ?

En fait, le premier aurait vraiment pu s’appeler comme ça. Tout simplement, c’était un nom vraiment évident avant d’avoir toutes les chansons et de penser à la tracklist. Dans ma vie, je suis hyper explicite, je raconte toujours des choses que j’ai vécues et mes chansons sont mes histoires personnelles.

Pour revenir à la tournée, la setlist a-t-elle été facile à construire ?

Sincèrement, ça n’a pas été très compliqué de la faire maintenant qu’il y a deux albums. Ce qui est bien, c’est que j’ai pu avoir une première expérience de tournée, voir ce qui marchait le mieux sur scène, ce qui marchait un peu moins bien, comment les gens réagissaient. Cela m’a donné une facilité pour faire ma setlist du coup, il y a une vingtaine de chansons maintenant.

Comment se présente la tournée ? Y a-t-il un petit trac malgré tout ?

Sincèrement, pour le moment, je ne ressens pas de trac. Je suis beaucoup plus zen qu’avant. Ça viendra peut-être le soir de la première. Je suis juste tranquille, heureuse de commencer les répétitions, c’est plutôt cool.

Vous avez également un œil du côté du cinéma. Est-ce quelque chose qui vous tient à cœur ?

Honnêtement, dans ma vie de tous les jours, je n’y pense jamais, contrairement à la musique à laquelle je pense toute la journée. Après, c’est clair que j’adore vraiment ça, je peux en dévorer une dizaine par jour. Je me connais, je suis faite pour la musique, il n’y a pas de doute. Le cinéma… Est-ce que je suis faite pour ça, est-ce que je pourrais bien le faire, être correcte à l’écran ? Je ne sais pas, je ne veux pas faire juste pour faire !

📷 : Frédéric Mercenier

1 avril 2018 0 réactions
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FEDER – INTERVIEW

FEDER – INTERVIEW

Interview d’Hadrien Federiconi, aka Feder, le nouveau pape de l’électro française.

○  ○  ○

Tu seras en concert à Nancy samedi, tu confirmes une chose : les artistes ne sont pas juste des phénomènes de passage, ils s’inscrivent dans la durée…

Je l’espère, c’est ce pour quoi je me bats, créer une carrière sur du long terme. J’essaie de prendre du recul à chaque fois en me demandant si je suis sur le bon chemin, si j’en serais fier plus tard… C’est une méthode de fonctionnement, c’est dans mon éducation, où tu es fier de ce que tu fais.

D’autant qu’il y a une particularité avec l’électro, lorsqu’un gros succès arrive, il est souvent planétaire…

Ce phénomène est vrai. Quand tu fais une musique, tu la postes sur le net, les blogs viennent t’aider et un buzz se met en place. Et si ta musique est dansante, les DJ arrivent et ils vont la passer parce qu’ils aiment sortir de nouveaux sons. Du coup, ça communique hyper rapidement, ces canaux ont besoin de contenu. Les radios et les labels suivent. C’est rapide et ça donne de la puissance à l’artiste… Le plus dur est de confirmer après et de durer, quatre titres dans une année ne confirment pas une carrière.

Un des secrets de cette longévité n’est-elle pas de partir en tournée comme tu le fais ?

Oui et surtout, ça nous permet de proposer quelque chose de différent. L’an dernier, j’étais sur des DJSet améliorés avec, notamment, un contenu vidéo. Cette année, il y a plus d’instruments, un show visuel plus travaillé, des chanteurs qui me suivent… Je pense que, pour moi comme pour les fans, il est important de proposer du nouveau. Je veux être juge de moi-même, sans trop, non plus, me torturer la tête. Simplement, je me demande toujours si ce que je fais me plairait en tant que fan. Je ne pars surtout pas du principe que les fans peuvent se contenter de moins.

L’électro se fait également une jolie place dans des festivals comme le Nancy Jazz Pulsations… Comme la belle surprise Gramatik en 2017…

C’est clair et quand tu compares un groupe de rock avec cinq musiciens se donnant à fond sur scène et un petit gars de l’électro avec ses machines, au préalable, tu te dis que c’est une escroquerie ! En fait, les gens ne se rendent pas compte que, pour une personne, l’électro c’est énormément de travail. On prépare des choses en amont que l’on doit ressortir d’une façon différente sur scène. C’est un travail monstre. Quand tu me dis que Gramatik a été une belle surprise du festival, ça veut dire que vous êtes ouverts ! Je suis content de voir ça.

Comment fonctionnes-tu lorsque tu composes ?

J’essaie de me tenir au courant de ce qui se passe à l’étranger, c’est une bonne étude à faire et ça te permet de ne pas être à la rue. Après, dans la compo, j’arrive difficilement à m’inspirer ou à prendre des autres. Je suis un peu un geek. En studio, je vais tester plein de sons, découvrir de nouvelles sonorités qui n’ont pas été vues… Puis je vais beaucoup me prendre la tête sur le groove d’une rythmique comme sur la recherche d’une voix… Puis vient le live où il faut qu’il y ait une histoire, une logique entre les musiques… Tout se fait en amont. Pour L’Olympia, j’ai mis un mois pour retravailler chaque élément puis pour voir avec les équipes comment on pouvait transformer ça en images.

Que vas-tu proposer à Nancy ?

Ce sera un show électronique et visuel, basé sur moi avec des instruments et des chanteurs, sur la lumière, sur des vidéos travaillées au cordeau… Après, je ne suis pas le premier à le faire ni le dernier. Je propose mon univers… C’est ça, Feder.

Lorsque tu crées ces shows, y-a-t-il des morceaux pour lesquels un interprète s’impose ?

Oui, c’est clair. Si je pouvais, en tournée, je ferais venir tout le monde sur scène ! Ils posent une ambiance, une belle énergie, interagissent avec le public. A Nancy, on aura Ana Zimmer notamment. Et un morceau comme « Goodbye », j’ai voulu le remixer. Il est tellement passé, je l’ai tellement travaillé, que je veux proposer autre chose, sans chanteur.

Pour conclure, qu’as-tu ressenti lorsqu’on t’a contacté pour le festival Tomorrowland en 2015 ?

C’est une belle reconnaissance… Une distinction dans le monde de l’électro. Le fait de voir que je suis apprécié dans d’autres pays, car Tomorrowland, ce n’est pas que la Belgique, les gens viennent de tous les pays, c’est quelque chose dont je suis très fier. C’est très dur de se faire connaître à l’étranger. Ces choses-là font que je serai toujours honoré d’aller jouer à Tomorrowland et de proposer quelque chose qui soit à mon image.

📷 : Rankin

24 mars 2018 0 réactions
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GORAN BREGOVIC – INTERVIEW

GORAN BREGOVIC – INTERVIEW

Le grand public vous connaît surtout pour vos bandes originales de films ?

Pendant longtemps, je n’ai pas fait de musiques de films. J’ai juste eu une période durant la guerre à Sarajevo, où j’en ai fait parce que c’était l’unique boulot que l’on m’a proposé. Je ne me suis jamais considéré comme un bon compositeur de musiques de films. J’ai juste eu la chance de travailler avec Patrick Chéreau ou Emir Kusturica, qui n’avaient pas de compositeurs de musique… En fait, ma musique est trop mélodique et trop agressive pour l’industrie… Si vous avez quelques films en tête, je peux être votre compositeur !

« Le Temps des Gitans », entre autres, vous a propulsé sur le devant de la scène, comment avez-vous vécu ce succès ?

Simplement… En fait, pour moi, il est plus important d’imaginer que ma musique est dans la bande-son de quelqu’un. Chacun de nous a une musique en tête quand on voyage, quand on boit, quand on danse, quand on ne fait rien… Là, j’aime bien imaginer que ma musique rentre dans la « soundtrack » privée de quelqu’un.

Vous avez quinze albums à votre actif, un seizième devrait arriver… Et les Balkans vous inspirent toujours autant !

Je suis un compositeur des Balkans. Comme tous les compositeurs dans l’histoire de la musique, j’ai une méthode qui va de Stravinsky jusqu’à Lennon et McCartney… Vous partez de vos traditions et vous essayez d’y laisser quelque chose de vous.

Votre univers illustre un savant mélange de multiples influences. Est-ce important pour vous ?

Je viens de cette frontière entre orthodoxes, catholiques, juifs et musulmans… Et je viens de là où était Frankenstein… Du coup, ma musique est inspirée des enterrements orthodoxes comme des mariages juifs ou musulmans. Vous trouverez des traces de toutes ces influences dans ma musique, c’est inévitable !

Pour ce concert, vous serez de passage au Zénith dans lequel vous allez transposer votre univers…

Pour mon concert de Nancy, je vais jouer mon nouveau disque, « Trois Lettres de Sarajevo »… Et bien sûr je vais jouer des morceaux écrits pour le cinéma. Mais ce sera plutôt axé sur mon dernier album. D’ailleurs, je vais vous raconter une petite histoire sur la pochette de ce disque, que j’ai trouvée sur internet. Un journaliste de CNN a entendu parler d’un vieux Juif de Jérusalem qui, chaque jour depuis des années, vient prier devant le Mur des Lamentations. Il décide d’aller là-bas pour faire un reportage. Il a attendu qu’il finisse sa prière, s’approche et lui dit « vous venez depuis des années prier chaque jour ? » Le vieux monsieur lui répond « oui, depuis 60 ans »… « Mais vous priez pour quoi ? » L’homme lui répond qu’il essaie de parler avec Dieu pour lui dire que cette guerre entre chrétiens, juifs et musulmans doit s’arrêter. Et il regarde le journaliste de CNN et lui dit « j’ai l’impression de parler à un mur ». S’il y a une petite morale à cette histoire, c’est bien que Dieu ne nous a pas appris à vivre ensemble avec nos différences. C’est sûrement le plus grand devoir de l’être humain du XXIe  siècle.

Que va voir le public présent à Nancy ?

C’est un petit message que j’ai mis dans une bouteille, jetée à la mer avec l’idée utopique que ce monde peut être comme une partition pour un orchestre. Les notes basses vont bien avec les notes hautes, les notes longues vont bien avec les notes courtes… Fortissimo peut aller bien avec pianissimo… C’est ce que je vais jouer à Nancy ! Sur scène, je serai avec mon orchestre capable de jouer aux mariages comme aux enterrements… Ça va être fou !

📷 : Nebojsa Babic

20 mars 2018 0 réactions
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Pierre-François Martin-Laval – INTERVIEW

Pierre-François Martin-Laval – INTERVIEW

Entretien avec Pierre-François Martin-Laval qui a réalisé « Gaston Lagaffe ». Le film a été présenté en avant-première à l’UGC Saint-Jean et au Ciné-Cité de Ludres en présence d’Alison Wheeler et de Théo Fernandez.

○  ○  ○

Vous avez adapté au cinéma Gaston Lagaffe. Comment avez-vous appréhendé ce projet qui vous tenait à cœur depuis un certain temps ? On sait que les adaptations de BD ne sont pas aisées…

C’est vrai que ce n’est pas facile. Je vous avoue qu’au début je me demandais si cela était possible. J’avais peur de faire un film pas plausible, pas crédible, qu’on ne soit pas dans une vraie histoire. Du coup, je me suis dit qu’il fallait absolument que j’invente une histoire intéressante, avec une intrigue. Je ne me suis pas concentré sur Gaston parce que je savais que le personnage était extraordinaire et qu’au cinéma, si je trouvais l’acteur, ça allait marcher. Sur l’histoire, avant de l’écrire, je me demandais comment était-il possible de ne pas virer un type pareil ! Qui n’en fout pas une, qui dort tout le temps. Quand j’ai eu l’idée, avec mon coauteur, ça nous a bien fait rire. Je voulais qu’il y ait un quiproquo, j’adore ! Ça a commencé à me donner une bonne énergie pour l’histoire que je n’arrivais pas à écrire tant que je n’avais pas répondu à la question « qu’est-ce que vient signer De Mesmaeker ? » Dans l’univers de Franquin, il y a comme ça des petits mystères qu’on n’a pas forcément envie de résoudre mais au cinéma, ça ne marche pas.

Du coup, vous l’avez ancré dans le XXIe siècle en le faisant travailler dans une start-up…

J’ai décidé ça, en accord avec mon producteur. Je lui ai dit que si j’avais la chance d’être élu pour le faire, je ne ferai pas un film des années 60. Il m’a dit, « il n’en est de toute façon pas question » ! Franquin n’a pas fait une BD de son passé, il a fait une BD de son point de vue contemporain. Et s’il était encore en vie, il ferait un Gaston avec la technologie de nos jours. Quitte à faire un film contemporain, je voulais que ce soit très moderne dans le sujet, mais qu’il y ait un peu de nostalgie dans mon graphisme. J’avais envie, d’une certaine manière, de rendre hommage à Franquin.

Un graphisme que l’on retrouve dans ces bureaux dans lesquels se passe, comme dans la BD, la quasi-totalité de l’histoire…

En tournée, on me demande « comme cela se fait-il que l’on reconnaisse autant la BD alors que c’est moderne ? » Quand on adapte un roman ou une BD, si on ne l’aime pas plus que ça, je trouve ça triste. Gaston, j’en suis fan et je suis en admiration devant Franquin, c’est un génie ! Personne ne l’a remplacé, personne n’a continué Gaston. Arriver à exprimer autant de pensées dans un personnage, c’est incroyable. Tout ça pour dire que oui, par-dessus tout, je voulais être fidèle.

On retrouve effectivement ce que Franquin voulait faire de Gaston… Comme le dit Mademoiselle Jeanne, « il se donne du mal pour faire du bien ». Et finalement, c’est sûrement lui qui fait le plus preuve de bon sens au milieu d’une galerie de personnage perchés !

Ce que vous dites me fait plaisir, quand j’ai écrit cette phrase, j’étais en larmes. Ce nul, considéré comme un fainéant et un dangereux, finalement, retourne tout le monde. Ce n’est pas Gaston qui s’adapte au monde qui l’entoure, c’est l’inverse. Ce que Prunelle ne voit pas. Du coup, j’arrive à la conclusion que c’est comme un préquel de Gaston Lagaffe. Mais ça reste Franquin qui a fait de Gaston quelqu’un d’attachant, on ne lui en veut jamais, on est juste énervé !

Celle qui le cerne vite est évidemment Mademoiselle Jeanne jouée par une incroyable Alison Wheeler. Comment avez-vous pensé à elle ?

C’est ma femme, qui a beaucoup travaillé à la télé et dans le cinéma, qui m’a dit que je devrais m’intéresser à elle. Du coup, je me suis plus intéressé à ce qu’elle a fait chez Studio Bagel qu’en miss météo. J’ai flashé sur ses sketchs et en quelques clics, je me suis aperçu du potentiel qu’elle a. Pour moi, c’est une actrice qui peut jouer aussi bien un rôle comique que dramatique. Elle sait tout faire !

Pour revenir à Gaston, on retrouve le « Coin-coin » des Tuche. Surtout, on a un Théo Fernandez qui peut enfin pleinement s’exprimer ! L’aviez-vous déjà en tête ?

Ça s’est passé en plusieurs temps. Encore une fois, ma femme l’avait vu dans la série « Irresponsable » et l’avait trouvé extraordinaire. Moi, dans les Tuche, je ne l’avais pas vraiment remarqué, il n’a pas grand-chose à faire. Et manque de bol, il m’a envoyé des essais vidéo qui n’étaient pas bons. Je n’avais pas vu Gaston en lui… Et heureusement qu’il s’est endormi au casting d’un autre réalisateur dans la même boîte que moi. Ça nous a fait un électrochoc chez UGC quand on a su qu’un acteur dormait à l’accueil pendant trois heures pour passer les essais de Gérard Jugnot. J’ai alors dit « faudrait qu’on me le montre » et là on me répond « mais tu l’as déjà vu et recalé ». J’ai voulu le voir en vrai et quand il est entré dans mon bureau, c’est un moment que je n’oublierai jamais. C’était un moment où je me disais « dans trois mois le film doit se tourner et je vais abandonner… » J’avais vu tous les acteurs français de 18 à 28 ans, des gens géniaux, qui me faisaient rire, j’étais navré de ne pas les prendre. Et quand Théo a ouvert la porte, ça a été un moment de grâce. Je suis d’ailleurs parti en courant, il a cru que j’allais aux toilettes alors que je suis allé chercher la production pour leur dire « c’est bon » !

Et pour cause, dès le premier « M’Enfin », on se dit que c’est bon !

C’est vrai. C’est un grand acteur qui fait croire qu’il n’en fout pas une. Il dit à tout le monde que pour travailler le rôle, comme Gaston ne faisait rien, il n’a rien fait… C’est faux, je l’ai vu évoluer, je lui ai fait travailler la posture et je lui ai dit « ne joue jamais, reste toi-même » ! Il a travaillé, respecté le personnage et fait un pas vers lui.
📷 : Arnaud Borrel

18 mars 2018 0 réactions
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BB BRUNES – INTERVIEW

BB BRUNES – INTERVIEW

Entretien avec Félix Hemmem, le guitariste du groupe, qui fait son retour à Nancy, à l’Autre Canal le 1er mars.

○  ○  ○

Les fans l’ont clamé… Enfin, les BB Brunes reviennent ! Comment se sont passées ces retrouvailles ?

En fait, on ne s’est jamais vraiment quittés ! On a pris plus le temps pour faire cet album mais on ne s’est jamais dit qu’on allait se séparer. C’est vrai qu’il y a eu plein d’articles notamment quand Adrien a fait son album solo. Il a fait son album solo, nous, on a fait de la musique dans notre coin, on avait besoin de prendre du recul et de se reposer. On a tourné pendant près de sept ans. Du coup, on n’a pas considéré ça comme des retrouvailles mais en tout cas, quand on a commencé à bosser sur le nouvel album, on était hypercontents. On voulait être vraiment sûr de ce qu’on voulait, on a beaucoup cherché avant de trouver.

En fait, le titre « Puzzle » illustre bien le fait que chacun a apporté ce qu’il a pu mûrir durant ce temps…

Ouais, c’est une bonne signification. On se disait aussi que cela représentait le fait que ça regroupait toutes les influences que l’on a mises dans cet album. On retrouve pas mal de chanson française, moi j’écoute pas mal de musique électronique ou encore de la techno…

Vous évoquiez les tournées, il y a effectivement eu un gros coup de projecteur en 2007-2008. Comment le groupe a vécu cette forme d’hystérie qui l’entourait ?

Finalement, on l’a vécu avec beaucoup de recul, bizarrement. Le fait d’être entre nous, d’être ensemble, d’être quatre à chaque fois, je pense que ça aide à ne pas se prendre la tête et à garder les pieds sur terre. Aujourd’hui, dix ans après, on est content de pouvoir continuer à faire des albums, de repartir sur les routes, on est très heureux.

Comme vous le disiez, dix ans se sont écoulés, quatre albums studio ont vu le jour… Comment analysez-vous l’évolution du groupe ?

Elle a été assez nette. Il y a dix ans, on ne jurait que par le rock’n’roll. C’était « on branche, on joue », on voulait mettre un minimum d’effet dans les voix, ne mettre aucun traitement. C’était vraiment très brut. Après, on va dire que « Nico Teen Love » est une version un peu évoluée de « Blonde comme Moi », puis on a fait un EP en anglais, c’était une parenthèse. Après, c’est vrai qu’on s’est mis à écouter d’autres choses et aujourd’hui, on s’intéresse plus à la prod, on lâche plus la guitare. C’est une évolution naturelle.

Le groupe a vraiment voulu prendre en main la totalité de la construction de ses albums…

C’est vrai que l’on est plus en studio, on fait attention à ce que l’on fait, on cherche plus de fond qu’avant, on se prend plus la tête…

Pour revenir à la tournée, comment s’est construit le concert ?

Déjà, on s’est pris la tête sur la setlist ! On a quatre albums, on peut jouer 3 h 30 si on veut mais ce n’est pas le but, on va ennuyer tout le monde ! Le défi était de regrouper un certain nombre de chansons pour jouer à peu près une heure et demie. En même temps, on avait envie de mettre toutes les nouvelles de « Puzzle ». Après, on adore tous les autres morceaux, on a donc choisi ceux que les gens aiment le plus, je pense.

Le public vient, en effet, aussi pour vos anciens tubes !

Bien sûr ! On sait que « Dis-moi » marche toujours autant comme « Le Gang » ou encore « Lalalove you »… Des chansons que l’on prend plaisir à jouer à chaque fois.

Comment se sont passées les premières dates ? Votre public a-t-il évolué ?

Il a effectivement évolué avec nous. Les gens qui nous écoutaient il y a 10 ans et qui nous écoutent encore aujourd’hui ont grandi avec nous, forcément, ils ont changé. Le premier soir, il y avait des gens de tous les âges. Dès qu’on commence à jouer sur scène, il y a toujours un daron super-content qui crie « oh, Gallo ! »… Il y a vraiment toutes les générations, c’est cool ! On est vraiment contents.

📷 : Spinoza

1 mars 2018 0 réactions
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SOPRANO – CHRONIQUE

SOPRANO – CHRONIQUE

Soprano atteint « l’Everest »

Avec son dernier album, et sa tournée titanesque, le rappeur a aligné les records. Une édition collector est éditée avec le DVD du live capté au stade Vélodrome de Marseille.

Le rappeur, qui a amorcé un virage pop sans pour autant renier son ADN, a enchaîné les succès et mis en route une incroyable machine de guerre avec l’album « Cosmopolitanie ». Une tournée suivait et dans la foulée, son opus « L’Everest » déboulait avec ses tubes « En Feu », « Mon Everest », « Le Diable ne s’habille plus en Prada », « Roule », « Coeurdonnier », « Mon précieux »… Et une liste de featuring allant avec. Celui que l’on surnomme « Sopra Pharrell » n’a toujours pas pris une ride. Ses albums cartonnent et évitent les clichés que l’on retrouve parfois dans le rap. Le Marseillais va même plus loin puisque ses deux derniers albums sont nettement plus musicaux, la pop étant parvenue à se faire une jolie place sous le soleil ! Des mélodies habillant des textes souvent engagés mais sans pour autant être rageurs… Des mots choisis pour livrer une vision d’une société ne tournant pas toujours très rond.

Cet univers, Soprano l’a mis en scène dans une tournée de tous les records. Il a rempli les Zénith de tout l’Hexagone avec, en point d’orgue, les dates à l’Accord Arena, bien sûr, mais aussi et surtout son incroyable live livré chez lui, sur ses terres, dans l’antre du stade Vélodrome. Et une fois n’est pas coutume, l’événement a été capté, immortalisant le concert sur DVD que l’on retrouve, notamment, dans une édition collector comprenant le CD de 18 titres de l’opus

« L’Everest » et le live de près de 2 heures 30, agrémenté d’un making of. Et le résultat est à la hauteur de l’événement où les invités comme Marina Kaye ou encore son pote Jul avaient fait le déplacement… Zidane envoyant, quant à lui, un message sur écran géant via FaceTime.

Même campé dans son canapé, l’émotion ressentie lors de ces concerts est présente. Lorsque Soprano reprend « Kalash & Roses », dénonçant les règlements de compte coûtant la vie à de jeunes Marseillais, le frisson passe… Un frisson toujours présent quand il évoque les Psy 4 de la Rime et son « frère » Sya Styles, emporté par un cancer en 2015.

Et lorsqu’il se glisse dans la peau d’un Will Smith, accompagné, pour l’occasion, de son oncle Phil, implorant Jeffrey de lui remettre des glaçons, là aussi, il fait mouche… Tout comme le moment où il reprend le touchant « Roule » ou lorsqu’il envoie un medley des trois morceaux dédiés à ses trois enfants.

Sopra le généreux, prônant la tolérance sans jamais rien revendiquer frappe, une fois de plus, fort. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il figure parmi les meilleures ventes l’année passée. « L’Everest », c’est plus 500.000 albums écoulés à travers le monde… En attendant « Phoenix » qui devrait débarquer dans les bacs en novembre prochain.

« L’Everest », édition collector CD + DVD, 14,99€

27 février 2018 0 réactions
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MICHEL FUGAIN – INTERVIEW

MICHEL FUGAIN – INTERVIEW

Vous êtes de retour avec votre projet « Pluribus » mais, cette fois, dans une nouvelle configuration passant d’une équipe de douze à sept pour un spectacle, du coup, encore plus dynamique…

C’est drôle ça, le côté dynamique ! C’est ça, c’est vraiment très différent… La différence entre un gros orchestre et un groupe.

Vous être peut-être moins une bande…

Disons pas le même genre ! On a une rythmique avec toute l’énergie que ça implique… Mais ce n’est pas la même énergie, c’est vous qui l’avez soulevé, c’est bien ça !

Pour ceux qui ont loupé le début, comment est né le projet « Pluribus » dans lequel des titres inédits cohabitent avec des tubes comme « Chante » ou encore « La fête » ?

C’est assez simple. Pierre Bertrand, qui était le responsable musical de « Pluribus » première version, il y a un moment, retourne au jazz, son domaine… Et nous, on continue. A partir du moment où il n’y avait plus d’arrangements, plus de cuivre, plus de percussions, plus de cordes, on se retrouve avec une rythmique normale et cinq voix donc un groupe, une suite logique. Cette version-là, on l’appelle « Pluribus 2.0 », c’est un logiciel qui a un peu changé et qui fait que l’on présente un spectacle, comme vous l’avez dit, avec des chansons que je ne peux pas ne pas faire. Mais quand on entend le départ de « La Fête », on ne peut pas s’attendre à avoir « La Fête » derrière. On est en 2018 et musicalement, des choses et des sons ont bougé… Même au niveau de l’énergie, c’est autre chose.

Comment se sont passées les retrouvailles avec le public ?

Très bien ! On a fait plein de spectacles, les gens ont aimé ça, le « revisitage » des chansons. Mais ça, ça fait des décennies que je vois des gens aimer ça !

C’est ce qui explique, sans doute, le succès du trio LEJ, qui revisite, en effet, les grands succès de la scène musicale…

Incontestablement et nous, avec la causerie, on s’est aperçu d’un autre truc, c’est que le public sera toujours intéressé par la chanson, c’est un moyen d’expression d’un peuple. J’ai la faiblesse de penser que le spectacle vivant reste le dernier bastion de la résistance à la déshumanisation de notre société. En tant que citoyen, j’ai envie de participer à ça. Si dans l’art que je pratique, sans « A » majuscule, j’ai cette possibilité-là, je ne vais pas me priver.

Avez-vous vu ce public changer au fil des années ?

Oui, ce n’est pas étonnant. Je vais jusqu’aux enfants qui ont pris le Big Bazar dans la tête, c’est-à-dire des gens qui avaient 7-8 ans, qui ont fait des enfants… J’ai encore leurs enfants car les parents ont transmis le bébé à leurs gamins.

Sur l’album « Projet Pluribus », on retrouve le morceau « Le Pétrousquin », de Richard Gotainer, qui manque à la scène française. Comment s’est passée cette collaboration ?

Je suis tout à fait d’accord ! Comment ça s’est passé ? J’ai rencontré un mec, qui était son ami, dans des studios, on en parle… Puis on s’est rencontré avec Richard, il a une écriture folle ! On a passé un bon moment ensemble et il me dit « je te ferai peut-être une chanson que tu n’attends pas »…Il n’avait pas envie d’un truc comme il s’écrit lui, très fin et toujours drolatique…

… Mais toujours avec plusieurs niveaux de lecture…

Ah oui toujours, c’est clair ! Il m’a envoyé « Le Pétrousquin » et me dit « alors, comment tu le trouves ? » J’ai trouvé son texte très beau, avec une vraie poésie. On l’a enregistré dans le cadre du « Projet Pluribus ». C’est Pierre Bertrand qui a fait l’arrangement. « Le Pétrousquin », c’est un truc simple, avec peu d’instruments, mais ça reste une chanson folle. Quant au fait qu’elle n’est pas sur scène, c’est simplement parce qu’il n’y a pas une chanson qui ne participe pas au sens même du spectacle, « Le Pétrousquin » ne s’y prêtait pas et puis, il y a un autre truc, je l’ai pris comme une définition de ce que je suis. Ça me gêne un peu d’évoquer sur scène un mec qui me ressemble autant !

Lorsque l’on vous écoute, vous n’êtes pas près de raccrocher, on vous sent aussi motivé qu’à vos débuts !

Mais pourquoi je voudrais raccrocher ? Je ne raccroche rien du tout ! On est dans le tour-bus, on roule de nuit et on part pour un mois et demi avec des joies qui vont venir. Tout ça est passionnant quand on est debout, qu’on a de l’énergie… Pourquoi raccrocher ? A cause de l’âge ? L’âge, je ne sais pas bien ce que ça veut dire, excusez-moi ! On a l’énergie ou pas. Il y a des mecs à 20 ans qui ne pourront jamais faire de scène. A 75 ans, j’ai autant d’énergie que j’en avais à 40. L’idée d’arrêter de me traverse jamais l’esprit, j’ai encore des trucs à faire !

📷 : Christophe Toffolo

22 février 2018 0 réactions
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FRANCK DUBOSC – INTERVIEW

FRANCK DUBOSC – INTERVIEW

Vous avez écrit et réalisé « Tout le Monde de bout » dans lequel vous jouez. Depuis quand cette idée vous trotte-t-elle dans la tête ?

En fait, l’idée de réaliser un film remonte à loin. Et la décision de le faire est venue quand j’ai fini d’écrire celui-ci. Quant à l’idée, elle m’est venue il y a 3-4 ans, une idée flash ! Puis, peu à peu, à force de cogiter, de prendre des notes, je me suis mis à l’écrire il y a deux ans. Et en l’écrivant, je me suis dit « on me demande toujours si je veux réaliser ». Au final, une fois écrit, je me suis dit que ce serait celui-ci ! Je voulais être celui qui allait le réaliser. Et jouer dedans, c’était encore une autre question. Toutes les questions sont venues au fur et à mesure mais au départ, je me suis juste dit « je vais en être le scénariste ».

On a surtout l’impression qu’il n’y a que vous qui pouviez le réaliser… ce film vous ressemble vraiment !

C’est ça, oui. Tous les gens qui me connaissent très bien, en sortant du film, m’ont dit « c’est marrant, il te ressemble… »

Aviez-vous déjà le casting en tête ? Notamment Alexandra Lamy qui rayonne tout au long du film…

Non et quand est venu le moment du casting, je cherchais une femme de 40 ans, belle, que les gens aiment, pétillante, solaire, drôle et émouvante… Du coup, il ne restait plus beaucoup d’actrices. Alexandra, et encore plus dans le film, était vraiment celle qui « regroupait » tous les paramètres. Surtout, elle est de ma « famille ». On ne se connaissait pas mieux que ça mais elle en faisait partie. Je ne voulais pas trahir ce que je suis, ce que j’aime en allant chercher une actrice que l’on voit plutôt aux Césars ou à Cannes même si Alexandra le mérite !

Son personnage agit comme un révélateur sur Jocelyn…

Oui… Je me suis toujours dit « un séducteur, menteur, un homme à femmes… Qu’est ce qui peut l’arrêter à part son opposé »… Il lui faut un mur. Une grosse différence de personnalité peut faire cela et là, elle est aussi physique. C’est toujours un arrêt brutal pour un homme. Je le sais… Je me souviens, je suis un homme marié maintenant, mais je me demandais toujours « quelle est la fille qui va m’arrêter » ? Il faudrait qu’elle soit très différente des autres. Là, tout à coup, il a du mal à se l’avouer à lui-même mais oui, elle lui montre que regarder les autres avant de se regarder soi est ce qu’il y a de plus important.

Vous évoquiez votre « famille », on retrouve également un incroyable Gérard Darmon…

C’est le premier que j’ai eu en tête. C’est pour ça, d’ailleurs, que j’ai vu le personnage un peu plus âgé. Je ne voulais pas d’un copain de mon âge, j’en voulais un remplaçant le père, qui peut donner des conseils et qu’on est presque obligé d’écouter. J’ai pratiquement écrit le rôle pour lui.

Vous parlez du père, on ne peut pas ne pas parler de Claude Brasseur !

Claude m’a fait ce cadeau de jouer mon père. Je lui ai dit, quand je l’ai appelé, que je voulais être entouré de gens qui ont fait un peu ce que je suis aujourd’hui. Forcément, Claude, si on parle de famille, c’est vraiment comme un père !

Pour revenir à Alexandra Lamy, on la voit jouer au tennis en fauteuil, jouer dans un orchestre… Elle a relevé un sacré défi…

Sur le terrain de tennis, c’est elle tout le temps et pour l’orchestre, elle a travaillé le violon mais ce n’est, effectivement, pas tout le temps elle. Elle s’est entraînée avec sa chaise chez elle… En fait, elle a tout fait en même temps et trois mois avant, elle était complètement investie, à s’entraîner au violon, au tennis, debout, assise et à rouler avec sa chaise…

Et pour vous, comme cela s’est-il passé ?

Des amis réalisateurs m’ont donné beaucoup de conseils très utiles. Tout le monde a été très bienveillant. J’ai vécu chaque jour l’un après l’autre. C’est moins fatigant que de viser le bout. Je me suis dédoublé, il y avait le réalisateur et l’acteur… C’est-à-dire que l’acteur est celui qui se fait servir, le réalisateur celui qui sert… Le réalisateur roule dans le bus, l’acteur dans la Mercedes… Il fallait faire les deux !

Pour revenir au thème, c’est aussi un film qui ose poser les questions sur le handicap franchement, comme dans la scène après le match de tennis…

Certaines personnes m’ont dit « cette scène-là c’est quand même difficile »… J’ai dit non… On se pose tous les questions et on veut tous ces réponses. C’était important que les gens comprennent que ce personnage fait quelque chose qui, en même temps lui fait peur et le fascine. S’il se pose des questions, c’est que ça l’intéresse. Je trouvais que c’était très important de l’avoir…

Pour l’anecdote, est-ce que la scène où vous êtes à quatre pattes dans le cabinet de Gérard Darmon a été tournée en une prise ?

Non ! Il était à la fenêtre et à chaque fois qu’il se retournait, il explosait de rire !

Sans dévoiler la fin, l’aviez-vous imaginé ainsi ?

Qu’elle vienne me rejoindre et que je monte sur sa chaise, je l’avais dès le début. Maintenant, cette fin-là, au départ, est plus longue. Il y a une fin moins émouvante et plus comédie, c’est pour ça que je me suis arrêté là.

 

21 février 2018 0 réactions
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CLOVIS CORNILLAC – INTERVIEW

CLOVIS CORNILLAC – INTERVIEW

Après avoir vu le film, le premier sentiment est qu’il n’est pas utile d’avoir vu les deux autres pour se laisser happer par l’histoire et la comprendre. Cela faisait-il partie du cahier des charges ?

Ah oui ! Pour moi, c’était essentiel. Je voulais juste que ce soit un film à part entière. Souvent, quand il y a des trilogies, on se dit « je suis obligé de voir celui d’avant » et des fois, je trouve ça rebutant. On peut très bien faire des films indépendamment les uns des autres et je trouve ça super. C’est aussi pour que ça que j’ai accepté.

Ça va même plus loin puisqu’il donne envie de voir les autres.

Ça, c’est chouette alors, tant mieux !

Au niveau du scénario, on retrouve le tandem Fabien Suarez et Juliette Sales. Comment s’est passé le travail avec ce duo qui a œuvré sur les deux premiers films de la saga ?

Ce qui était super c’est, qu’à partir du moment où j’ai accepté de le faire avec une histoire déjà écrite, je me suis approprié le projet et retravaillé avec eux sur plein de choses que je voulais développer ou enlever. Ils ont été extrêmement à l’écoute et non dans une posture qui aurait été néfaste à tout le monde. Ils étaient vraiment dans un travail en commun, pour le film.

Comment vous êtes-vous retrouvé dans cette belle aventure ?

Elle m’a été proposée par un des producteurs, Clément Miserez, qui m’a appelé. J’ai été un peu surpris parce qu’entre mon premier long-métrage et la série « Chefs », où j’ai réalisé les derniers épisodes, je ne voyais pas trop le lien. C’est vraiment à la lecture de la version 1 du scénario que ça m’a inspiré. Ça m’a évoqué plein de choses… Des choses diverses comme la littérature de Jack London à Conrad… Tous ces récits d’aventure. Faire un film d’aventure aujourd’hui pouvant réunir tout le monde dans une salle, quel que soit l’âge, me plaît énormément. J’avais vraiment envie de renouer avec ça, des films grand public et populaires.

Un projet où l’on retrouve le casting des deux films précédents. Ont-ils été difficiles à convaincre ?

Il y avait une sorte d’excitation commune, tout le monde en avait envie. C’était aussi ça qui était chouette. Tchéky Karyo est un acteur que je connais depuis des années. Il y avait une curiosité, une envie de travailler ensemble, sous ma direction. Il a eu vraiment confiance. Félix (Bossuet), qui joue Sébastien, voulait finir l’aventure. Je lui ai dit qu’on allait bosser beaucoup et probablement différemment que sur les autres… Tous étaient hyper à l’écoute.

Vous jouez donc le rôle de Joseph, cet incroyable méchant ! Comment l’avez-vous appréhendé ?

Je voulais que nos héros soient confrontés plus qu’à un personnage, à une fonction. Pour Joseph, le mal incarné. Je trouve les héros d’autant plus beaux que quand les méchants sont à la hauteur… Quand nous, spectateurs, on se dit qu’est-ce que je fais face à ça, comment je me détermine face au mal , quels choix cruciaux j’ai à faire, comment j’avance … Après, je voulais en faire une sorte de monstre comme l’ogre dans « Le Petit Poucet ». Sans psychologie, sans rédemption possible.

Lors de sa première apparition, on le croit tout droit sortie d’une BD !

C’est vrai, je voulais faire un cinéma affirmant totalement un propos, une forme et ne pas être timide ou mignon. Je voulais vraiment un effet graphique qu’on a dans le cinéma d’aventure, voire dans les westerns, qui soit jubilatoire pour le spectateur. Comme ces capes de bergers, qui claquent au vent… Des choses que je trouve belles à l’écran

Comme son véhicule, un incroyable half-track !

C’est comme un monstre mécanique, en fait. On a cette nature qui est sublime, minérale et très forte et d’un coup, on a quelque chose qui nous ramène à la guerre. C’est un véhicule qui sent la mort…

On pourrait presque lui trouver des similitudes avec le camion de « Duel »…

Exactement !

Sinon, la coupe de cheveux, on en parle ?

Elle a de la gueule hein ? Elle ne laisse pas indifférent !

Et elle prend surtout tout le monde de court !

Je trouvais qu’il y avait quelque chose de décalé, de malsain, dans l’idée de ne pas du tout avoir un poil sur le caillou et d’avoir les cheveux longs sur les côtés, un peu sales, filandreux. Avec ce nez de sorcière, c’est une image qui amène du charisme au mal. Si le mal n’interroge pas, on passe à côté. Je voulais que ce soit immédiat et bizarre.

Pour revenir au tournage, il y a beaucoup de décors naturels qui ont dû le rendre éprouvant…

Ça a été une aventure, oui. Mais j’avais tellement envie de raconter cette histoire que j’avais dit à tout le monde que ça allait être difficile. Mais le problème n’est pas celui-ci, c’est de rendre le film que l’on envie de faire. Des difficultés, on en a rencontré mais ce qui était important, c’était de trouver des solutions. Pour faire un film d’aventure, cela aurait été étrange de ne pas vivre une aventure.

Des décors forts qui deviennent, finalement, un des personnages du film…

Oui, pour moi, tout ce qui est traité dans le film, c’est des personnages. Belle est évidemment un personnage, les humains je n’en parle même pas et la nature est un personnage. Quand je me balade, j’ai une relation à la nature qui est très intime, elle est vivante et raconte des choses.

Pour conclure, après une telle aventure, avez-vous d’autres envies ou projets en tant que réalisateurs ?

Depuis mon premier long-métrage, la réalisation est une obsession. C’est ma vie… Depuis quatre ans, ça a tout bouleversé. J’ai évidemment envie de jouer, mais j’ai moins le temps. Je joue dans mes films parce que pour faire un film, il me faut un an et demi… Mais j’adore ça !

 

21 février 2018 0 réactions
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CLAUDIO CAPÉO – INTERVIEW

CLAUDIO CAPÉO – INTERVIEW

Avec cette tournée, la belle aventure continue, comme si vous étiez sur un petit nuage…

Ouais, complètement ! C’est un truc de dingue, ça a démarré d’un coup et ça ne s’arrête pas avec des Zénith qui se remplissent dans tous les sens. On en profite à fond, c’est notre rêve de gosses. On est toujours étonnés et complètement épanouis. C’est fou !

D’autant que vous déboulez dans les Zénith… Des grandes salles que vous connaissez puisque vous avez assuré les premières de Yannick Noah, des Fréro Delavega ou encore de Tryo… Et vous voilà seul !

C’est clair que c’est assez étrange. On se posait beaucoup de question, on se demandait comment ça allait se passer. Mais on n’avait pas forcément peur parce qu’on a toujours fait de la scène, à commencer dans des petites salles avec des jauges entre 400 et 1.000. C’était déjà énorme pour nous ! Et là, dix-huit mois après, on débarque sur scène, on fait nos balances, on voit tous ces sièges vides et on se dit « c’est pas possible que ça va se remplir » ! Après, d’une manière générale, ça reste un concert où on ne se prend pas la tête, on raconte des conneries, on est là pour se marrer et prendre du plaisir !

Vous avez effectivement su garder cette simplicité, vous qui avez eu plusieurs vies… Menuisier-décorateur, membre d’un groupe de jazz… Vous avez même fait du metal !

C’est vrai… Je suis un touche-à-tout. En fait, quand ça commence à m’ennuyer, il faut que je change. Je plaque tout. J’aime bien ça. Si on s’ennuie, ce n’est pas la peine de continuer, on n’a qu’une seule vie. Je ne me prends pas la tête, quitte à avoir des regrets. Ce n’est pas grave, au moins je l’aurai fait.

Comme vous le dites, vous l’avez fait ! Comment passe-t-on, à l’époque, de l’accordéon au metal ?

C’est tout c… A 14 ans, l’accordéon, avec les filles, ça ne marche pas du tout ! Du coup, tu vas faire un tour sur la scène rock, tu te fais pousser des dreads, tu prends une guitare et puis voilà. Tu montes un groupe de metal et tu te dis, c’est cool, elles viendront ! Mais en fait non ! (rires) Au moins, j’aurai essayé ! Et puis finalement, tu reviens à ce que tu sais faire et tu te mets à écrire des chansons… Et ça commence à prendre !

D’ailleurs, lorsque vous revenez à l’accordéon, Claudio Capéo est un groupe…

Tout à fait, ça a été un groupe qui a démarré un 2008. Puis on a voulu faire des concerts. Du coup, je me suis entouré de mes meilleurs potes, mes potes d’enfance, mes potes de l’école de musique… Ça fait maintenant 9 ans que l’on est ensemble. C’est assez génial, c’est une grande famille, on se connaît tous super-bien et qu’est-ce qu’on se marre !

En attendant, votre troisième album est certifié trois fois disque de platine !

C’est vrai on est à 600.000, c’est complètement fou !

Même si, évidemment, on le souhaite, aviez-vous vu venir ce succès ?

Non ! Le marché du disque est tellement compliqué en ce moment qu’on se dit que 30.000 c’est déjà très bien. Puis on a produit des titres sans prétention comme « Un Homme debout », qui a été fait je ne dis pas rapido parce qu’on ne l’a pas bâclé du tout. On ne s’attendait pas du tout à ça, on se demandait « est-ce que ça va plaire » ? Et puis d’un coup, il tourne en radio, ça part dans tous les sens et en fait, tu ne comprends pas grand-chose… Et puis ça continue…

Du coup, maintenant que vous êtes en tournée, qu’est-ce que le public vient voir ? Vos anciens et derniers morceaux ? Des reprises d’autres artistes également ?

Exactement. Des reprises d’artistes oui, il y a « Chez Laurette » de Michel Delpech qui me tient vraiment à cœur puisque c’est ce titre-là qui m’a montré à la France entière. Ensuite, il y a des morceaux du tout premier album sorti en 2009, du deuxième et évidemment du troisième. Il y a de tout, cela nous permet aussi de montrer ce que l’on faisait avant. Après, tout se fait dans une ambiance festive, ambiance sales gosses… On est juste là pour prendre du plaisir… On est tous différents mais on est là pour s’éclater.

Une ambiance qui laisse de la place pour l’impro…

Ouais ! De toute façon, je suis toujours en train de raconter beaucoup de conneries. Il faut juste que je fasse gaffe, parfois je peux parler pendant une demi-heure et raconter de m… ! Après, chaque chose ne se ressemble pas, rien n’est fait au hasard, on a beaucoup travaillé pour tout ça… Mais on se laisse de la place pour faire les couillons, sinon c’est chiant !

Malgré tout, vos textes sont engagés !

Tout à fait. Je pense qu’il est beaucoup plus simple de dire les choses en musique. Il suffit d’être sincère avec tout le monde. Il peut y avoir des moments tristes où l’on peut lâcher une petite larme et des moments où on se lâche. En tout cas, je ne peux pas chanter des titres, être sur scène en racontant des histoires sans y croire, sinon j’arrêterais tout de suite.

Vous deviez être à l’aise avec Tryo lorsque vous faisiez leur première partie ?

Ouais, c’était cool ! En plus, c’est des gens qui sont super gentils, accueillants… Ça faisait bizarre… Tu les as écoutés pendant dix ans quand tu étais plus jeune et là, ils t’ouvrent les bras !

Comment l’Alsacien que vous êtes se fait à la vie parisienne ?

En ne vivant pas à Paris ! Je suis Alsacien, je suis toujours dans mon Alsace par contre, je fais beaucoup d’allers-retours. Je n’ai pas envie de partir de chez moi. J’ai ma famille, j’ai mes potes. J’ai besoin de tout ça pour reprendre de l’énergie pour me sentir bien. Pour moi, Paris c’est pour le travail, et basta. Après, je rentre à la maison et reprends ma petite vie de campagne, je suis très bien comme ça. Mais c’est vrai que c’est complètement fou de faire autant d’allers-retours !

Ces racines, c’est ce qui vous fait garder les pieds sur terre, finalement…

Tout à fait, c’est ça qui me raccroche à la vraie vie, tout simplement. C’est vrai que tu peux péter les plombs. D’un coup, tu es mis sur un piédestal alors que pas du tout, je fais juste de l’accordéon et je chante. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec des trucs, j’ai envie de vivre simplement, pouvoir acheter mon pain normalement, de rester simple. Je suis un petit mec normal !

📷 : Yann Orhan

21 février 2018 0 réactions
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Michel Leeb – Interview

Michel Leeb – Interview

Michel, vous fêtez cette année vos 40 années de carrière devant ce public qui vous est resté fidèle, cela doit vous faire chaud au cœur…

Oui, quand il y a du monde autour de vous pour un anniversaire autour de vous, c’est formidable, c’est très agréable.

Et ce d’autant que, dans ce spectacle, vous reprenez vos sketchs marquants. Est-ce une façon pour vous de leur faire un cadeau ?

En effet, pendant 40 ans, je n’ai eu que du bonheur avec ce public. Et ce, dans tous les genres… Au théâtre, dans les comédies, dans des rôles plus dramatiques ou même dans le jazz et dans one-man-show… Je me suis beaucoup diversifié et le public était toujours là. Ce sont des cadeaux qu’ils m’ont faits et moi, je me suis dit que cette année, pour mas 40 ans, qu’il fallait faire un spectacle qui soit pour eux un beau cadeau avec quelque chose de beau, de grand, bien mis en scène avec un jeu de lumière très riche, des projections, des choses originales.

Au milieu de tout ça, vous n’abordez toujours pas de thèmes politiques…

Non, je laisse ça à ceux qui savent le faire, je ne suis pas doué pour ça.

Ce qui prouve qu’il y a gros travail d’écriture puisque lorsqu’on manipule l’humour politique, les faits sont là…

Oui et surtout, c’est moins intemporel puisque c’est moins lié à l’actualité. Il y a quelque chose d’assez général. Un sketch comme « La Mouche et le bourdon », c’est un truc universel qui peut se passer n’importe quand, n’importe où. Je l’ai fait à Pékin, les Chinois étaient pliés de rire. Ce n’est pas lié à l’actualité. Pour « L’Africain », je sais que vous allez me poser la question, c’était des textes liés à l’actualité à l’époque. Dans les années 80, on était invité dans toutes les émissions pour faire ça parce que ça amusait tout le monde. Il n’y avait pas d’arrière-pensée et j’avais des textes qui étaient franchement contextuels, liés à l’actu politique de l’époque et aujourd’hui, évidemment, tout a changé, j’ai révisé tout ça, j’ai refait un personnage très différent.

La bien-pensance actuelle n’a, en tout cas, pas eu raison de vous !

Mais non ! C’est une bien-pensance que je trouve complètement déplacée qui, en plus, induit une attitude sociale complètement liberticide. Aujourd’hui, on est dans une liberté très limitée, à tous les niveaux. Cette société moralisatrice qui vous donne des conseils et vous impose des diktats moraux, je suis absolument contre. Soyons libres, disons ce que l’on veut, comme on le veut du moment qu’il n’y a pas de malveillance.

Vous le dites… Et vous le chantez puisque c’est un spectacle où l’on retrouve cinq musiciens. Vous avez également toujours eu cette image de crooner que l’on retrouve, d’ailleurs, dans « Épouse-moi mon pote » le film de Tarek Boudali… On sent que le music-hall vous tient à cœur…

Oui parce que c’est justement quelque chose – mélanger les genres sur scène – qui n’existe presque plus… Même carrément plus ! Le music-hall permet de faire rire, de chanter, de faire du mime, des parodies, des imitations… C’est vraiment un spectacle total. Et dans music-hall, il y a la musique, je ne peux pas vivre sans… Toujours mélanger la musique avec l’humour, c’est mon truc.

Cinéma, télé, théâtre, chanson… Avec ce one-man-show, vous revenez à vos premières amours. Cela a-t-il été difficile de vous replonger dans cet univers ?

Non parce que j’ai commencé comme ça et je continuerai comme ça. Je vais passer alternativement du théâtre au one-man-show en passant, éventuellement par le cinéma. Cela n’a pas été difficile simplement parce que c’est du plaisir, aller fouiller dans des sketchs que je n’ai pas faits depuis dix ou quinze ans, des choses que j’avais envie de redonner au public et qui sont revenues à la surface très rapidement. C’est très jubilatoire !

Autre chose a changé… À l’époque, vous n’étiez que quelques-uns à vous partager cette scène de l’humour, aujourd’hui, vous êtes beaucoup ! Quel regard avez-vous sur cette scène ?

C’est vrai… C’est à la fois positif et négatif. Plus il y en a, plus il peut y avoir des choses très moyennes. En même temps, comme ça arrive actuellement, il peut émerger des artistes formidables. Tant mieux ! Il y a des Alex Lutz, des Ahmed Sylla, des gens comme ça qui sont formidables. Je trouve ça magnifique. En ce qui me concerne, à 70 ans, j’ai intérêt à savoir nager sinon ils me coulent ! Mais je sais nager, je suis un très grand nageur ! (rires)

On ne fait pas 40 ans de carrière par hasard !

Ben non ! Mais il faut se battre, se renouveler, se diversifier… C’est pour ça, je pense, qu’avec les bouées de sauvetage que j’ai, je m’en sors pas mal !

Pour conclure, si vous aviez un souvenir marquant de ces quatre décennies ?

Ma rencontre avec Sinatra que j’adorais et avec qui, le jour de mon anniversaire, j’ai trinqué avec lui, à Paris, un whisky. Et quand j’ai voulu en savoir plus sur lui, il ne m’a parlé que de sa salle de bain ! Je lui ai dit « ça va » ? Il me dit « non, pas du tout, je viens de recevoir un fax me disant qu’ils ont refait ma salle de bain en vert et je déteste le vert, je la voulais jaune » ! Il ne m’a parlé que de ça ! Je suis tombé sur le c… ! Une star mondiale qui me dit qu’il n’est pas content parce que sa salle de bain est mal repeinte !

📷 : Pascalito

21 février 2018 0 réactions
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Mat Bastard – Interview

Mat Bastard – Interview

Après Carving et Skip the Use, vous vivez une 3e  vie artistique avec un album solo ! Vous aviez fait le tour de ces projets ?

Ce n’est pas vraiment ça. J’ai travaillé sur différents projets avec différentes personnes. C’est juste ça qui change. Quand je travaille avec Yan, c’est Skip the Use et quand je travaille seul, c’est un album solo. Ce n’est pas une question d’évolution. Au bout d’un moment, on a juste eu besoin de faire autre de chose.

Sur « Loov », on retrouve évidemment les sons de Skip the Use et de nouvelles sonorités comme sur « Rosemary » ou encore « Girls » où une belle place est laissée à l’acoustique…

Je n’ai pas fait un album solo pour montrer des choses mais plutôt pour en développer de nouvelles, me mettre en danger, aller découvrir des nouveaux trips. Je n’ai pas fait le disque parce que, d’un coup, je me suis retrouvé dans une situation où je ne savais pas quoi faire. C’est juste qu’avec Yan on avait envie d’autres choses pour, peut-être, mieux se retrouver après. Je suis allé piocher dans tout le background pop-rock avec Carving et tous les groupes que j’ai produits. En même temps, aujourd’hui, pour aller défendre ce disque-là, je suis avec les gars de Carving ! Finalement, ce n’est pas une aventure si éloignée de ce que j’ai toujours fait !

Un disque que vous allez en effet défendre sur scène à partir de ce soir (entretien réalisé le 1er  février) avec le duo A-Vox en 1re  partie qui accompagnera sur la tournée. Comment s’est passée cette rencontre ?

En fait, là, c’est ma casquette de producteur. On s’est rencontrés il y a 3 ans et ils m’ont demandé de travailler sur leur musique et que l’on bosse ensemble sur leurs chansons. On a travaillé sur des titres, sur un album et voilà ! C’était notre rencontre professionnelle… Anthéa et moi, on s’est rencontré dans ce cadre-là puis on s’est mis ensemble. Aujourd’hui, c’est ma femme… C’est aussi une aventure familiale. J’avais envie de l’aider à aller au bout de ce qu’elle a envie de faire. Je suis très content d’avoir produit cet album. On vient de le finir, il est super énergique, incisif, puissant avec des textes très engagés. C’est naturellement que j’ai eu envie de l’emmener sur la route.

Un album puissant… Ce n’est effectivement pas si éloigné de vous faites !

Oui, on est assez proche dans la façon de mettre de l’énergie dans notre musique et les raisons pour lesquelles on en fait. Leurs textes m’ont touché. Après, on est un couple, on a des points communs et ça en fait partie !

 

Pour revenir à la tournée, comment le show a été mis en forme ? À Nancy, on a encore en mémoire le set furieux envoyé par Skip the Use !

Quand je faisais les concerts avec Skip, beaucoup de journalistes me demandaient « d’où est-ce que vous tirez cette énergie » ? Moi, j’ai appris à faire des concerts comme ça sur scène avec les mecs qui m’accompagnaient, à commencer par ceux de Carving quand on a fait du punk-rock ensemble… Là, je suis sur scène avec eux, c’est encore pire qu’avant (rires) !

C’est aussi ça que le public va venir chercher…

Ouais, carrément. Même si sur scène on fait des titres de l’album, de Skip the Use, de Carving - on fait une sorte de pot-pourri - on ne blinde pas les salles partout où l’on va. L’album que j’ai sorti est un disque sans concession, résolument rock, résolument énergique. Et je pense qu’aujourd’hui, c’est de plus en plus rare. Le public qui se déplace est composé de gens qui nous ont vus en festival, ou des personnes nostalgiques de Skip the Use. Quand d’autres ont envie de voir un concert où ils pourront se lâcher. J’espère vraiment qu’il y aura du monde pour nous soutenir. La scène rock en a vraiment besoin mais ce n’est pas simple.

On vous sent impatient de remonter sur scène…

Je suis content, c’est là où les choses se passent. Le plus important est de rencontrer les gens et d’être incisif. Si tu viens voir notre concert comme tu vas voir Kendji Girac, reste chez toi, ça ne sert à rien ! On a envie d’un truc participatif, on vient pour mettre des coups de pied dans la merde ! Ce sont les raisons pour lesquelles on fait de la musique.

Pour conclure, on vous a vu dans un duo dans Taratata… Avez-vous envie de collaborations avec d’autres artistes ?

Ouais, j’ai toujours mes potes… Shaka Ponk, Orelsan… Des mecs que j’aime beaucoup. Mais pour l’instant non, pas sur ce disque mais on verra, moi j’aime bien, je trouve ça marrant, c’est pour ça que je l’ai fait avec A-Vox !

21 février 2018 0 réactions
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Brigitte se met à Nues à L’Autre Canal

Brigitte se met à Nues à L’Autre Canal

Retour en force, ce samedi soir, du duo de charme à L’Autre Canal avec, dans ses bagages, évidemment son dernier album, « Nues » mais aussi ces tubes qui ont forgé cette stature d’artistes incontournables du paysage musical français. Plus glamour que jamais, Brigitte a d’entrée de jeu mis dans le mille avec « Palladium », le tube qui a mis sur orbite leur dernier opus à sa sortie. Exit les perruques lamées, place à Aurélie et Sylvie qui se sont ainsi dévoilées dans un set musical, envoûtant, nourri d’effluves musicaux ensoleillés, leur autorisant, malgré tout, un tour en « Benz ». Enveloppé d’un écrin à la fois lumineux et onirique, Brigitte a confirmé sa montée en puissance et montrer que sa palette musicale s’était encore étoffée. De quoi lui ouvrir en grand les portes du Zénith de Nancy le 12 octobre prochain !

 

21 février 2018 0 réactions
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Eminem – Chronique

Eminem – Chronique

Eminem sort de son silence

Il avait disparu des écrans radar. L’artiste est enfin de retour avec « Revival » qui ne fait pas dans la demi-mesure.

Des frasques en tout genre, un humour borderline, une plume acérée et des mélodies à l’épreuve du temps, oscillant entre le rap pur et dur et un son apaisé, Marshall Mathers a fait parler de lui dès ses débuts… Dès qu’il a déboulé, lui, le gamin ayant grandi à Détroit, dans cet univers impitoyable du rap US. Un univers dans lequel il a toujours su évoluer, assumant ses productions. Le rappeur multi-récompensé – plus de 240 récompenses sont à mettre à son actif – n’hésite pas non plus à manier le second degré. En 2002, l’album « The Eminem Show » – certifié dix fois disque de platine et 30 millions d’unités vendues ! – frappe fort avec, entre autres, « Without Me » où l’on voit Eminem réglant ses comptes avec différentes personnalités, grimé en super-héros de seconde zone, en Elvis Presley ou encore en un Ben Laden dansant… En 2004, il signe, avec « Mosh », figurant sur l’album « Encore », une charge en règle contre George W. Bush… Un opus sur lequel on retrouve également « Like Toy Soldiers », morceau dans lequel le rappeur règle ses comptes avec les maisons de disques responsables, à ses yeux, de la haine et des rivalités mortelles entre rappeurs…

Après quatre années d’absence, Eminem revient avec son neuvième album studio, « Revival », et ses dix-neuf titres percutants. La liste des invités jalonnant cet opus confirmant, de son côté, l’ouverture dont fait désormais preuve le rappeur de 45 ans. Une ouverture amorcée dans ses précédentes productions. Là, d’entrée de jeu, c’est Beyoncé, sur le single « Walk On Water », qui donne le ton. À l’image de Dido, à l’époque. Chacun évolue dans son registre. Elle, en diva à la voix envoûtante, lui, en rappeur au flow punchy… La suite confirme que l’ADN d’Eminem n’est pas trahi… Le rageur et très engagé « Untouchable » le confirme avant que « River », envoyé avec Ed Sheeran, n’apporte une once de douceur. Sur « Remind Me », le clin d’œil à Joan Jett est implacable et Alicia Keys débarque sur les refrains de « Like Home ». De X Ambassadors à Skylar Grey, en passant par Kehlani et l’incontournable Pink sur « Need Me », l’opus se déroule ainsi durant près de 1 h 15. La richesse de « Revival » a un côté jubilatoire. « In your Head », envoyé sur « Zombie », des Cranberries, enfonce d’ailleurs le clou avec, en fond, la voix de Dolorès O’Riordan, partie trop tôt…

Quoi qu’il en soit, la star du hip-hop aux 300 millions d’albums vendus signe un retour fracassant et remet l’église au milieu du village !

Eminem, « Revival », 14,99 €.

 

21 février 2018 0 réactions
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Brigitte – Interview

Brigitte – Interview

Après 400.000 albums vendus, vous êtes de retour, avec votre complice Sylvie, avec votre dernier opus « Nues ». Sa sortie était très attendue ! Mesurez-vous cet engouement ?

En tout cas, c’est toujours quelque chose que l’on fait avec beaucoup de cœur et d’investissement… A tous les niveaux. Que ce soit, évidemment, l’écriture, la composition mais aussi les visuels, l’histoire, le titre de l’album… C’est toujours le démarrage d’une nouvelle aventure, d’une nouvelle scénographie, le plaisir de retrouver nos musiciens, les gens avec qui on part sur la route. Dans nos vies, c’est toujours un événement particulier.

Un album pour lequel vous avez abandonné vos perruques lamées. Cela veut-il dire que vous vous dévoilez un peu plus ?

Oui… Je crois que j’étais arrivée au bout des artifices même si c’est quelque chose que j’aime bien, que je trouve intéressant. J’ai adoré que l’on travaille sur la gémellité. Mais, porter des perruques, le disco, avec son côté très sensuel, très sexy faisait que l’on abordait moins les sujets profonds, même s’il y en avait, comme le féminisme. Le deuxième album était plus sur le désir, le plaisir avec la tournée à paillettes. Personnellement, j’étais arrivée à bout de ça. Je suis partie vivre à Los Angles avec mes filles et avec tout ce qui s’est passé en France, on a été très remués. Il y a trois ans, on a tous été chamboulés. Quel est l’essentiel ? Qu’avons-nous envie de raconter au plus profond de nous ? C’est pour ça que cet album est beaucoup plus profond, plus intime. Il y a quelque chose d’assez brut, une envie de parler de nos enfants, de nos pères, d’histoires dures, d’hommes qui nous ont quittés, de la difficulté d’aimer, de nos amis…

Vous à Los Angeles, Sylvie en France… Les deux trajectoires ont-elles nourri cet album ?

En fait, par rapport aux albums précédents, j’ai beaucoup écrit seule. Sylvie a complètement épousé et compris ce besoin que j’avais d’écriture, d’exprimer des choses profondes. Quand je l’ai écrit, je l’ai fait pour nous deux, pour qu’on le chante ensemble. C’est une très belle et très forte déclaration d’amitié qu’elle m’a faite en me disant « super, chantons cet album » ! C’est ce que je trouve de formidable dans notre groupe. Si, demain, elle me dit ou écrit quelque chose, m’expliquant « voilà, en ce moment, moi, c’est ça que j’ai dans le ventre, je ne peux pas faire autrement, c’est viscéral », je l’accompagnerai totalement.

Un lien fort également présent sur scène avec une tournée de plus de 170 dates et une nouvelle qui se profile avec des concerts affichant déjà complet ! Attendiez-vous ce retour avec impatience ?

Impatience… C’est marrant, on a lancé la tournée à Lille le samedi 20 janvier et c’était génial. On a ri toutes les deux tellement fort ! Ça fait dix ans que l’on fait de la musique ensemble et plus les années passent, plus on n’en revient pas ! C’est quelque chose d’incroyable… C’est formidable de travailler dans l’amitié. On sait que l’on a une chance inouïe. Donc oui, on attend la tournée avec impatience et avec cet album, on veut donner quelque chose de très sincère. Il y a un décor complètement onirique, mythologique et en même temps, on a des lumières simples et naturelles, pour conserver cette proximité avec le public.

Comment se sont passées ces retrouvailles avec le public ?

C’était génial. C’est comme si on se retrouvait en famille. Ils ont la même impatience que nous, on a l’impression de les connaître tous. Après les concerts, on vient souvent faire des séances de dédicaces, des photos… À chaque fois, on prend des doses d’émotion qui nous viennent des gens, il y a une vraie relation que l’on a cultivée, depuis longtemps, sur les réseaux sociaux, on répond aux messages… On essaie d’être le plus présentes possible. On est toujours extrêmement reconnaissantes de ces personnes venant nous voir, parfois plusieurs fois… C’est incroyable !

 

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Artus – Interview

Artus – Interview

Artus, vous êtes sur tous les fronts… Quelle énergie !

On essaie ! Moi, j’ai besoin de ce côté un peu hyperactif qui me correspond bien !

Et pour cause ! Vous êtes toujours en tournée avec votre one-man-show qui évolue au fil du temps… Qu’est ce qui le nourrit ?

C’est le fait que, personnellement, j’évolue, je vieillis, je grandis… Je passe de jeune adulte à adulte ! L’évolution de la vie, en fait, fait évoluer le spectacle et me fait aller vers d’autres choses. Comme l’envie d’autres projets qui m’ont également nourri de certaines choses que j’ai envie de partager sur scène.

Parmi les autres projets, on vous a vu dans Danse avec les Stars. Que vous a apporté cette expérience ?

Quoi qu’il arrive, quel que soit le projet, qu’il soit négatif ou positif, celui-ci vous apporte quelque chose, il n’y a pas que le bon qui nous enrichit. Danse avec les Stars m’a apporté plus de confiance en moi, notamment sur le physique. Se dire que ce n’est pas parce qu’on a de l’embonpoint que l’on est ridicule.

Vous avez un humour cinglant, corrosif… Les dernières polémiques autour d’autres humoristes vous sont-elles obligées à remettre en cause certains passages de votre spectacle ?

Je me suis posé la question, justement. Mais j’en suis arrivé à me dire que non, je n’en ai pas envie. On est dans une période où dès que quelqu’un dit quelque chose on lui tombe dessus sur internet où tout le monde est critique de théâtre, est critique culinaire, où tout le monde peut donner son avis sur tout. Moi, j’ai envie de prendre le risque. Je dis ce que j’ai envie de dire. Quand j’aborde des sujets tel que le handicap, c’est, pour moi, une façon d’en parler. A chaque fois que des gens se sont plaints, que j’ai eu des retours, ce sont des personnes qui ne sont pas atteintes de handicap, qui ne connaissent pas le handicap… Toutes celles atteintes de handicap m’ont dit « continue, c’est génial, on a besoin que l’on parle de ça »…

Et d’être traitées comme les autres, finalement…

Bien sûr ! Il y a des personnes handicapées qui sont des gros c… ! Etre un gros c… n’est pas réservé qu’aux valides !

Vous évoquiez vos autres projets… Parmi eux, il y a votre pièce complètement barrée « Duels à Davidéjonatown »… A quand une tournée en Province ?

Eh ben c’est prévu ! A partir de janvier 2019, on partira avec la pièce en Province, on est en train de préparer une belle tournée avec beaucoup de dates pour aller voir le plus de gens possible. Les Provinciaux nous la demandent. Après, comme c’est une pièce avec un gros décor, on ne peut pas aller partout, il nous faut une salle adaptée. Mais on fera le plus de dates possible pour aller voir le plus de gens possible !

Comment a pris forme cette histoire tout droit venue d’un Far West loufoque ?

Je l’ai montée comme je monte mes spectacles. Quand j’écris, j’écris 25 minutes, le reste, je le crée sur scène en impro, avec le public. Là, j’ai fait pareil. J’ai d’abord monté l’équipe de comédiens avec qui j’avais envie de travailler à savoir Julien Schmidt qui fait l’Indien et le narrateur, Cartman… J’avais écrit la trame, qui représentait 35-40 minutes, et après j’ai dit voilà, « je veux qu’on s’amuse là-dedans ». C’est sur le plateau qu’on a créé les choses, on a fait une sorte de résidence où l’on est resté un mois dans un théâtre juste pour jouer tous les jours devant personne ! On l’a créée ensemble. Les personnages, je les ai faits sur-mesure pour les comédiens. Forcer les gens à faire des choses, on va forcément vers du moins bon que si on leur dit « t’as envie de le faire avec l’accent marseillais ? Fais-le avec l’accent marseillais » ! Tout le monde s’est fait un peu sa partition et c’est pour ça, je pense, que ça marche bien !

Pour revenir à votre one-man-show, vous allez jusqu’au mois d’août, y aura-t-il une autre partie de tournée ?

Le but de cette tournée est de conclure ce spectacle-là et elle me permet de tester des choses pour le nouveau que je lancerai après la pièce. Je ne veux pas mélanger les deux, simplement, déjà, parce que je n’ai pas le temps. En plus du spectacle, il y a des tournages. Là, je finis la tournée, je pense que l’on va faire une belle date parisienne, peut-être L’Olympia, pour conclure et après je me mets sur la pièce.

Sinon, avez-vous des projets cinéma à venir ?

Oui. Là, je suis sur le tournage de la saison 4 du « Bureau des Légendes » et on n’est pas à l’abri de voir « Davidéjonatrown » adaptée au cinéma !

📷 : Pascalito

21 février 2018 0 réactions
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Laurent Tirard – Interview

Laurent Tirard – Interview

Faire, en 2018, un film « en costumes » n’a pas dû être simple !

Non, pas du tout ! Avec Jean Dujardin et Mélanie Laurent, ça peut paraître étonnant mais tout le monde nous a dit que le public ne voulait plus voir de film en costumes. Je pense le contraire ! En tant que spectateur, ça me manque et je fais des films que j’aimerais voir. De plus en plus, on a du cinéma ressemblant à du téléfilm, ça manque de souffle. Ça n’a pas été évident !

Vous retrouvez Jean Dujardin qui trouve, avec le capitaine Neuville, un rôle sur mesure dans lequel il donne toute la mesure de son talent. Il fait rire, fait passer de l’émotion, il sait être cynique…

Le rôle a été écrit pour lui. Je voulais faire ce film depuis « Le Petit Nicolas ». Mais les films se sont enchaînés. Et quand on a travaillé avec Jean sur « Un Homme à la Hauteur », je lui en ai parlé en lui disant « je ne vois qu’un seul acteur pour incarner ce rôle, c’est toi ! » Je lui ai pitché le film et il a adoré. Je l’ai écrit et il a pu participer à l’élaboration de son personnage.

Du sur-mesure que l’on ressent également pour le personnage d’Elisabeth interprété par une Mélanie Laurent à la fois froide, sérieuse, bienveillante, honnête… Mais également au moins aussi manipulatrice que Neuville !

Oui mais à sa façon. Elle agit toujours pour le bien d’autrui. Quand elle écrit les lettres, elle le fait pour sa sœur. Mais oui, c’est une héroïne intrigante et très cérébrale. Pour le coup, le rôle n’était pas écrit pour elle. Il était très inspiré des héroïnes des romans de Jane Austen qui sont des personnages forts, assez manipulatrices, conscientes de l’environnement et sachant en jouer avec les codes de leur époque. Mélanie, c’était un choix audacieux et fort. Je voulais un personnage fort et moderne, en décalage avec son époque. Je voulais que ce soit une femme d’aujourd’hui affrontant ce type très macho et très sûr de lui.

Le duo fonctionne très bien et vous lui avez imposé un tournage éprouvant entre la chute dans l’eau de Mélanie Laurent et Jean Dujardin remontant à cheval…

C’est la première fois que Mélanie Laurent fait une comédie ! Pour le tournage, il a été compliqué. Comme je l’ai dit, on a eu beaucoup de mal à le monter et on a dû tourner dans un temps réduit, ce qui n’est pas simple pour un film en costumes. Idéalement, il aurait fallu dix semaines, on l’a fait en huit. Tout le monde était conscient des difficultés et tous ont fait preuve d’une extrême bonne volonté. Ça a été un tournage studieux et exigeant que soit physiquement ou en terme de rythme.

Sur le tournage, le choix des décors naturels a dû vous poser des contraintes supplémentaires…

Oui mais je préfère, surtout quand on fait un film d’époque. Bien sûr, il y a moins de confort que dans un studio. Mais que ce soit pour moi, metteur en scène, ou pour les acteurs, être dans un lieu vraiment chargé de choses, d’une histoire, ce n’est pas pareil. Alors oui, il faut composer avec mais on arrive dans le décor et on est dans la scène !

Quant aux peronnages, ils finissent par être à contre-courant de ce qu’ils sont au départ, à l’image de Pauline, la sœur, qui n’est pas si sage que ça…. Le capitaine est tout sauf un héros et Elisabeth n’est pas si bienveillante que ça…

C’est ça. L’idée est, autant que possible, de surprendre. Mettre un personnage dans une situation et se demander comment il va s’en sortir ! Et puis il est toujours intéressant de montrer que les personnages ont plusieurs facettes. Je veux que mes personnages soient attachants, j’ai besoin de les aimer et que les spectateurs les aiment.

Ce qui est le cas, on n’a pas envie d’en vouloir à Neuville…

Bien sûr ! Je crois que l’on est tous, quelque part, attirés par les escrocs, il y a quelque chose de formidable, on veut tous être ce personnage qui transgresse.

Pourquoi avoir choisi le XIXe  siècle ?

Pour plusieurs raisons. Déjà, il y a cette passion pour l’univers de Jane Austen et ses personnages ancrés dans le XIXe  qui est plus romanesque, plus romantique plus épique que le XVIIIe. Le XXe  ce n’était pas possible. Et puis, pour moi, en sous texte, le film est un western ! D’où la musique. Cette époque s’y prête vraiment bien !

Sans la dévoiler, vous avez opté pour une fin ouverte. La scène finale, même si on sait ce qu’il va se passer, est irrésistible ! L’aviez-vous en tête dès le début ?

J’en parlais avec un scénariste avec qui j’ai travaillé et on se disait que, quand on écrit une comédie, il y a une promesse implicite pour le public. Il attend quelque chose. Si on lui donne trop rapidement, il est déçu, si on ne lui donne pas, il est frustré. Il faut toujours arriver à lui donner mais en étant suffisamment malin pour qu’il soit quand même surpris et qu’il ait de la satisfaction. C’est assez compliqué !

📷 : Christophe Brachet

16 janvier 2018 0 réactions
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Le carnet de route de M. Pokora

Le carnet de route de M. Pokora

Avec son « My Way Tour », l’artiste a remis l’église au milieu du village avec des shows incroyables. Le tout, compilé dans un bel album live.
Son « RED tour » digéré, M. Pokora s’est rapidement remis en selle. Et ce, avec un projet qui lui trottait dans la tête depuis un petit bout de temps. À savoir la reprise du répertoire de Claude François. Une initiative confortée par Claude François junior, un des fils de l’idole, citant M. Pokora lorsqu’on lui a demandé quel était l’artiste de la nouvelle génération correspondant le plus à son père ? Et d’ajouter : « Matt et papa ne sont pas que de chanteurs, ce sont des enchanteurs » !

L’album voyait alors le jour et une tournée était mise sur les rails. Une tournée qui a pris son envol dans un Zénith de Nancy (54) plein à craquer. Tout un symbole puisque le public était resté sur sa faim lorsque M. Pokora avait annulé la date nancéienne de sa précédente tournée. Comme il l’a lui-même reconnu : « J’avais une revanche à prendre à Nancy ! » Et un constat s’imposait alors : il n’a pas fait les choses à moitié avec vingt-deux morceaux piochés, évidemment dans la discographie de Cloclo avec « Magnolias for ever », « C’est la même Chanson », « Alexandrie, Alexandra » ou encore « Belinda »… Tous les grands succès étaient au rendez-vous.

Au milieu de ce feu d’artifice, ses tubes comme « Le Monde » ou « Juste une photo de toi » ont trouvé leur place sans difficulté. Sur scène, M. Pokora, entouré de ses sensuelles MP’S, a envoyé, durant près d’une année, des shows dont il a le secret avec, au milieu d’un copieuse setlist, un medley 70’s dans lequel il reprenait Kool and the Gang, Earth Wind and Fire et les Jackson Five.

Surtout, une fois de plus, entre les chorégraphies millimétrées, des arrangements puissants, une scénographie hallucinante poussée par une débauche technologique, une mise en lumière à donner des vertiges et un écran géant à effet miroir sur certains morceaux, M. Pokora a frappé fort. « On n’a reçu que des belles ondes. On a vu les gens sourire, que toutes les générations sont venues et ont participé. On les a divertis pendant près de deux heures… J’ai l’impression qu’on a réussi à les mettre dans cette bulle et leur faire oublier leurs soucis le temps d’un concert.

C’est une période où l’on a besoin de partager des choses ensemble sans se prendre au sérieux », déclarait l’artiste, quelques minutes après son concert à Nancy… Une salle où il a été en résidence durant une semaine avec le lancement de sa tournée qu’il a immortalisée dans un coffret contenant un double CD live et DVD du concert de Strasbourg (67) agrémenté d’un bonus avec les coulisses de cette tournée.

M. Pokora, « My Way Tour », 15,99 €.

15 janvier 2018 0 réactions
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Calogero chérit sa Liberté

Calogero chérit sa Liberté

Calo revient avec une délicieuse édition collector en série limitée de son dernier album « Liberté Chérie ».

Sa tournée de 2018 est déjà un succès ! Rien d’étonnant, finalement, vu les scores de la précédente qui a accompagné la sortie de son opus « Les Feux d’Artifice ». Sorti à la fin de l’été, « Liberté Chérie » prend donc le même chemin avec des textes aux cordeaux signés, évidemment, Marie Bastide, dont le tube « Je joue de la musique », « Liberté Chérie », justement, « Ma maison » ou encore « Le vélo d’hiver »… Un univers dans lequel les mots de Paul École ou de Pierre Riess parviennent, comme une évidence, à se faire une jolie place au soleil.

« Fondamental » et « 1987 » ont déjà conquis les ondes, véritable madeleine de Proust… Comme un retour vers le futur… Ce futur où le passé, avec son côté rassurant, n’a jamais été aussi présent, au final ! Le tout mis en musique et arrangé par un Calogero plus que jamais « jusqu’au-boutiste » pour cet album enregistré dans les célèbres studios Abbey Road à Londres et pour lequel il a collaboré, pour sa réalisation, avec Florent Marchet, Philippe Uminski et Alan O’Connell. Comme pour son précédent opus, Calo met dans le mille du côté de ses fans mais parvient, cette fois encore, à séduire un nouveau public qui se rajeunit, touché par ses mélodies sublimant les textes.

Et comme l’homme n’est pas du genre à faire les choses à moitié, il vient de sortir une édition collector, en série limitée, de « Liberté Chérie », où il ne se contente pas simplement de mettre un joli livret et un nouveau morceau. Ce serait trop simple ! Pour ce bel objet, le livret est bien présent mais l’on retrouve aussi d’une part l’album du départ, d’autre part un second CD sur lequel les pépites se succèdent. On découvre ainsi un inédit, « La vraie vie », signée Marie Bastide, les reprises de « Je joue de la musique » en extended version, de « Fondamental » envoyé en piano-voix, et de « On se sait par cœur » interprété en duo avec Clara Luciani… Et ça ne s’arrête pas là puisque l’on retrouve trois titres live enregistrés à Abbey Road Studio 2, le 10 octobre dernier : « Voler de nuit », « Julie » et « C’est dit »… Et bien dit ! Calo n’a jamais été aussi libre !

💿 « Liberté Chérie », édition collector, 16,99  €.

🎵 Calogero sera en concert, en 2018, au Galaxie d’Amnéville le 14 avril, au Zénith de Nancy le 17 mai et à l’Axone de Montbéliard le 20 décembre.

3 janvier 2018 0 réactions
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Les bodin’s – Interview

Les bodin’s – Interview

Entretien avec Vincent Dubois qui campe l’inénarrable Maria.

Vous êtes de retour à Nancy pour deux dates qui ont rapidement affiché complet !

Oh oui ! On est heureux. On a des souvenirs fabuleux de notre dernier passage !

Tout comme ceux qui étaient dans le public, visiblement ravis de voir que vous prenez toujours autant de plaisir à jouer…

Je pense qu’une des grandes recettes du bonheur c’est continuer à s’épater de ce que l’on vit. On arrive à croiser dans ce métier des gens qui, finalement, devraient en changer. Ils font des Zénith ou des Olympia sans plus rien éprouver. Je ne sais pas comment c’est possible ! Le ciel nous fait un tel cadeau d’arriver à vivre avec ce que l’on aime faire… Faire, en plus, plaisir aux gens en même temps et tout ça en gagnant notre vie… Je ne sais pas comment on ne pourrait être très heureux de ce qui nous arrive.

Il faut dire aussi que ce public, vous le respectez en apportant un décor incroyable avec cette ferme plus vraie que nature !

Vous connaissez l’histoire… Ce spectacle, on l’a joué depuis 2005, en plein air, en Touraine, dans une ferme, au milieu des champs. Et quand on a eu l’idée d’en faire une adaptation Zénith, on s’est dit, « le fait de l’enfermer, on va perdre cette magie ». Si on la perd, il faut en trouver une autre. On a travaillé là-dessus mais ça ne tient pas qu’à nous. On avait les idées mais fallait que Cheyenne Productions, et le patron Coco, nous donnent les moyens. On s’est dit, « si on veut une autre magie, il va falloir des moyens », qu’on ne fasse pas ça avec deux bouts de ficelles…

Du coup c’est avec dix semi-remorques !

Tout à fait oui !

Vous évoquez Coco… C’est vrai que l’on peut lui rendre hommage, lui qui a relevé le pari de la tournée Stars 80… Comment se sont passés les premiers contacts avec ce « milieu » ?

Ça s’est fait en plusieurs étapes. Nous, c’est vrai qu’au début, avec Jean-Christian, on a vraiment commencé, comme on dit chez nous, avec notre bi… et notre couteau en allant dans les salles des fêtes. Après, on a rencontré des personnes comme Jean-Pierre Bigard qui nous a fait mettre un pied à Paris. Puis on a fait des salles un peu plus grandes. Et, en 2006, Coco nous a approchés en nous disant : « Je pense que vous êtes à une période où vous avez un potentiel de public de grandes salles ». Quand il nous a parlé de Zénith, on lui a dit : « Tu te trompes de personnes, on n’est pas les Pink Floyd » ! En fin de compte, il faut aussi faire confiance aux gens. Il nous faisait confiance artistiquement, là, c’était aussi à nous de lui faire confiance. On a dit banco !

Avec succès. Les spectacles s’enchaînent et vous arrivez toujours à y glisser des références liées à l’actu…

Oui et on le fait aussi pour nous, pour ne pas se lasser. C’est important. Les Bodin’s, ce n’est pas un écomusée ! Ils viennent de la campagne, d’un monde un peu reculé, ils semblent être d’une autre époque mais ont, finalement, les pieds bien ancrés dans notre époque, regardent la télé et ont, quelques fois, accès à un ordinateur. Ce ne serait pas normal qu’ils ne soient pas au courant, ils ne sont pas sur une île déserte ! Nous, ça nous amuse de traiter l’actualité derrière le filtre de ces gens-là. C’est devenu un jeu et le public adore ça.

Un public qui profite également d’une galerie de personnages qui vont et qui viennent. Comment s’est passé le casting ?

C’est vrai qu’au début, ce n’est pas forcément évident. Les gens que l’on a avec nous sur ce spectacle – on est huit comédiens -, on ne les a pas fait débarquer comme ça. La plupart ont déjà fait des petites choses soit à la ferme en plein air, sur d’autres pièces ou ils ont fait de la figuration dans nos films. Ils font partie de notre famille depuis longtemps, on ne fait pas de casting. C’est la vie qui fait que l’on croise les gens…

C’est finalement l’histoire des Bodin’s qui ont, un jour, croisé la route de ce public fidèle… Et qui ne cesse de croître ! De votre côté, vous êtes-vous demandé s’il ne fallait pas faire une pause ?

Oh non… Au milieu d’une tournée, où on enchaîne les dates, oui, on a besoin de souffler, de retrouver nos familles. En ce moment, avec ce spectacle, ce qui nous arrive est assez unique et précieux. Ce n’est pas le moment de bouder ce plaisir-là. Notre priorité est de faire plaisir aux gens, on sent qu’on ne leur a jamais fait autant plaisir. On peut se lasser de plein de choses mais pas du plaisir que l’on donne.

Un retour aux choses simples, à cette valeur refuge qu’est la campagne, n’a jamais été aussi présent…

Ah oui ! Je pense qu’ils ont besoin de revenir à l’authenticité. On vit une époque compliquée… Je suis papa de grandes filles, c’était moins compliqué d’être ado à l’âge où je l’ai été. Ils sont parasités par plein de trucs ! On ne s’est jamais pris pour des stars, on est plutôt des aides-soignants !

Des aides-soignants qui sont allés soigner l’hypocondriaque qu’est Michel Drucker !

C’est vrai, oui ! On a tourné dernièrement un petit truc avec lui. On a été vraiment touchés par ce bonhomme. Après tout ce qu’il a vécu, il vient nous voir et ça l’amuse de faire un médecin de campagne avec nous pour une émission, en toute simplicité. Ça nous a vachement touchés !

Les Bodin’s seront au Zénith de Nancy les 16 et 17 décembre. Ils seront de retour les 30 novembre, 1er et 2 décembre 2018.

12 décembre 2017 0 réactions
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